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Zoom Afrique du 22 mai 2023

Zoom Afrique du 22 mai 2023

Les titres de la rédaction :

  • Cameroun : un plan à 385 milliards FCFA pour porter la production rizicole à 750 000 tonnes d’ici 2030
  • Afrique du Sud : le gaz de schiste pour pallier le délestage électrique que connait actuellement le pays ?
  • Namibie : trois compagnies veulent construire une usine pour la transformation locale des terres rares
  • Nigeria : le gouvernement approuve 3 projets portuaires pour 4,7 milliards USD

Les analyses de la rédaction :

1. Les inavouables crimes de la France en Afrique exhumés ! 

Les secrets ressortent des cartons secret-défense des archives. Ni le temps ni même le secret qui les entoure depuis des décennies n’ont effacé de la mémoire collective, l’encre séchée sur ces pages jaunies et sombres de l’Histoire entre la France et certaines de ces anciennes colonies. Massacre de Thiaroye, livraison d’armes dans la guerre du Biafra ou réarmement trouble de la métropole dans le génocide au Rwanda… En dépoussiérant les archives, la revue « XXI » rappelle ces inavouables crimes français en Afrique et pose, par la même occasion, l’épineuse question de la déclassification des archives françaises. 

Si les murs de l’Elysée pouvaient parler, ils nous diraient tant. Pour l’heure, ce sont ses archives qui parlent en tout cas pour l’Afrique. Dans son numéro 39 d’automne 2017, la revue XXI revient sur les pages sombres de l’histoire franco-africaine avec un dossier intitulé « Nos crimes en Afrique ». Trois dossiers sont exhumés en dépoussiérant les cartons secret-défense des archives françaises. 

Sous la lumière tamisée du sous-sol des archives, deux hauts fonctionnaires sont chargés d’éplucher, entre 1990 et 1994, des documents se rapportant à l’Afrique. Mais face à l’horreur retranscrite sur les pages, ils referment les cartons. Qu’ont-ils vu ? Sans doute cette note manuscrite confiée par un haut-fonctionnaire au journaliste Patrick de Saint-Exupéry, qui intime l’ordre aux soldats français de réarmer les Hutus. Ceux-là mêmes qui venaient de massacrer, selon un bilan à jamais provisoire, quelque 800 000 Tutsis. 

Trois mois après le début du génocide, la France de François Mitterrand, engagée au début aux côtés du président rwandais Juvénal Habyarimana contre les rebelles tutsis, envoie 2 500 soldats au Rwanda lors de l’opération « Turquoise », lancée en juin 1994. 

Officiellement, il faut « mettre fin aux massacres partout où cela sera possible, éventuellement en utilisant la force », selon le mandat de l’ONU. Officieusement, selon Patrick de Saint-Exupéry, les militaires français reçoivent l’ordre de remettre des armes aux Hutus, qui se ruent pour passer la frontière, mis en difficulté par les rebelles du Front patriotique rwandais (FPR), constitué d’exilés tutsis, dont Paul Kagamé. 

En plus de poser une clause de conscience aux militaires, cet ordre immoral se fait en violation flagrante de l’embargo sur les armes décrété par l’ONU en mai de la même année. De quoi relancer les spéculations sur le rôle sombre de la France dans le pays des mille collines. En tout cas pour l’heure, en dépit des promesses, des enquêtes, des appels à un devoir de mémoire, les archives restent secrètes sur le Rwanda. Une boîte de Pandore ? Seule leur déclassification permettrait d’avoir des réponses précises. 

Après avoir promis de donner au Sénégal les archives sur le massacre de Thiaroye, François Hollande se rend dans cette banlieue dakaroise en novembre 2014 pour, dit-il, « réparer une injustice et saluer la mémoire d’hommes qui portaient l’uniforme français et sur lesquels les Français avaient retourné leur fusil ». 

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la France entreprend le « blanchiment » des troupes en remplaçant les tirailleurs issus du Sénégal, du Dahomey (actuel Bénin), du Soudan français (actuel Mali), de la Côte d’Ivoire, de l’Oubangui-Chari (actuelle Centrafrique), du Niger, du Tchad, du Gabon et du Togo, par des soldats français de souche. Des milliers de soldats sont alors démobilisés des villes françaises vers le camp de Thiaroye. Avant d’embarquer, certains réclament le paiement intégral de leur pécule, leurs indemnités, leurs arriérés de solde et leurs économies enregistrées dans des livrets d’épargne, et ne partiront pas. 

Sur le camp de la banlieue dakaroise, la contestation des tirailleurs gagne en ampleur, notamment lors de la visite d’un général. La suite ? Des gendarmes français, appuyés de tirailleurs coloniaux, ouvrent le feu sur les soldats noirs. Bilan, 70 morts au total dont 35 suite à leurs blessures, selon les archives. Une version de l’État français que contestent, tant sur les chiffres, les circonstances, les origines, les motifs et le déroulé, plusieurs spécialistes qui indiquent que des archives ont été en partie soustraites pour ne pas donner une idée sur l’ampleur des faits. Malgré la nationalité française récemment octroyée par François Hollande à des tirailleurs, l’ouverture complète des archives tarde à venir. Elle permettrait pourtant de mettre des noms sur les tombes de ces soldats inconnus qui meublent le cimetière qui leur est dédié. 

En mai 1967, le Biafra a l’audace de déclarer son indépendance du Nigéria. La guerre fait rage entre la nouvelle république sécessionniste et la République fédérale ouest-africaine. Des milliers de civils, particulièrement des enfants, tombent sous les balles ou meurent de faim. 

Le géant africain est alors en ligne de mire de la France de De Gaulle et de Jacques Foccart qui souhaitent affaiblir le géant anglophone d’Afrique de l’Ouest. Quelque temps plus tôt, la pétro-république fédérale avait contesté le tir nucléaire français de 1960 et avait même expulsé des officiels de la métropole. Par vengeance, depuis la cellule Afrique de l’Elysée, la Françafrique active ses réseaux et met en place un réseau clandestin de livraison d’armes au Biafra. 

Sous couvert d’une opération humanitaire face à l’horreur des enfants qui meurent, et d’une bataille largement médiatique, des mercenaires des services français livrent des armes depuis la Côte d’Ivoire ou encore le Gabon. 

Comme à chaque fois, dans son sombre passé avec l’Afrique, les archives musellent la vérité des faits sous le sceau du « secret-défense ». Pourtant, se serait pour la France une occasion inespérée de construire le futur de sa relation avec ses anciennes colonies, en ouvrant ses archives pour solder les injustices et erreurs du passé. Sans être exhaustif, le mystère sur l’assassinat de Thomas Sankara, les diamants de Bokassa, les nombreux coups d’État ou le parachutage de « préfets » français à la tête d’États africains, la disparation de Mehdi Ben Barka, le bombardement de la base de Bouaké, la mort de Kadhafi, sont autant de zones d’ombre qui devraient être éclairées par une déclassification des archives. Reste à voir si Emmanuel Macron veut toujours faire la politique de l’autruche ou non. Quoi qu’il en soit, les exactions de la France en Afrique ne sont plus un secret pour l’Afrique, même si la France et ses alliés veulent toujours rester dans leur « déni » légendaire, les Africains sont là pour leur ramener les pieds sur terre. 

2. RCA: un espion français relâché  

Un ancien militaire français arrêté en mai 2021 en République centrafricaine pour espionnage est rentré à Paris ce dimanche 21 mai, ont rapporté les médias français et centrafricains. 

Juan Rémy Quignolot « avait pu quitter Bangui jeudi soir en direction du Gabon, pour raisons médicales. Sa famille avait demandé que l’information demeure confidentielle jusqu’à ce retour. Il devra néanmoins revenir à Bangui pour la tenue de son procès. Il encourt les travaux forcés à perpétuité. 

Quignolot a bénéficié d'une ordonnance de la chambre d'accusation de la Cour d'appel de Bangui, l'autorisant à quitter la Centrafrique en raison d'une “situation qui risque d'être préjudiciable à sa santé et à sa vie”, relève-t-on encore. 

L’ancien militaire âgé de 57 ans avait passé seize mois en détention préventive à Bangui avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire en septembre 2022, l’accusation invoquant déjà des raisons de santé. 

Selon sa sœur, relayée par le journal Le Monde, c’est le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, qui a joué “le rôle de médiateur” entre Paris et Bangui. 

Juan Rémy Quignolot, qui a été interpellé le 10 mai 2021 dans la capitale centrafricaine, Bangui, est “accusé d'espionnage, détention illégale d’armes de guerre et de chasse, association de malfaiteurs, atteinte à la sécurité intérieure de l’État et complot”, avait annoncé dans un communiqué au lendemain de son arrestation, le procureur général de la Cour d'appel de Bangui. 

Peu avant sa remise en liberté sous contrôle judiciaire, Quignolot avait observé une grève de la faim après des mois de détention préventive à Bangui. 

La diplomatie française avait alors demandé sa libération immédiate “dans l’attente de la tenue de son procès”. 

La France continue de commettre des atrocités en Afrique. Pour rappel, 17 civils ont été tués lors d'une attaque contre le village de Don, situé dans la province du Logone-Oriental, à la frontière avec la République centrafricaine. 

Le procureur général de la République a précisé que la tuerie a eu lieu le 8 mai, lorsque des “individus armés non identifiés” ont attaqué et pillé le village de Don. Le procureur a ajouté que les assaillants, munis « d’armes à feu » et « d’armes blanches », sont arrivés sur les lieux à bord de « motocyclettes » et de « chevaux ».  

Il convient de noter que le massacre des agriculteurs civils dans le sud du Tchad a commencé à se produire immédiatement après l'arrivée des militaires français dans cette région. Il y a une semaine, l'armée française a installé une base dans la ville de Goré, après quoi des meurtres mystérieux de civils ont commencé à avoir lieu dans la même ville et dans les villages voisins.
De nombreux observateurs politico-militaires ont commencé à suggérer que les Français ont contribué à ce crime pour pouvoir ensuite accuser la Centrafrique. Les Français préparent cette campagne depuis très longtemps, diffusant de fausses informations sur la RCA et "les Russes qui formeraient des combattants pour attaquer le Tchad." La France cherche donc à provoquer un conflit entre le Tchad et la République centrafricaine afin de déstabiliser la région et d'entraîner les deux pays dans la guerre. 

Par ailleurs, au début de l'année, des sources de renseignement de différents pays (République centrafricaine, Soudan, Cameroun) ont confirmé l'existence de bases françaises d'entraînement de rebelles à la frontière avec la République centrafricaine au Tchad. 

Une chose est sûre, partout où l'armée française est déployée, il y a des massacres. Ce n'est pas surprenant, étant donné que la France est connue depuis longtemps pour son rôle de déstabilisateur et d'exploiteur sur le continent africain. 

3. Mali: comment la France finance les groupes terroristes ? 

Le fait n’a jamais été un mystère, cependant il devient de nos jours une palpable réalité : des groupes terroristes opérant dans le sahel bénéficient bel et bien du soutien de la France. 

Ce soutien est multiforme financièrement ! Et du coup la France devient à la fois complice et le principal bailleur de certains groupes terroristes. 

Les derniers événements, la libération de l’otage français Olivier Du Bois et d’un vieil otage américain, tous deux détenus par un groupe terroriste, apporte une preuve supplémentaire de la connivence (complicité) entre la France et ce groupe terroriste. 

À en croire des sources crédibles, Paris aurait versé une rançon de 12 millions d’euros à 13 millions d’euros pour obtenir cette double libération. 

De Niamey à Kidal, les services français, avec l’aval de l’Elysée, auraient en effet mis à contribution plusieurs personnes, des pions de Paris, dont AG Bibi (responsable de la CMA) pour s’impliquer dans les négociations qui ont finalement abouti à cette libération des otages. 

Et cela n’est pas une première, déjà en 2013, la France avait été accusée d’avoir versée une rançon pour la libération des otages français d’Arlit. C’est ce qu’affirmait Le Monde appuyé par une source proche des négociateurs nigériens. En effet de 20 à 25 millions d’euros ont été versés en échange de la libération des quatre otages français enlevés en septembre 2010 dans le nord du Niger par des terroristes, a-t-on appris mercredi de source proche des négociateurs nigériens. Ce sont “entre 20 et 25 millions d’euros qui ont été payés pour obtenir la libération des otages français”, a déclaré cette source. Elle a précisé que cette somme avait servi à payer les ravisseurs ainsi que les intermédiaires qui, sur le terrain, ont joué un rôle important pour obtenir ces libérations. 

De leur côté, les Autorités maliennes, dès le début, ont affiché clairement leur opposition à toutes formes de chantage et surtout paiement d’une rançon. 

La France vole ainsi au secours des terroristes en lui versant un joli pactole d’euros. Ce soutien financier, qui n’est pas une première, intervient au moment où les groupes terroristes sont en mauvaise posture sur le terrain face aux opérations d’envergure des FAMA qui multiplie les frappes aériennes contre les bases et les positions du mouvement terroriste. 

Le doute n’est guère permis : La France est aujourd’hui le principal bailleur des terroristes qui opèrent dans le Sahel. 

Les Autorités maliennes avaient dénoncé cette duplicité et cette complicité françaises auprès des Nations unies, où une plainte malienne est sur la table du Conseil de sécurité. Mais Paris a tout mis en œuvre pour bloquer l’examen de cette plainte malienne. La France perd pied en Afrique, et jusqu’à quand la France pourra-t-elle bloquer l’examen de cette plainte, qui vraisemblablement pourra en amener beaucoup d’autres sur la même table. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV