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La justice tunisienne condamne le leader du parti d'opposition Ennahda à un an de prison

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Rached Ghannouchi, le chef du parti tunisien Ennahdha condamné à un an de prison (Archives)

Un tribunal tunisien a condamné le chef du parti d’opposition Ennahda et détracteur du président Kaïs Saïed à un an de prison pour des accusations liées au terrorisme.

Le juge a prononcé la peine lundi 15 mai contre Rached Ghannouchi, 81 ans, qui fait partie de plus de 20 opposants à Saïed, dont d’anciens ministres et hommes d’affaires, arrêtés depuis février.

Sa convocation faisait suite à une plainte déposée par un syndicat policer l’accusant d’inciter les Tunisiens à entre-tuer. En cause, un discours remontant au début 2022, lors des obsèques d’un autre leader d’Ennahdha, au cours duquel il clamait que le défunt « ne craignait pas un dirigeant ou un tyran, il ne craignait que Dieu ».

Ghannouchi fait également face à des accusations de complot contre la sécurité de l’État avec d’autres personnalités de l’opposition détenues, qui accusent toutes Saïed d’avoir organisé un coup d’État pour fermer le Parlement élu et décidé de gouverner par décret.

Il a été arrêté le 17 avril, lorsque la police tunisienne a perquisitionné son domicile dans la capitale Tunis. L’arrestation est intervenue après la comparution de Ghannouchi devant le tribunal fin février pour des accusations liées au terrorisme après avoir été accusé d’avoir traité des policiers de « tyrans ».

Le parti Ennahda était la plus grande faction du Parlement tunisien avant que Saïed ne dissolve la chambre en juillet 2021.

Le président tunisien, qui a inscrit ses nouveaux pouvoirs dans une constitution qu’il a fait voter par référendum l’année dernière, affirme que les personnes détenues sont des « terroristes » impliqués dans un « complot contre la sécurité de l’État ».

Ghannouchi a jusqu’à présent refusé de comparaître devant les juges dans des affaires judiciaires, arguant que les accusations portées contre lui sont fabriquées, a déclaré son avocate Monia Bouali.

Lire aussi : Pas de marche arrière possible en Tunisie selon le président

« Ces procès sont la purification contre les dirigeants de l’opposition, en utilisant la justice, parce qu’ils n’ont pas été en mesure de les vaincre politiquement », a ajouté Bouali.

Suite à l’arrestation de Ghannouchi en avril, Ennahda a dénoncé « cette évolution extrêmement grave », appelant à sa libération immédiate.

Le président tunisien a annoncé le 25 juillet 2021 qu’il gèlerait les activités du Parlement et démet de ses fonctions le chef du gouvernement Hichem  Mechichi.

En février 2022, le chef de l’État s’est attribué par décret le pouvoir de limoger les magistrats et de leur interdire de faire grève, ce que ses rivaux considéraient comme de nouveaux coups portés à la démocratie.

Le président tunisien insiste sur le fait que ses mesures visent à sauver le pays d’une guerre civile. Les critiques l’ont cependant accusé d’avoir orchestré un coup d’État.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV