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Zoom Afrique du 27 novembre 2022

Zoom Afrique du 27 novembre 2022

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Les titres de la rédaction

  • Kenya Airways lance une ligne directe entre le Sénégal et le Ghana 
  • En Ouganda, le Parlement approuve une demande d’emprunt de 331 millions afin d’améliorer l’accès à l’électricité 
  • Le premier opérateur à lancer la 5G commerciale s’active en Zambie
  • Soudan du Sud : le gouvernement suspend sa participation aux pourparlers avec les groupes rebelles 

 

Les analyses de la rédaction

1 Le Ghana liquide le pétrodollar ! 

C’est de loin une riposte digne d’un État engagé pleinement dans la lutte anti coloniale comme l’est en ce moment même le Mali ! À peine quelques jours après que Bamako a déclenché une vague qui ressemble parfaitement à un embargo contre la France à qui il coupe en riposte à la décision de Paris de suspendre sa pseudo-aide au développement, son « réseau de financement occulte » qui agissant dans l’ombre des ONG françaises ou pro-françaises, empoisonnait non seulement le climat social et sécuritaire, mais encore l’économie malienne, le Ghana, ce stratégique pays côtier de l’ouest de l’Afrique dont le président Akufo-Ado a longtemps cru au mythe du libéralisme occidental et au fait que les agences de notation et leurs notes A, B, A+, A-... pourraient en quoi que ce soit offrir prospérité et croissance à un État, soit une véritable erreur de perception qui a poussé le Ghana dans l’abysse de la dette extérieure, a provoqué de son côté un séisme que RFI évoque très timidement en ces termes :

« Le Ghana envisage de payer en lingots d’or ses achats de carburants, selon l’annonce du vice-président ghanéen, Mahamudu Bawumia. L’objectif affiché du gouvernement : réduire la dépréciation de la monnaie nationale, le cedi, et préserver les réserves de change du pays. »

Qu’est-ce que le Ghana est très exactement en train de faire ? Frapper au cœur le pétrodollar tout en étant le cinquième producteur de pétrole en Afrique subsaharienne derrière le Nigeria, l’Angola, le Congo, le Gabon. Ce qui fait que la suite du récit de RFI sur les misères de cet État où même après la crise de COVID et la guerre en Ukraine les prix des produits de consommation sont inférieurs d’environ 61,2 pc par rapport à la France et où en 2021 le produit intérieur brut était d’environ 10,365 euros l’élevant ainsi à la 7e place des grandes économies peine à convaincre quand il dit :

« Depuis la fermeture de la raffinerie de Tema en 2017, le Ghana, qui produit pourtant du pétrole brut depuis plus de dix ans, importe la totalité des produits pétroliers raffinés dont le pays a besoin. Résultat : ses réserves de change ne cessent de diminuer. Elles étaient à 9,7 milliards de dollars l’an dernier. Seulement 6,6 milliards aujourd’hui. Le COVID et la guerre en Ukraine ont laminé l’économie du pays. Le Ghana croule sous une dette énorme. Le gouvernement peine à remettre à flot les finances publiques, alors que l’inflation est à plus de 40 %. »

En effet, si RFI parle de la raffinerie de “Tema” en y voyant la raison de cette mesure révolutionnaire prise par l’État ghanéen, c’est que la raffinerie a été à capitaux publics et qu’elle était destinée à s’élargir avant de connaître une curieuse série d’explosion qui ont poussé l’entreprise publique Ghana National Petrolium Corporation soit son gérant d’en suspendre les activités, et ce, pour le grand bonheur des Anglo-Saxons qui exploitent le champ ghanéen de Jubilée ou encore le champ dit Ten, et des Européens, dont l’Italie et la Suisse qui exploite le champ de Sankofa Gye Nyame, ne sont pas du tout contentes de ce que l’État ghanéen soit fortement impliqué dans le secteur des hydrocarbures avec des entreprises publiques aux différents niveaux de la chaîne de valeur et qu’impose un niveau minimum d’actionnariat ghanéen aux sociétés d’exploitation pétrolière. Qu’il leur complique ainsi la tâche en rendant difficile à trouver des partenaires ghanéens en mesure de participer à l’actionnariat.

Alors en ces temps de crise de l’énergie occidentale, autant resserrer l’étau des créanciers autour du Ghana, le faire chanter pour qu’ils assouplissent ses règles d’exploitation et de le faire via ce superbe levier de pression qu’est la dette extérieure et puis de ramener la guerre en Ukraine à savoir à la Russie même si les exportations russes au Ghana ne pèsent pas grand-chose par rapport à ses importations en provenance de la Chine et des États de l’Europe.

C’est dans ce contexte que les lingots d’or du Ghana intelligemment entrés en jeu pourraient changer carrément la donne, le Ghana étant l’un des principaux producteurs de l’or au monde. Alors, faire comme les Russes, comme les Chinois, ou comme les Vénézuéliens ou les Iraniens et défier le pétrodollar, n’est-ce pas un avertissement ghanéen à l’adresse de l’Occident ? Après tout rien n’empêche qu’Accra mette un terme à la présence des pétroliers occidentaux et se tourner exclusivement vers la Chine ou la Russie. Pour le cacao il l’a fait et son alliance avec la Cote d’Ivoire fait sans cesse reculer les Occidentaux. Le monde a changé c’est le tout de l’Afrique de faire payer à l’Occident ce qu’il doit aux Africains.

2. Soudan : l’échec USA/OTAN 

Le chef d’état-major de l’armée soudanaise, Mohamed Othman al-Hussein, s’est rendu à Alger à la tête d’une haute délégation militaire, le 22 novembre. Il y a rencontré son homologue Saïd Chengriha et les discussions ont porté surtout sur des questions sécuritaires.

Une information qui ne semble pas vraiment plaire à l’axe USA-OTAN puisque cette tendance pro-russe ou plutôt pro-indépendance est en train de se propager à une vitesse sans précédent en Afrique et quoi de pire de voir et de revoir le scénario malien non seulement au Sahel, mais également en Afrique de l’Est.

D’ailleurs l’influence grandissante de la Russie au Soudan est d’autant plus importante quand on sait que le 11 novembre 2020 le gouvernement russe a approuvé l’établissement d’un point d’appui naval au Soudan capable d’accueillir des navires dotés d’unités de puissance nucléaire.

Parallèlement à cela, les médias mainstream parlent de la présence du fameux groupe de sécurité russe qui n’existe que dans les médias à savoir “Wagner”.

Bien sûr, Khartoum a démenti les faits, tout comme le Mali et la Centrafrique l’avaient également démenti en affirmant bien que Wagner est une création des médias occidentaux.

“Au Soudan, le groupe Wagner mène des activités illicites en rapport avec l’extraction de l’or.” C’est ce qu’ont affirmé des diplomates de la Norvège, du Royaume-Uni, et des États-Unis dans un article conjoint publié par un média local dans lequel ils critiquent l’opération militaire russe en Ukraine. 

“Il est surprenant et déplorable de voir que les auteurs de l’article (...) tentent délibérément de lier le Soudan au conflit en Ukraine”, a réagi le ministère des Affaires étrangères soudanais dans un communiqué.

Il a “nié complètement” les allégations à propos de “la présence de la société de sécurité russe au Soudan et des activités d’entraînement, d’exploitation minière, et autres activités contraires à la loi”.

Le fait que le Soudan veut prendre exemple sur l’Algérie, signifie très clairement que le projet d“” apprivoisement » du Soudan tel qu’imaginé par les Occidentaux il y a trois ans de cela a échoué. En effet ce coup d’État qui s’est soldé par l’éviction de Bachir, et une tentative de retournement de tendance à Khartoum à qui le processus de normalisation avec Israël a été imposé, visait ni plus ni moins la séparation du Darfour du reste du pays comme cela fut le cas avec le Sud Soudan. Près de trois ans plus tard, aucun progrès au niveau de la normalisation avec Israël, la Russie et sa base sont de retour, et les dirigeants soudanais réclament haut et fort vouloir l’exemple de l’Algérie anticoloniale. 

3. La France se verra expulser aussi du Burkina Faso

Dans un entretien au Journal du Dimanche, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, n’a pas écarté un départ des forces spéciales françaises basées au Burkina Faso. 

C’est avec Daouda Emile Ouedraogo, Journaliste et coordonnateur international de l’ONG « Stand for Life and Liberty », que nous avons analysé la situation dans laquelle se trouve la France au Burkina Faso en ce moment.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV