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Quels sont les trois obstacles qui barrent la route au développement économique en Afrique ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Trois obstacles freinent le développement économique en Afrique. (Illustration)

Les pays d’Afrique ont beaucoup à gagner à encourager des marchés ouverts et concurrentiels, surtout pour favoriser une croissance économique durable et pour faire reculer la pauvreté. L’Afrique fait face à l’influence de l’Occident et des anciennes puissances coloniales, ainsi qu’à la barrière du franc CFA, mais la coopération avec les BRICS pourrait aider les pays du continent à s’épanouir.

Dans le dernier classement de la Banque mondiale, seuls quatre pays africains figurent parmi les cinquante premiers, en matière de PIB en parité du pouvoir d'achat. L’Afrique est prisonnière de trois entraves qui expliquent ce triste constat, explique Jean René Ndouma, consultant camerounais en marchés financiers et finance digitale au journaliste de Sputnik Afrique.

Le premier obstacle est politique. Dans certains pays africains, les accords passés en coulisses avec les puissances occidentales prennent parfois le dessus sur les lois fondamentales et sur les Constitutions. Des accords qui empêchent la libre exploitation des ressources naturelles et torpillent la souveraineté, affirme l’économiste.

« Il y a des accords avec certains États coloniaux ou ex-colonisateurs qui empêchent les différents pays africains de disposer de leurs ressources naturelles, de prendre des décisions concernant leur souveraineté et le bien de leur population. Évidemment, vous ne pouvez pas envisager un développement économique », déclare-t-il ainsi.

Conséquence directe de ces arrangements : certains dirigeants africains ne sont pas libres de leurs mouvements. Ils doivent répondre aux injonctions des puissances occidentales, dont ils servent les intérêts, au détriment des intérêts du peuple.

« La deuxième raison, liée à la première, c’est qu’il y a encore des pays africains avec des chefs d'État qui n’ont de chef d'État que le nom. En réalité, ils n'ont pas le pouvoir que le peuple africain leur donne, d’agir pour les intérêts de ces peuples. Ils sont au service des certaines puissances occidentales, ils attendent les instructions, les injonctions, les ordres de dirigeants occidentaux », affirme ainsi Jean René Ndouma.

Enfin, le développement de certains pays africains se heurte à la barrière du franc CFA. Une monnaie qui échappe complètement au contrôle des États, puisqu’elle est imprimée en France et arrimée à l’euro. Elle rend impossible la mise en place de politiques budgétaires indépendantes, souligne Jean René Ndouma.

« La troisième raison, c'est la monnaie […] Je fais particulièrement allusion aux quinze pays de la zone franc utilisant une monnaie qui est véritablement un jeton de casino, parce que ce n'est pas leur monnaie. Elle est fabriquée ailleurs, elle est contrôlée ailleurs, elle est influencée ailleurs. Elle ne vous permet pas de définir une vraie politique des développements, une vraie politique monétaire et budgétaire », analyse-t-il ainsi.

Les voies offertes par les BRICS, via par exemple la Nouvelle banque de développement (NDB), pourraient permettre à l’Afrique de faire sauter ces trois verrous, ajoute l’économiste.

« Nous saluons véritablement les BRICS qui ont pris le leadership d'un nouveau pôle mondial avec tous les instruments qu'il faut pour pouvoir développer un pays », tâche nécessitant « des investissements », « des infrastructures » et « le transfert de technologie », déclare-t-il ainsi.

En outre, les institutions bancaires et financières qui vont être créées dans le cadre de ce nouveau système permettront de « véritablement exploiter les ressources naturelles dans tous les pays africains », souligne Jean René Ndouma.

Au-delà de la sphère économique, le facteur sécuritaire reste aussi primordial pour faire progresser le développement, conclut l'économiste, qui rappelle que « s’il n’y a pas de sûreté et de paix, on ne peut plus parler du développement ».

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV