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"Les USA ne sont pas en mesure de déclencher une guerre contre l'Iran" (analyste)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des vedettes du CGRI naviguent à proximité d’un navire de l’US Navy dans le golfe Persique, le 15 avril 2019. (U.S. Navy)

L'augmentation de la coopération militaire entre la Russie et la Chine fait ressentir aux États-Unis la régression de leur hégémonie. L'Iran est la cible d'un regain d'hostilité de la part de l'Empire. 

L'écrivain et analyste géopolitique américain Daniel Patrick Welch s'est penché lors d'une interview avec Press TV sur l'état des choses. Premièrement, un aperçu du contexte est essentiel. En plus de la guerre économique menée depuis une décennie par les États-Unis contre l'Iran, le « Grand Satan » profite des protestations qui en résultent pour doubler la mise sur l'accord nucléaire surnommé également le Plan global d’action commun (PGAC), même si ce sont les États-Unis qui s’en sont retirés.

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Dans un podcast de Foreign Policy Playlist diffusé le mercredi 30 novembre, l'envoyé spécial américain pour l'Iran, Robert Malley, a déclaré que le président Joe Biden était prêt à une confrontation militaire si les pourparlers nucléaires entre Washington et Téhéran et d'autres n'aboutissaient pas. 

Washington exerce une pression sans précédent sur l'Iran pour qu'il accepte les termes de l'accord sur le nucléaire, a-t-il indiqué. 

Pendant ce temps, l'ancienne secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a appelé jeudi les États-Unis à suspendre les pourparlers nucléaires avec l'Iran.

« Ce qui se passe maintenant mérite notre soutien sans réserve. Et je pense que chaque fois que quelqu'un parle au nom du gouvernement des États-Unis, il doit dire qu'il est aux côtés du peuple iranien, en particulier des femmes et des filles », a déclaré Clinton à CNN.

Clinton faisait référence aux troubles soutenus par l'étranger qui ont eu lieu dans certaines provinces iraniennes depuis que Mahsa Amini, une femme de 22 ans, est décédée à l'hôpital le 16 septembre, trois jours après s'être effondrée dans un poste de police. Une enquête a attribué la mort d'Amini à son état de santé, plutôt qu'à des prétendus coups de la part de la police.

Les troubles ont coûté la vie à des dizaines de personnes et aux forces de sécurité, tout en balisant le terrain à la reproduction des attaques terroristes à travers le pays. Au cours des deux derniers mois, les terroristes ont incendié des biens publics et torturé à mort plusieurs membres des forces de mobilisation populaire (Bassidj) et des forces de sécurité.

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Lorsqu'on lui demande si la rhétorique belliqueuse de Biden et Clinton sur l'Iran signale qu'ils ont préparé l'Iran à une action militaire, Welch répond : « Ils aimeraient, mais je ne pense pas qu'ils le puissent. »

« Ce serait unilatéral, évidemment. Pas d'intervention officielle et pas de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU à coup sûr. Ce serait une seule et simple tentative », explique-t-il. 

En ce qui concerne la prise de position de l'ancienne secrétaire d'État et candidate Hillary Clinton sur l’Iran, l’analyste américain s’est exprimé en ces termes : « Le rôle hypocrite de Clinton qui se pose en championne mondiale des femmes, et ses politiques ont assassiné plus de femmes et d'enfants que presque tout autre acteur sur la scène mondiale. »

Welch ajoute que cela ressemble aux allégations des Britanniques qui prétendaient qu'ils avaient occupé l'Inde pendant quelques siècles pour sauver les femmes du sati.

« Ils sont humiliés et embarrassés par l'impuissance dont ils font preuve. Ils imposent des sanctions "personnelles" ridicules (et vides de sens) aux responsables nord-coréens ; essayent de dire aux Îles Salomon quoi faire vis-à-vis de la Chine ; contraignent leurs alliés à dénoncer l'influence "dévastatrice" de la Russie en Afrique. La liste des actions stupides est au-delà de toute croyance », ajoute Welch.

Pourquoi cela redevient-il un problème à ce moment particulier ?

Welch estime que la débâcle américaine en Ukraine coûte trop cher à l'OTAN et à l'Occident malgré la campagne de propagande déclenchée par certains médias qui cherchent à falsifier la réalité, au moins pour les téléspectateurs occidentaux.

« Pendant ce temps, leur pari insensé pour provoquer et saigner la Russie à travers la guerre par procuration contre l'Ukraine a débouché sur leur reddition », a-t-il rajouté.

Pire encore, « cela a certainement eu l'effet inverse : la Russie a renforcé son indépendance et son autonomie. Et l'alliance avec la Chine s'est élargie et approfondie à un point invraisemblable il y a encore quelques années ». L'analyste géopolitique pense qu'il est difficile de décrire l'impasse à laquelle les États-Unis font face.

Il met également en garde contre les faux espoirs

« Ne vous trompez pas », prévient-il. « Eux - j'entends les propriétaires de tout et qui prennent toutes les décisions importantes - font partie d'un grand club, et vous n'en faites pas partie. Ils détiennent toujours un pouvoir énorme. Et ils sont toujours très dangereux. Comment ? Non seulement ils ont suffisamment de pouvoir pour nous assassiner tous, mais ils ont toujours le pouvoir de contrôler presque tout ce que nous lisons, voyons et entendons. C'est pourquoi leurs seules victoires réelles sont dans la voie de l'optique - ou des illusions d'optique, je les appellerais », a-t-il précisé.

Welch est convaincu que cette obsession de « l'optique », ou la gestion de la perception publique dans laquelle les États-Unis et leurs alliés, sont très adroits, est en fait une tentative de cacher les faiblesses importantes sous-jacentes, entraînant des victoires souvent illusoires.

L'année dernière, les États-Unis et l’Ukraine ont voté pour une résolution de l'ONU dénonçant la glorification de l'idéologie nazie. Mais cette année, comme 51 autres États, les États-Unis se sont prononcés contre un projet de résolution visant à « lutter contre la glorification du nazisme ». 

Welch pense d'ailleurs que la déclaration de Mao selon laquelle l'impérialisme américain est un tigre de papier, se concrétise dans la série de crises actuelle : « Il est également important de se rappeler qu'ils n'ont de verrou que sur l'opinion au sein de la bulle : quelque part entre 70 % et 90 % ont les yeux complètement lucides quant à ce qui se passe en Ukraine, en Iran ou en Afrique, c'est pourquoi nous voyons des drapeaux russes qui surgissent lors de manifestations à Ouagadougou à Bamako en passant par Port-au-Prince. Cela est très significatif dans la mesure où il souligne une colère dans tous ces lieux où les États-Unis étaient toujours présents. »

Daniel Patrick Welch est un auteur et analyste politique. Il vit dans la ville de Salem, à Massachusetts. Lui et son épouse dirigent The Greenhouse School. Il parle cinq langues et a étudié l'histoire et la littérature russes à l'Université de Harvard.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV