Le programme de satellites de surveillance de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) est une mesure « indispensable » pour contrer la « militarisation de l’espace» américaine, a déclaré mardi l'agence de presse nord-coréenne KCNA.
Dans un article publié sur KCNA, Ri Song Jin, chercheur à la National Aerospace Technology Administration, a déclaré que Washington cherchait une plus grande hégémonie militaire en Asie en élargissant sa force spatiale, faisant référence à une récente visite du commandant de la Force spatiale américaine à Tokyo, au Japon, sans oublier d’évoquer le déploiement d'une composante de la Force spatiale en Corée du Sud.
De telles actions n’étaient « rien d’autre qu’un rideau de camouflage pour dissimuler le scénario d’une attaque préventive contre les pays anti-américains et indépendants », dit l’article intitulé « Déploiement de la force spatiale américaine visant une guerre d’agression préventive », mentionnant la Corée du Nord, la Chine et la Russie.
« Maintenant que les États-Unis s’acharnent sur la militarisation de l’espace avec pour objectif ultime une attaque nucléaire préventive en introduisant massivement une force spatiale dans la péninsule coréenne et ses environs », a déclaré Ri, « le développement spatial, y compris un satellite de reconnaissance militaire, est une option stratégique indispensable pour garantir les intérêts sécuritaires et le droit à l’existence de la RPDC.»
Cet article intervient alors que la RPDC s'est engagée à tenter ce mois-ci de placer en orbite un satellite de surveillance après l'échec de ses deux premières tentatives.
Le mois dernier, lors d'une visite en Russie du dirigeant de la RPDC, Kim Jong-un, le président russe, Vladimir Poutine, s'est engagé à aider Pyongyang à construire des satellites.
En 2019, l'ancien président américain Donald Trump a ordonné au Pentagone de créer la Force spatiale – la première nouvelle branche militaire américaine depuis 72 ans – appelant à la «domination spatiale» de son pays.
La Russie a également exprimé son inquiétude quant à la militarisation croissante de l’espace par les États-Unis et leurs alliés, avertissant que de telles mesures hostiles devraient être contrebalancées.
Moscou a averti que la mise en œuvre des plans militaires américains dans l'espace pourrait déclencher une nouvelle ère de course aux armements dans l'espace
La Chine a également critiqué les États-Unis pour avoir promu « une militarisation de l’espace avec une mentalité de guerre froide ».
Un porte-avions américain arrivera jeudi en Corée du Sud
Par ailleurs, le ministère sud-coréen de la Défense a annoncé mardi que le porte-avions américain à propulsion nucléaire Ronald Reagan devrait arriver jeudi dans la ville sud-coréenne de Busan.
Selon le ministère, le porte-avions restera dans ce pays d'Asie de l'Est jusqu'au 16 octobre.
Le porte-avions a participé aux exercices conjoints de l'année dernière des États-Unis et de la Corée du Sud pour la première fois depuis 2017.
La Corée du Sud, les États-Unis et le Japon ont terminé mardi 10 octobre 2023 des exercices maritimes conjoints de deux jours dans les eaux proches de l'île sud-coréenne de Jeju-do.
Pyongyang considère les exercices militaires comme une répétition en vue d’une invasion.
Pyongyang affirme qu'il ne tolérera pas la poursuite des exercices menés par les États-Unis dans la région, soulignant qu'il continuera de répondre aux manœuvres militaires conjointes en organisant ses propres exercices ainsi qu'en développant et en testant toutes sortes.