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Zoom Afrique du 21 août 2023

Zoom Afrique du 21 août 2023

Les titres de la rédaction :

  • Togo : la Cellule Climat des Affaires renforce la modernisation des institutions
  • L’Egypte signe pour une coopération triennale avec la Chine dans le secteur agricole
  • Côte d’Ivoire : Mako confirme une importante découverte de manganèse à Korhogo
  • RDC : le cuivre de Kamoa-Kakula sera exporté via le corridor de Lobito en Angola cette année

Les analyses de la rédaction :

1. Cameroun: qui a tué le vice-consul de France ? 

Quelques jours après le décès de Christian André Marie Hue, vice-consul de France au Cameroun, si les circonstances de son décès au quartier Nkongmondo à Douala restent floues, certaines langues se délient. Le diplomate a été retrouvé pendu vendredi après-midi aux environs de 15 heures à sa résidence du quartier Nkongmondo au lieu-dit Carrefour Eto’o. 

Quelque temps après l’information qui circulait déjà sur certains réseaux sociaux avait été confirmée par l’autorité administrative descendue sur le terrain. Elle qui affirmait « qu’il a été trouvé pendu hier à son domicile ». Selon certaines sources, le diplomate aurait été tué, puis accroché à une corde. Pour quelles raisons donc ? Selon les premiers indices, il s’agit d’un acte de suicide par pendaison.  

Qu’est-ce qui aurait poussé ce diplomate à se donner la mort ?  

En attendant que l’enquête qui a été ouverte à ce sujet par les autorités camerounaises et françaises livre ses conclusions, une source fait des révélations fracassantes au Messager. À la croire, « le consul habitait vraiment dans cet immeuble. C’est dans la cage de l’ascenseur qu’il s’est pendu ou du moins il a été pendu. Il était victime de chantage. Il y a un mec, un bamoun très connu pour être un escroc qui se servait des photos peu orthodoxes… pour lui faire du chantage ». Le vice-consul de France à Douala lui aurait d’ailleurs donné pas moins de 446 visas. « … il en avait marre de ce chantage et puis il s’est donné la mort. Ces gens récupéraient ces visas et les vendaient à trois millions FCFA. Ils ont également fait chanter un patron d’une banque bien connue de la place qui leur a signé un crédit de 950 millions FCFA… Un certain Njoya qui travaillerait chez Bolloré » 

Christian André Marie Hue était âgé de 66 ans. Né le 7 juin 1957 à Mazingarbe en France. Le défunt occupait non seulement le poste de consul adjoint de France au Cameroun, mais aussi chef de chancellerie au consulat général de France dans la capitale économique du Cameroun. Cette affaire rappelle celle de la mort de Denis François, ancien consul de France à Tanger, qui se serait suicidé au mois de novembre 2020, selon les conclusions officielles.  

Le décès de Christian André Marie Hue a plongé la communauté diplomatique dans l’étonnement et l’incompréhension. Sa disparition survient dans un contexte particulièrement tendu pour le consulat de France au Cameroun. En effet, des allégations de trafic de faux visas ont récemment secoué l’institution, donnant lieu à l’ouverture d’une enquête par les autorités camerounaises et françaises. Christian André Marie Hue était un diplomate chevronné. Sa disparition laisse un vide au sein de la communauté diplomatique qui attend avec impatience les résultats de l’enquête en cours afin de faire toute la lumière sur ce drame tragique. 

2. BRICS: le sommet qui n’a pas encore débuté « a déjà gagné » 

Avant même son ouverture, le sommet des BRICS peut déjà être considéré comme une « réussite », vu le nombre des pays intéressés à rejoindre le groupe. Celui-ci constitue une alternative positive dans les relations internationales et rappelle la nécessité d’un « nouveau deal » entre les pays, estiment deux experts. 

Le XVe sommet des BRICS débutera en Afrique du Sud dans deux jours. Contactés par certains médias comme Sputnik Afrique, deux experts expliquent la montée d’intérêt autour du format du groupe du cinq. 

« Ce sommet, avant même qu’il n’ait eu lieu, est une réussite puisqu’il y a un nombre énorme de pays qui veulent adhérer aux BRICS », avance Akram Kharief, fondateur du site d’information militaire Menadefense. 

Plus de 20 pays ont exprimé leur volonté de rejoindre l’organisation, a récemment fait savoir la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor. Parmi les candidats figurent plusieurs pays africains — comme l’Algérie, l’Égypte, l’Éthiopie, le Sénégal et le Nigeria — ainsi que l’Iran, la Turquie ou l’Indonésie. 

« Les BRICS constituent une alternative positive dans les relations internationales. Aujourd'hui, on a l'ancien système, on a un nouveau système. Et ce nouveau système a certainement influé sur l'ancien système qui n'a pas permis aux pays africains, pour ne parler que d'eux, de se développer. C'est incontestable », détaille l’expert sénégalais Benoît Ngom, à la tête de l'Académie diplomatique africaine (ADA). 

Au sein des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), il y a des « pays qui sont diamétralement différents en matière d’idéologie, en matière de relations avec différents pays », rappelle Akram Kharief, ironisant sur le fait que « cette situation-là fait que ce sommet [qui aura lieu du 22 au 24 août à Johannesburg, ndlr] a déjà gagné ». 

Ainsi, l'Inde et la Chine s’unissent au sein des BRICS « avec une vision économique et politique futures », poursuit-il. Cela témoigne de l’échec du modèle de la domination des États-Unis et des institutions issues des accords de Bretton Woods. Actuellement, « il faut un nouveau deal » global entre les pays du Nord et du Sud, insiste-t-il, car « il faut de la place pour tout le monde, il faut un avenir pour tout le monde ». 

Un système qui permettra le développement de l’Afrique 

Les BRICS constituent aujourd'hui une sorte d'alternative à un système qui n’a jamais permis aux pays africains de se développer, avance Benoît Ngom. 

« Les Africains ne sont pas là pour soutenir un groupe contre un autre, ils veulent se développer, c'est tout ce qu'ils veulent », souligne-t-il. 

3. Niger: « à bas la France et les USA » 

Une éventuelle intervention militaire de certains pays membres de la CEDEAO au Niger est visiblement toujours d’actualité. Les chefs d’État-major de l’organisation sous-régionale ont tenu une réunion du jeudi 17 au 18 août 2023 à Accra, après une première rencontre tenue à Abuja. Derrière les gesticulations des dirigeants de cette organisation sous-régionale, la réalité est que l’on s’achemine vers une agression militaire contre le Niger. Cette agression commanditée par la France et les États-Unis n’a autre objectif que de sauvegarder des intérêts occidentaux dans ce pays. Après la destruction de la Libye, Paris, par le truchement de ses marionnettes de la CEDEAO, semble prête à tout pour rééditer le scénario exécuté en Libye. 

Les troupes de la CEDEAO sont fin prêtes et n’attendent plus que le « go » pour lancer l’assaut contre le Niger. Un scénario apocalyptique pour l'Afrique de l’Ouest que redoute le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga. « objection », le PM Maïga estime que ce qui se joue présentement avec le dossier du Niger dépasse les considérations simplistes d’une intervention militaire. 

À en croire le Premier ministre malien, c’est une balkanisation-bis qui se trame et le premier acte est la dislocation de la CEDEAO en tant que communauté. Selon lui, les mêmes qui s’étaient partagé l’Afrique sur un plateau d’argent à Berlin entre 1884 et 1885 sont les mêmes qui tirent aujourd’hui les ficelles pour un conflit dévastateur en Afrique de l’Ouest. 

« Du 15 novembre 1884 au 28 janvier 1885 lorsque les Européens se sont partagé l’Afrique à Berlin, on n’a jamais dit aux Africains que leur territoire allait être occuper. Les Européens avaient avancé des considérations humanitaires. Hier, c’était sous le couvert d’actions humanitaires qu’on a divisé l’Afrique. Aujourd’hui c’est sous le couvert de la démocratie et de l’opposition des Chefs d’État qu’on veut nous diviser », analyse-t-il. 

Choguel Maïga d’ajouter que : « Si la CEDEAO fait la guerre au Niger, il n’y a plus de CEDEAO. Or c’est cela l’objectif de certains pays dès le départ, casser la CEDEAO. Ils ne veulent pas que les pays africains s’unissent ». Par conséquent, poursuit le chef du gouvernement de transition, « il n’y a aucune raison pour que les Africains aillent faire la guerre pour réinstaller un président. Il va gouverner qui ? ». 

Rappelant que « la CEDEAO est une communauté économique » et non « une communauté politique », il invite les chefs d’État de la CEDEAO à la « sagesse » et à la « retenue ». 

Le Mali et le Burkina Faso ont déployé des avions de chasse au Niger en signe de solidarité avec ce pays d’Afrique de l’Ouest en réponse à une éventuelle intervention militaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). 

Une récente déclaration diffusée sur la télévision publique nigérienne RTN, a souligné les efforts conjoints des deux pays qui ont transformé leurs paroles en actes grâce au déploiement d’avions de guerre à l’intérieur des frontières du Niger. 

« Le Mali et le Burkina Faso ont transformé leurs engagements en actions concrètes en déployant des avions de guerre pour répondre à toute attaque contre le Niger », indique le communiqué, tout en rappelant que les avions étaient des avions de chasse Super Tucano. 

Le mouvement de solidarité du Mali et du Burkina Faso fait suite à la réunion de vendredi du chef d’état-major de la CEDEAO à Accra, au Ghana, au cours de laquelle la date de l’intervention militaire imminente a été déclarée sans que la date exacte de l’intervention ne soit divulguée. Le bloc attend juste les ordres pour agir. 

Le Mali et le Burkina Faso avaient précédemment averti que toute action militaire sur le Niger serait considérée comme une déclaration de guerre contre les deux pays. 

A noter que le recrutement de personnes à partir de 18 ans au sein des Volontaires de la Défense du Niger (VDN), est en cours, pour contrer une éventuelle intervention militaire de la CEDEAO. 

Alors que des efforts de recrutement similaires sont en cours le long des frontières nigériane et béninoise, les Volontaires de la Défense existent déjà au Burkina Faso. 

Au Niger, des manifestations en soutien à l’armée qui a pris le pouvoir se multiplient. Dimanche, les partisans des nouvelles autorités ont manifesté à Niamey et Agadez. 

Au lendemain du discours du général Tchiani, les soutiens du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie ont donné de la voix. À Niamey et Agadez, ces manifestants ont exprimé leur soutien aux autorités militaires qui ont pris le pouvoir le 26 juillet. 

Dans la capitale Niamey comme à Agadez, des slogans hostiles à la présence militaire française, à la CEDEAO et aux États-Unis ont émergé. « À bas la France », « USA dégage », « Non aux sanctions », « Halte à l’intervention militaire » de la CEDEAO… Ce sont quelques-uns des slogans scandés par les manifestants réunis place de la Concertation à Niamey. 

Sur des images diffusées sur la toile, on aperçoit également des drapeaux russes, chinois et indiens. « Nous avons mis des priorités : d’abord les Français dehors, les États-Unis dehors, et après, on examinera la situation des autres forces étrangères. Parce que ce qui nous intéresse, nous, c’est la souveraineté totale du peuple. Nous allons faire du cas par cas pour essayer de reconquérir ce qui nous a été confisqué pendant des années à travers l’invasion de notre pays par des soldats étrangers », a déclaré Ibrahim Namaiwa est l’un des organisateurs du rassemblement. 

C’est la énième manifestation en soutien aux militaires nigériens. Cette dernière intervient au lendemain des annonces du général Tchiani. Le leader du CNSP avait notamment convoqué un dialogue national inclusif avec à la clé, une transition qui ne pourra excéder trois ans. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV