TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 22 mars 2023

Zoom Afrique du 22 mars 2023

Actualité en Afrique : 

  • Tanzanie : une association des producteurs de coton biologique voit le jour
  • Le Burkina Faso veut relancer sa production de blé
  • Mali : l’exécutif lance une nouvelle usine de traitement de paddy à Mopti
  • Ghana : une campagne de forage de 20 000 m pour améliorer l’estimation des ressources de lithium à Ewoyaa

 

Analyses de la rédaction : 

1. L’UE aide l’Afrique en matière d’immigration ?

En matière de surveillance des frontières, l’Union européenne fournit des aides à l’Afrique. Mais l’Europe aide-t-elle réellement le continent ? 

Sur le papier, le Port Security Program est un programme gagnant-gagnant : d’un côté, des formations pour les douaniers et forces de l’ordre de neuf pays d’Afrique australe et de l’océan Indien ; de l’autre, des frontières mieux gardées et donc moins d’arrivées de migrants illégaux en Europe. Ce programme est d’ailleurs financé, sur quatre ans, par l’Union européenne. Parmi les pays concernés, Madagascar notamment, qui pourra faire former par Interpol, d’ici 2024, 150 gendarmes, douaniers et agents de police malgaches. Important lorsque l’on sait que la Grande île est une des portes d’entrée, avec les Comores, de clandestins vers Mayotte et donc vers la France. 

De Madagascar à la Libye, en passant par le Maroc, l’Europe — ou ses pays membres — tente d’aider l’Afrique, en trouvant un équilibre entre sa politique d’aides et ses politiques migratoires. Mais parfois, chassez le naturel et il revient au galop. Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, a démontré, ce lundi, que seuls les flux migratoires importaient l’Union européenne. « Si la Tunisie s’effondre, cela risque de provoquer des flux migratoires vers l’UE et entraîner une instabilité dans la région MENA. Nous voulons éviter cette situation », a résumé Borrell avant d’exhorter le président tunisien à « signer avec le FMI et mettre en œuvre l’accord ». 

Est-ce l’âge (75 ans) de Josep Borrell qui le pousse à ne plus avoir de filtre ? En tout cas, sa sortie, dénuée de tout humanisme, montre bien que si l’Europe aide l’Afrique, c’est avant tout pour garder du mieux possible ses frontières inviolées. Dans une étude sur le sujet, publiée début 2020, l’ONG Oxfam déplorait déjà cette attitude. Au travers de son Fonds fiduciaire de l’UE pour l’Afrique, l’Europe arrivait autrefois à « concilier politiques migratoires, politique étrangère et partenariats en faveur du développement ». Mais désormais, pointe l’ONG, le Vieux Continent a adopté « une nouvelle trajectoire préoccupante pour l’aide au développement, davantage associée aux politiques migratoires des bailleurs, qui cherchent notamment à juguler la migration irrégulière ». 

Pour Oxfam, « cela risque de nuire à la capacité des actrices et des acteurs du développement à contribuer à la réduction de la pauvreté et des inégalités ». Autrement dit, les aides européennes ont des effets immédiats, mais restent relativement inefficaces sur le long terme. Surtout, l’Europe et la plupart de ses pays membres utilisent un chantage honteux envers le continent. On se souvient, récemment, de la baisse des quotas de visas délivrés aux pays du Maghreb par Paris pour protester contre la coopération en matière de retours de migrants, ou des concessions espagnoles faites au Maroc en échange d’une meilleure coopération dans les enclaves de Melilla et de Ceuta. 

Ce chantage, Oxfam le dénonce et estime que « l’allocation de l’aide aux pays partenaires ne doit pas être conditionnée par leur coopération vis-à-vis des exigences de l’UE concernant les retours, la réadmission ou la gestion des frontières ». Pour l’ONG, l’Union européenne doit retrouver aujourd’hui ses valeurs. « Si l’objectif d’intégrer le dialogue sur les questions migratoires dans la politique étrangère est légitime, poursuit Oxfam, l’UE devrait en premier lieu chercher à préserver la cohérence de ses politiques pour le développement et s’assurer que toutes ses actions promeuvent la stabilité, la démocratie, le développement durable et le respect des droits humains ». 

Il y a un an, lors du sommet UE-UA, les dirigeants européens et africains avaient adopté leur « Vision commune pour 2030 », dans laquelle ils s’engageaient à « prévenir la migration irrégulière », à « renforcer la coopération contre le trafic de migrants et la traite des êtres humains » et à renforcer les mécanismes de retours et réadmissions, tout en développant des voies légales et « solutions durables » pour les réfugiés. Juste avant le sommet, la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, s’était rendue à Dakar et avait proposé l’envoi d’équipements de surveillance (drones et navires) et d’officiers de l’Agence européenne Frontex. Une bien étrange conception du rapport entre politique migratoire européenne et aides au développement. 

2. Il faut dédommager les pays africains pour l’ère coloniale

La présidente de la chambre haute du Parlement russe a affirmé que l’Occident devrait être invité à dédommager les pays africains pour l’ère coloniale. Selon elle, il faut l’appeler à une « responsabilité politique et morale ». 

La question de l’indemnisation par l’Occident des peuples d’Afrique, victimes de la période coloniale, doit être soulevée, a déclaré Valentina Matvienko, présidente du Sénat russe, lors de la conférence parlementaire Russie-Afrique à Moscou. 

« Je pense qu’il est nécessaire aujourd’hui de soulever à voix haute la question de l’indemnisation. Sur les paiements financiers à tous les peuples africains qui ont souffert pendant la période coloniale des oppresseurs européens, des conséquences du colonialisme », a-t-elle indiqué. 

La présidente du Sénat russe a aussi estimé que « notre communauté parlementaire peut se mobiliser autour de cette initiative pour appeler les anciennes métropoles à une responsabilité politique et morale ». 

Elle a déploré que les pays occidentaux ne soient en effet pas pressés de reconnaître leur culpabilité « pour le génocide des peuples africains, le pillage et l’exploitation barbare des ressources naturelles africaines, pour les crimes commis ». 

En outre, Mme Matvienko a rappelé que la délégation du Conseil de la fédération avait réalisé une visite officielle en Algérie ce mois-ci. Elle a ajouté que la question de l’indemnisation des victimes des essais nucléaires français dans le Sahara « reste ouverte et très aiguë pour la société algérienne ». 

La conférence a réuni une quarantaine de délégations de la plupart des pays africains. Elle vise à renforcer la coopération parlementaire sur fond de formation d’un monde multipolaire. 

Les interlocuteurs cherchent à formuler des approches unifiées de la réglementation juridique dans l’économie, l’enseignement et la science, ainsi que dans le domaine de la sécurité. 

Ce 20 mars, Vladimir Poutine s’est prononcé devant les participants. 

L’événement entre dans le cadre de la préparation du deuxième sommet Russie-Afrique programmé pour fin juillet à Saint-Pétersbourg. 

3. Mali : les FAMAs ; ces héros ! 

L’armée a annoncé avoir mis hors de combat une quarantaine de terroristes dans le secteur d’Indélimane, dans la région de Gao. L’opération, menée par l’aviation militaire, a surpris dans ce secteur proche de la Zone des trois frontières un regroupement de terroristes de Daech. 

De sources sécuritaires, cette opération a été conduite, le 19 mars dernier, sur la base des renseignements fournis à l’État-major de l’Armée. Ainsi, des drones ont aussitôt été déployés dans la zone ciblée pour procéder à des frappes. Lesquelles n’ont laissé aucune chance aux assaillants, beaucoup d’entre eux ayant été tués sur le coup. Les véhicules et motos leur appartenant et d’autres équipements ont été détruits. 

Selon toujours les informations, l’armée a, en plus de ce raid, lancé une offensive pour traquer les éléments terroristes très influents dans la zone et qui seraient responsables des incursions meurtrières visant les campements et autres sites abritant des civils. À signaler que dans la journée du 19 mars dernier, des informations avaient plutôt fait cas d’un accrochage meurtrier entre les FAMAs et les éléments terroristes de Daech dans le secteur d’Indélimane. Elles indiquaient qu’en plus des nombreuses pertes subies par le groupe terroriste, des victimes avaient été également enregistrées dans les rangs des FAMAs. 

Le Directeur de la DIRPA, Colonel Souleymane Dembélé, a démenti ces informations précisant qu’il n’y a pas eu d’accrochages. Et d’ajouter que « c’est l’armée qui a lancé des frappes aériennes “contre les positions des éléments de cette organisation terroriste. 

En mission dans la région de Mopti, le Premier ministre Choguel Kokalla MAIGA a rendu visite aux forces armées et de sécurité au Camp Hamadoun Bocary Balobo de Sévaré. Autour d’un repas de Corps, le Chef du gouvernement a félicité les FAMAs pour les efforts et les sacrifices consentis. 

‘’Aujourd’hui, vous avez restitué aux Maliens leur honneur, leur dignité. C’est un Premier ministre reconnaissant au nom du peuple qui a rendu hommage aux soldats tombés sur le champ d’honneur et rassuré leurs compagnons d’armes que la nation malienne ne les oubliera pas. 

Soutenons notre armée pour la construction de notre nation qui est aujourd’hui la fierté de l’ensemble de la nation. Le Mali ne cherche pas à se surarmer pour effrayer qui que ce soit et ne cherche de problèmes avec personne. Nous cherchons simplement à ce qu’on nous respecte. Nous n’attaquerons personne. Mais, si tu nous attaques, notre armée, avec la grâce d’Allah, va répondre, prévient Choguel Kokalla Maïga. Il dira qu’aujourd’hui, personne ne peut venir s’attaquer impunément au Mali. Si hier, n’importe qui pouvait venir faire ce qu’ils veulent sur notre territoire sans souci majeur, ces genres de pratiques font partie du passé maintenant, grâce à Allah et au soutien de notre président à l’armée. 

En 2018, beaucoup ont déjà vu sur les réseaux comment les Maliens avaient perdu l’espoir. J’ai dit dans l’un de mes messages que je suis convaincu que tôt ou tard, dans ou après notre génération, le Mali se relèvera. Il n’était pas acceptable que des descendants des hommes que le monde connaît soient traités, regardés ou appelés comme on le faisait. Que tôt ou tard, il se trouvera des hommes et des femmes qui vont relever le Mali malade, qu’ils vont le soigner, qu’ils vont le faire asseoir, le faire marcher, le faire courir et occuper le peloton de tête des nations africaines. 

Cela veut dire aussi que la génération qui va prendre en main le Mali, elle aura résolu son devoir de génération. Nous nous sommes retrouvés par un heureux hasard de circonstance et grâce à la prière des Maliens auprès de certains de vos frères d’armes. Les politiques se sont levés, des officiers se sont retrouvés pour redresser la barre. Je vous assure qu’aujourd’hui, tous les Maliens sont fiers de l’armée. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes maliens veulent devenir des militaires, ce n’était pas le cas il y a quelques années. 

Aujourd’hui, vous avez restitué aux Maliens leur honneur et leur dignité. Je disais cela, il y a 20 ans que c’était le défi du Mali. Aujourd’hui, non seulement vous avez restitué aux Maliens leur dignité, mais aussi vous leur avez redonné la confiance. Un peuple qui a confiance peut tout faire.

Quand je dis l’armée, ce sont toutes les forces de défense et sécurité. Pendant que les militaires offrent leur vie pour que nous puissions faire nos meetings, nous réunir dans les salles, participer aux conférences internationales au nom du Mali, donner des interviews, pendant ce temps, d’autres meurent sur le terrain. Il n’y a pas que les militaires, il y a les autres forces de la défense.

Aujourd’hui nous, en tant que politiques, nous parlons la tête haute devant tout le monde. C’est grâce à votre travail. Il faut en être conscient. Aujourd’hui, quand nous sommes dans les conférences internationales, beaucoup veulent interviewer le Mali, veulent prendre des photos avec des Maliens. Et pourquoi ? C’est le même pays, ce sont les mêmes hommes. Qu’est-ce qui a changé ? C’est le leadership politique qui a changé. Rien d’autre. Quand le leadership politique a une volonté de faire ce que veut son armée, ce que doit faire son armée, ce leadership politique est plus tranquille. 

Nous voulons qu’à la fin de cette transition, plus personne n’aille discourir pour dire qu’un militaire doit être au camp. Son travail c’est au camp. Il doit mourir. Il peut le dire, mais il sait aujourd’hui qu’on a une armée. Qu’on est dans un pays où chacun fait son travail. Les paysans cultivent. Les commerçants font le commerce. Les hommes politiques font leur discours, meetings et les militaires au front pour sauvegarder la Nation. Avec les FAMAs désormais rééquipées et remotivées nous gagnerons cette guerre, inch’Allah. 

 
On n’a tenu un embargo ici ; il y a deux forces combattantes qui ont permis à la Nation de tenir debout. Il y a l’armée qui combattait, les militaires qui donnaient leurs vies et de l’autre côté les soldats de l’économie, les douaniers, les hommes du service de l’assiette qui ont donné au Mali de quoi assuré sa souveraineté. 

Certains nous avaient donné une semaine de survie, mais on n’a tenu bon et on n’a fait plus que jamais dans l’histoire du Mali sur la même période. Pourquoi ? Parce qu’on avait les ressources financières. Certains se demandent comment nous avons fait ? Ils viennent voir notre ministre de la Défense, ils viennent voir le ministre des Finances pour savoir comment il a fait. Je leur dis souvent d’aller demander au président de la transition, le Colonel Assimi GOITA. C’est dans ses mains qu’on n’a déposé toutes les informations, toutes les stratégies. Quand on a tenu le conseil de Défense le 14 janvier, j’ai retiré tous les documents à tout le monde. On les a remis au Président pour qu’il sorte les cartes au fur et à mesure. 
Notre peuple a tenu grâce à vous et au Peuple malien, et le peuple était prêt au sacrifice. Tous les Maliens ont contribué. Je suis venu vous dire merci. Merci encore, nous n’oublierons jamais ceux qui nous ont quittés.

Toutes les Nations fondent leur force sur la mémoire. Tous ces hommes qui nous ont quittés seront réhabilités, leurs enfants et petits-enfants seront fiers de dire un jour quand il était difficile pour mon pays mon père a donné sa vie pour que je sois aujourd’hui.

Inch’Allah ce jour va arriver. Soyez donc fiers de ce que vous êtes. Vous êtes des Maliens, vous ne faites que ce que le peuple malien attend de vous.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV