TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 25 septembre 2023

Zoom Afrique du 25 septembre 2023

Les titres de la rédaction :

  • Après la Mauritanie, quatre banques publiques algériennes inaugurent une filiale au Sénégal
  • Burkina Faso : Bobo-Dioulasso abritera une unité de transformation de tomates de 8 millions $
  • Mozambique : Altona publie une première estimation de ressources pour le projet de terres rares Monte Muambe
  • Air Algérie lance la ligne Alger - Addis-Abeba et annonce l’ajout prochain de Douala et Abuja à son réseau

Les analyses de la rédaction :

Guinée: Doumbouya dénonce l’échec du modèle démocratique occidental en Afrique 

Le président de la Transition guinéenne, le colonel Mamady Doumbouya, a vanté jeudi l’intervention des militaires en politique après une succession de putschs en Afrique, et a proclamé l’échec du modèle démocratique occidental sur le continent. 

« L’Afrique souffre d’un modèle de gouvernance qui nous a été imposé, un modèle certes bon et efficace pour l’Occident, qui l’a conçu au fil de son histoire, mais qui a du mal à passer et à s’adapter à notre réalité », a-t-il déclaré devant l’Assemblée générale de l’ONU. 

Évoquant sa propre expérience depuis 2021, il souligne avoir « mieux mesuré à quel point ce modèle a surtout contribué à entretenir un système d’exploitation et de pillage de nos ressources par les autres, et une corruption très active de nos élites ». 

« Le putschiste n’est pas seulement celui qui prend les armes, qui renverse un régime », a-t-il dit. « Les vrais putschistes, les plus nombreux, qui ne font l’objet d’aucune condamnation, c’est aussi ceux qui manigancent, qui utilisent la fourberie, qui trichent pour manipuler les textes de la Constitution afin de se maintenir éternellement au pouvoir », a-t-il déclaré. 

« C’est le moment de prendre en compte nos droits, de nous donner notre place. Mais aussi et surtout le moment d’arrêter de nous faire la leçon, de nous prendre de haut, d’arrêter de nous traiter comme des enfants », a-t-il encore souligné. 

Pour Doumbouya les États africains doivent être libre de conserver leur neutralité, et rompre avec l’ancien ordre mondial en défendant le non-alignement. Il précise, au nom des nations africaines : « Nous ne sommes ni pro ni anti Américains, ni pro ni anti Chinois, ni pro ni anti Français, ni pro ni anti Russes, ni pro ni anti Turcs. Nous sommes tout simplement pro Africains. C’est tout. »

Le Mali balance les vérités à la tribune de l'ONU 

Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a affirmé samedi, à la tribune de l'ONU, que son pays ne restera « pas les bras croisés » en cas d'une intervention militaire au Niger. 

Abdoulaye Diop s'exprimait à l'Assemblée générale de l'ONU au nom du colonel Assimi Goïta, Président de la Transition au Mali, mais également au nom du général Abdourahamane Tiani, chef du pouvoir miliaire au Niger. 

« Je m’exprime également au nom de Son Excellence le général de brigade Abdourahamane Tiani, Président du Conseil national pour la Sauvegarde de la Patrie, Chef de l’État du Niger, empêché de s’exprimer à la tribune de la présente Assemblée générale », a lancé le MAE malien au début de son discours. 

« Toute intervention militaire au Niger, j'allais dire toute agression, toute invasion de ce pays, constitue une menace directe à la paix et à la sécurité du Mali, mais aussi à la paix et à la sécurité de la région, et aura nécessairement des conséquences sérieuses. Nous ne resterons pas les bras croisés », a-t-il ajouté. 

La menace d'une intervention militaire de la CEDEAO au Niger plane toujours sur le pays. La semaine dernière, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé la signature de la Charte du Liptako-Gourma instituant l’Alliance des États du Sahel (AES), qui assurera la défense collective aux populations des États signataires. 

Affirmant que le Mali avait « décidé de changer de paradigme et de prendre son destin en main », Diop a par ailleurs dénoncé « à nouveau et avec force, les ingérences de certaines puissances qui continuent de faciliter les activités criminelles des groupes armés terroristes au Mali et au Sahel ». 

Et de poursuivre : « Il y a lieu de rappeler que le 15 août 2022, le Gouvernement du Mali avait alerté le Conseil de sécurité sur les actes d’hostilité et d’agression de la France. Au lieu de cesser ces agissements, ce pays, membre permanent du Conseil de sécurité, continue, en toute impunité, ses manœuvres de déstabilisation du Mali et du Sahel, comme en témoigne la récente libération de terroristes dans la zone des trois frontières du Burkina, du Mali et du Niger, en dehors de tout cadre judiciaire et à l’insu des Etats concernés, pour perpétrer plus d’actions terroristes contre nos populations civiles et nos Forces de défense et de sécurité ». 

Diop a indiqué que « les actes hostiles de la France s’illustrent également par ses interventions intempestives et illégales pour retarder, voire empêcher le traitement de nos demandes de financement dans plusieurs Institutions financières sous-régionales, régionales et internationales ». 

Il a également accusé la France d'« instrumentaliser des organisations sous régionales africaines, opposant des pays frères les uns aux autres, uniquement pour ses intérêts géopolitiques, dans une démarche néocoloniale et paternaliste ». 

À noter que la situation au Niger, où les militaires du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) sont largement soutenus par le Mali est à l’origine d’un regain des tensions diplomatiques déjà très fortes entre Bamako et Paris. 

Niger: Paris capitule ; Niamey gagne ! 

Après avoir joué au jeu du chat et de la souris, Paris a finalement capitulé en annonçant le rapatriement de l'ambassadeur de France Sylvain Itté mais également le rapatriement de ses militaires. Le Niger a gagné ! 

La France annonce enfin le rapatriement de son ambassadeur au Niger ainsi que les derniers personnels diplomatiques présents à Niamey dans les prochaines heures », a annoncé dimanche soir le président de la République, Emmanuel Macron, dans une interview télévisée. 

Le chef de l’État, qui assure s’être entretenu dans la journée avec le président déchu, Mohamed Bazoum, a également accepté la fin de sa coopération militaire avec le Niger. 

Si le rapatriement de l’ambassadeur Sylvain Itté, doit intervenir « dans les prochaines heures », Emmanuel Macron précise que les militaires présents au Niger quitteront pour leur part le pays « de manière ordonnée » d’ici la fin de l’année 2023. 

« Nous nous concerterons » avec le pouvoir militaire « parce que nous voulons que ça se fasse dans le calme », a néanmoins poursuivi le président français qui promet de rester engagé auprès des pays africains qui « demandent de la coopération » pour « lutter contre le terrorisme ». 

Ces annonces importantes interviennent alors que le pouvoir militaire nigérien avait donné, fin août, 48 heures, à l’ambassadeur de France à Niamey pour quitter son territoire. 

« À compter du 28 août 2023, l'intéressé ne jouit plus de privilèges et immunités attachés à son statut de membre du personnel diplomatique de l'ambassade. Les cartes diplomatiques et les visas de l'intéressé et des membres de sa famille sont annulés », déclaraient les nouvelles autorités dans un communiqué de presse. 

Depuis, Sylvain Itté vivait reclus dans l’enceinte de son ambassade sans possibilité de sortir ni de se ravitailler et se nourrissait de rations militaires. 

Selon certains experts, la France chercherait à gagner du temps afin d'élaborer ses plans de déstabilisation du Niger tout comme elle l'a fait au Mali. Pour rappel, à chaque fois qu'une base militaire française était remise aux forces armées maliennes, une nouvelle attaque terroriste avait lieu. On se rappelle également la manœuvre maladroite des Autorités françaises lors de la remise de la base militaire de Gossi le 19 avril 2022.  

Suite à la rétrocession de la base de Gossi par la force Barkhane à l’armée malienne le 19 avril 2022, Paris a lancé une guerre informationnelle. L’origine de cette brouille est un charnier découvert à 3,5 kilomètres de cette base. Pour tenter d’éclairer l’opinion publique, le directeur de la Direction de l’Information et des Relations Publiques des Armées (DIRPA), le Colonel Souleymane Dembélé s’est présenté devant la presse le lundi 25 avril.  

Il a d’abord refait le film des événements de la remise des clés de la base jusqu’à cette découverte macabre en concluant que « ce charnier existait bien avant l’arrivée des forces armées maliennes »   

Comme réplique, l’armée française a dévoilé des images aériennes provenant d'un drone de surveillance placé au-dessus du camp où l’on voit un groupe de militaire s’affairer autour du charnier. Le directeur de la DIRPA a tenu à souligner la présence « illégale » de ces drones.   

Selon le directeur de la DIRPA, cette attitude démontrerait les réelles intentions de l’armée française sur le territoire malien : « Cette posture de la force Barkhane confirme à suffisance qu’elle était plus prompte à espionner qu’être là pour lutter contre le terrorisme. Pendant 9 ans, la force Barkhane était là avec des drones qui pouvaient filmer à plus de 5000 km. Pendant 9 ans, cette force était là, des Maliens étaient assassinés à tour de bras, les militaires FAMa tués et Barkhane n’a pas pu mettre ces drones à profit pour desceller les assaillants. Et c’est aujourd’hui, après la rétrocession de la base de Gossi que cette force arrive à le faire. »  

Niamey continue tout de même de rester sur ces gardes. 

Le pouvoir militaire au Niger a interdit son espace aérien aux avions français, indique un communiqué du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). 

L'espace aérien du Niger « reste ouvert à tous les vols commerciaux nationaux et internationaux, à l'exception des avions français ou des avions affrétés par la France, dont ceux de la flotte d'Air France », indique le document. 

« De plus, tous les vols militaires opérationnels et vols spéciaux demeurent interdits, sauf autorisation exceptionnelle des autorités », précise-t-on. 

Cette décision « symbolise la volonté du peuple nigérien, par la voix de son gouvernement, de reprendre le contrôle total de son ciel et de son territoire », ajoute le communiqué. 

Le CNSP note qu'il a transmis un communiqué, en la matière, à l'Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique (ASECNA), en date du samedi 23 septembre. 

Pour rappel, le pouvoir militaire au Niger avait décidé de rouvrir, lundi 4 septembre, son espace aérien aux vols commerciaux, fermé depuis le 6 août, selon l'Agence nigérienne de presse. 

« L'espace aérien de la République du Niger est ouvert à tous les vols commerciaux nationaux et internationaux », avait déclaré un porte-parole du ministère des Transports cité par l'ANP, précisant que les services au sol avaient également repris. 

« L'espace aérien reste toujours fermé à tous les vols militaires opérationnels et autres vols spéciaux qui ne sont autorisés que sous réserve d'autorisations préalables des autorités compétentes », avait-il ajouté. La France reste donc bel est bien verrouillé.e. 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV