Dans le cadre de son premier voyage à l'étranger, le nouveau ministre chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, a fait la promotion des investissements de Pékin dans le développement et la modernisation de l'Afrique. Il a déclaré mercredi que le continent ne devait pas devenir une zone de discorde entre les puissances mondiales rivales.
Le ministre chinois a entamé, mercredi 11 janvier, une tournée dans le continent noir. L'Éthiopie est la première étape de la tournée africaine de M. Qin – son premier voyage à l'étranger en tant que ministre des Affaires étrangères –, qui se déroulera du 9 au 16 janvier. Il doit également visiter quatre autres pays africains, à savoir le Gabon, l'Angola, le Bénin et l'Égypte.
Participant à l'inauguration du nouveau siège du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique) construit par la Chine, à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne qui abrite le siège de l'Union africaine, le ministre chinois a rencontré plusieurs responsables du pays africain, dont le président de la Commission de l'Union africaine (UA) Moussa Faki Mahamat.
Il s'agit d'un « projet de coopération phare » annoncé lors du sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) en 2018 à Pékin, a rappelé le ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang lors de cette cérémonie précisant que l'Afrique devrait être une grande scène pour la coopération internationale, et non une arène de compétition entre les grands pays ».
L’ancien ambassadeur de Chine aux États-Unis, Qin est devenu ministre des Affaires étrangères le mois dernier. Il a poursuivi la tradition faisant de l'Afrique la première destination étrangère de son mandat, qui, a-t-il noté, s'est poursuivie pendant 33 ans sans interruption.
Ce dernier a décrit la vision de Pékin pour les relations avec l'Afrique, affirmant que les deux auront toujours un avenir commun « peu importe l'évolution du climat international ».
« Aujourd'hui, notre monde, notre époque et notre histoire changent comme jamais auparavant. L'essor collectif des pays en voie de développement est désormais irréversible », a déclaré M. Qin, ajoutant que la Chine et l'Afrique devaient « s'opposer à l'hégémonie, à l'intimidation, à l'autoritarisme et à la discrimination raciale, et sauvegarder conjointement un véritable multilatéralisme et promouvoir une plus grande démocratie dans les relations internationales. »
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M.Qin a insisté sur le fait que la politique de Pékin était basée sur les principes de « sincérité, résultats réels, amitié et bonne foi, et la poursuite du bien commun et des intérêts partagés ».
La Chine « ne fait pas de vaines promesses, encore moins presse les autres contre leur propre volonté », a-t-il déclaré dans son discours au CDC Afrique.
« Lorsqu'il sera remis à nos amis africains, le siège du CDC Afrique sera entièrement géré par l'UA sans aucune ingérence de la Chine. »
Les États-Unis et leurs alliés européens – dont beaucoup étaient des puissances coloniales en Afrique – accusent depuis longtemps la Chine de pratiquer la diplomatie du « piège de la dette ».
Après la rencontre avec le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, Qin a annoncé que la Chine annulerait une partie de la dette d'Addis-Abeba.
L'année dernière, Pékin a annulé 23 prêts à 17 pays africains. L'Éthiopie a emprunté près de 14 milliards de dollars à la Chine depuis 2000 et a demandé de l'aide depuis 2021, citant les ravages causés par le conflit au Tigré.