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France: visites des ministres perturbées par des concerts de casseroles

Des poubelles en feu dans le 1er arrondissement de Lyon, lundi 24 avril 2023. (Photo via actu Lyon)

Des centaines de personnes se sont réunies lundi 24 avril au soir partout en France à l’occasion de l’anniversaire du second quinquennat de Macron et pour protester contre la réforme des retraites.

Une « casserolade générale » a eu lieu dans plusieurs grandes villes de France et de plus petites communes. Paris, Lyon, Toulouse, Strasbourg, Nice, Rennes, Rouen, Périgueux, Angers... : 415 rassemblements de casserolades ont eu lieu, selon un décompte de l’association Attac. 

À Paris, des manifestants contre la réforme des retraites ont protesté devant le Théâtre de Paris, où se tient la 34e Nuit des Molières et où s’est rendue la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak.

La CGT Spectacle avait appelé à réserver un « comité d’accueil » à la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak.

« Je ne suis pas là pour des revendications précises au monde du spectacle mais pour protester en tant que citoyen français contre les méthodes du gouvernement », a affirmé à l’AFP Louis, comédien de 23 ans.

« On est un peu à part par rapport aux autres travailleurs mais cette réforme ne peut que nous fragiliser », a-t-il insisté.

Les gens ont manifesté au son des casseroles devant les mairies de Paris, Rennes et Marseille pour "célébrer" sarcastiquement l'anniversaire de la réélection du président Emmanuel Macron, sur fond de colère persistante contre ses réformes du système de retraite.

Des étudiants français ont également pris d'assaut les gares de la capitale parisienne en signe de colère contre la législation controversée, qui a déclenché trois mois de manifestations et de grèves.

Par ailleurs, des visites des ministres français de l’Éducation, de la Santé et de la Justice à Lyon, à Poitier et dans la Sarthe ont été perturbées en guise de protestation contre la réforme des retraites. 

La visite du ministre français de l’Éducation, Pap Ndiaye, a été fortement perturbée lundi 24 avril dans la métropole de  Lyon. Une centaine de manifestants s’étaient rassemblés devant le bâtiment de l’institut de formation des enseignants, où le ministre devait prendre part à une réunion.

Le ministre français de l’Éducation, Pap Ndiaye, ne s’est finalement pas rendu à ladite réunion, à l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation (Inspe) de Lyon, à cause de la présence d’une centaine de manifestants qui l’attendaient devant le bâtiment et ont tenté d’y pénétrer.

Le déplacement de Pap Ndiaye n’a été dévoilé qu’en milieu de matinée, pour une arrivée programmée à 14 h 35 à l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation de Lyon.

Cette visite de Pap Ndiaye à Lyon devait intervenir quatre jours après les annonces du président de la République concernant les revalorisations prévues pour les enseignants à la rentrée 2023.

Notamment mobilisés par un appel sur les réseaux sociaux, les manifestants munis de casseroles, poêles, seaux, sifflets, mais aussi cornes de brume et fumigènes ont forcé une des entrées de l’Inspe en criant « nous aussi on passera en force », une allusion au 49.3 actionné pour adopter l’impopulaire réforme des retraites

À Lyon, les forces de l’ordre les ont repoussés en faisant notamment usage de gaz lacrymogènes pour répondre à quelques jets de projectiles.

En déplacement au même moment au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Poitiers, le ministre français de la Santé François Braun y est arrivé au son des casseroles et sous les huées de quelques dizaines de manifestants, qui avaient répondu à un appel de la CGT et ont été tenus à bonne distance par les CRS.

Dans la Sarthe, le Garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, a été accueilli en pleine casserolade lors d’un déplacement dans une prison à Coulaines. Environ 150 manifestants étaient présents dans un rassemblement de protestation.

Macron a déclaré que "ce ne sont pas les casseroles qui feront avancer la France".

Cela a suscité une réponse du fabricant français d'ustensiles de cuisine Cristel, qui a déclaré dans un tweet qu'il fabriquait désormais des casseroles en acier inoxydable spécifiquement pour "faire avancer" la nation.

Le gouvernement français a fait adopter la loi contestée sur les retraites au Parlement en mars en utilisant un outil constitutionnel d'urgence qui a évité un vote à l'Assemblée nationale.

Après que la plus haute cour de France a approuvé la loi, Macron a ignoré les appels à retarder sa promulgation en la signant dans un geste qui a alimenté la colère du public.

La mesure phare de la loi relève l'âge minimum de la retraite en France à 64 ans, contre 62 auparavant. Elle augmente également le nombre d'années pendant lesquelles les personnes doivent cotiser pour une pension à taux plein.

Macron soutient que la législation est essentielle pour empêcher l'effondrement du système de retraite.

Les syndicats, cependant, disent que cela est injuste et affecterait de manière disproportionnée les travailleurs peu qualifiés occupant des emplois fatigants qui commencent leur carrière tôt.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV