« Les déclarations de "responsables anonymes" du Pentagone selon lesquelles un "coup de décapitation" était mené contre le Kremlin parlent de la menace d’élimination physique du président russe Vladimir Poutine », a déclaré dans une interview à TASS le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
« Washington est allé encore plus loin : là, des "responsables anonymes" du Pentagone ont menacé d'infliger un "coup de décapitation" au Kremlin, là, on parle de la menace d'élimination physique du chef de l'État russe. Si de telles idées sont effectivement élaborées par quelqu'un, cette personne devrait réfléchir très attentivement aux conséquences possibles de tels plans », a déclaré Lavrov.
En outre, Lavrov a rappelé les « provocations hors échelle du régime de Kiev ». Selon lui, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accepté de lancer des frappes nucléaires préventives par les pays de l’OTAN contre la Russie. Lavrov a souligné que « cela dépasse clairement toutes les limites acceptables ».
Lavrov a averti l'Ukraine que, pour mettre fin à la guerre en cours entre les deux voisins, Kiev doit respecter les propositions de Moscou, sinon la question serait réglée par l'armée russe.
« Nos propositions de démilitarisation et de dénazification des territoires contrôlés par le régime [de Kiev], [et] l'élimination des menaces à la sécurité de la Russie émanant de là, y compris nos nouvelles terres, sont bien connues de l'ennemi », a déclaré Lavrov, avant d’ajouter : « Le point est simple : remplissez-les pour votre propre bien. Sinon, la question sera tranchée par l'armée russe. »
Moscou dit avoir lancé la guerre pour défendre la population pro-russe des régions ukrainiennes de l'est de Louhansk et de Donetsk contre les persécutions de Kiev, et aussi pour « dénazifier » son voisin.
L'ancien président russe Dmitri Medvedov a récemment averti dans un article que Moscou poursuivrait la guerre jusqu'à ce que le « régime dégoûtant, presque fasciste » de Kiev soit renversé et que le pays soit totalement démilitarisé.
« Si la Russie n'obtient pas les garanties de sécurité qu'elle exige, note Medvedev, le monde continuera de basculer vers une troisième guerre mondiale et une catastrophe nucléaire. Nous ferons pourtant tout notre possible pour l'éviter. »
Jusqu'à présent, Moscou s'est emparé d'environ un cinquième de l'étendue de l'Ukraine dans son sud et son est.
Les propos de Lavrov interviennent alors que ce n’est pas la première fois que Moscou conditionnait une éventuelle fin de la campagne militaire à la reconnaissance par l'Ukraine de la domination russe sur les territoires saisis.
Kiev, cependant, a exclu de concéder des terres à la Russie.
Dimanche, le président russe Vladimir Poutine a déclaré que Moscou était ouvert aux négociations et a accusé Kiev et ses soutiens occidentaux de l'absence de pourparlers.
Lavrov a également affirmé dans ses remarques qu'en ce qui concerne la durée du conflit, « la balle est dans le camp du régime de Kiev et de son allié américain ».
Depuis le début de la guerre, les alliés occidentaux de l'Ukraine, menés par les États-Unis, ont rempli les entrepôts du pays d'armes de pointe et giflé la Russie avec une série de sanctions ; selon Moscou, ces mesures ne feront que prolonger le conflit.