Le gouvernement arménien a annoncé, ce samedi 30 septembre, qu’ils sont déjà plus de 100 000 à avoir quitté le Haut-Karabakh.
Alors que certaines dépêches font état du déploiement des forces militaires de la République d'Azerbaïdjan au centre du Haut-Karabagh, le nombre de réfugiés dans cette région ne cesse d’ augmenter.
« Le 29 septembre à 18h00, 97 735 personnes sont entrées en Arménie depuis le Haut-Karabakh », a déclaré le porte-parole du Premier ministre Nazeli Baghdasaryan lors d'un point de presse.
Dans le même temps l'Azerbaïdjan s'apprête à renvoyer 5 500 résidents déplacés au Karabakh.
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a déclaré qu'il existait une sorte de liste d'attente pour ceux qui envisagent de retourner dans leur pays natal.
« Le nombre de résidents azerbaïdjanais retournant chez eux au Haut-Karabakh atteindra 5 500 d'ici la fin 2023 », a déclaré le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev.
« A ce jour, 2.300 personnes qui ont dû déménager sont déjà rentrées et d'ici la fin de cette année, elles seront 5.500 », a-t-il affirmé lors d'un forum d'urbanisme organisé dans la ville de Zangilan.
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« Les gens viennent de Bakou, de Soumgaït, la deuxième plus grande ville du pays, de Ganja. Ils se déplacent de villes en villages », a-t-il indiqué.
Selon les données officielles, environ un million d'Azerbaïdjanais ont dû déménager à cause du conflit du Karabakh.
Aliev a promis de garantir les droits et la sécurité des Arméniens vivant dans la région, mais les habitants arméniens du Haut-Karabakh ont souligné qu'ils ne voulaient pas vivre dans le cadre de l'Azerbaïdjan.
« L’exode des Arméniens du Haut-Karabakh continue. Notre analyse montre que, dans les prochains jours, il n’y aura plus d’Arméniens dans le Haut-Karabakh. C’est un acte de nettoyage ethnique contre lequel nous avions mis en garde la communauté internationale », s’est indigné le premier ministre arménien, Nikol Pachinian. « Si les condamnations [de la communauté internationale] ne sont pas suivies de décisions politiques et juridiques adéquates, alors ces condamnations deviendront des actes de consentement avec ce qui se passe », a-t-il dénoncé
L'Azerbaïdjan a démenti ces accusations, affirmant que les Arméniens de souche ne sont pas tenus de quitter le Haut-Karabakh, que les « séparatistes » qui remettent leurs armes bénéficieront d'une amnistie et que les droits des résidents seront protégés par la Constitution de Bakou.
« Si certains Arméniens du Haut-Karabakh ne veulent pas vivre et respecter les lois de la République d’Azerbaïdjan, nous ne pouvons pas les y contraindre. Au contraire, nous demandons aux résidents arméniens de ne pas quitter leur lieu de résidence et de faire partie de la société multiethnique de la République d'Azerbaïdjan », annonce Bakou.