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Zoom Afrique du 22 novembre

Zoom Afrique du 22 novembre

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Les titres de la rédaction 

  • Cacao : Côte d’Ivoire et Ghana font plier les multinationales
  • Éthiopie : malgré les accords de paix, l’armée érythréenne n’est pas retirée du Tigré

  • L’Algérie reprend l’approvisionnement de Cuba en carburant et annule les intérêts sur sa dette

  • 59 % des jeunes Africains jugent l’environnement favorable à l’innovation dans leurs pays 

 

Les analyses de la rédaction

1. Burkina : Les révélations anti-Sabre à Djibo ?! 

Soyons honnêtes ! Si le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu en est venu ce dimanche 20 novembre à affirmer qu’il n’écarterait plus la « possibilité d’un départ des forces spéciales françaises » officiellement basées dans la banlieue de Ouagadougou, forces qu’on sait avoir une présence diffuse, mais importante non loin des frontières avec le Mali et plus particulièrement à Djibo, chef-lieu de Soum où un terrible massacre a eu lieu le 26 septembre lequel a si profondément secoué l’armée burkinabè qu’il lui est venu l’idée d’éliminer l’homme de la France, Damiba et prendre en main le sort d’un Faso en perdition par des années d’interférences françaises, et bien ce n’est pas parce que la France est en phase de « changer de stratégie au Sahel », mais bien parce que ce changement de stratégie lui a été imposé de force. Pour cause des Russes ? Absolument pas ! La Russie et l’affaire de la guerre en Ukraine, la France s’en sert à titre d’alibi pour cacher un véritable séisme géostratégique en cours et qui veut que les peuples du Sahel en particulier et de l’Afrique en général prennent les uns après les autres leur destin en main.

Il y a trois jours des milliers de Burkinabés que RFI réduit à « quelques centaines » sont descendus dans la rue pour exiger l’expulsion non pas des forces françaises dont la présence n’importe où au Faso ramène avec elle, et ce depuis la disparition de Kabore et des forces populaires de la scène des combats, violence terroriste, exile, insécurité, mais tout bonnement celle de la France. La rue a réclamé la rupture avec l’Élysée, car prendre d’assaut une ambassade d’un pays, cela englobe aussi l’aspect diplomatique. À cette prise d’assaut de l’ambassade a succédé ensuite les propos du très Sankariste PM du président Traoré qui répondant aux appels de la rue a dénoncé les relations de son pays avec ses « partenaires internationaux » qui « n’ont pas été toujours loyaux ». Et le PM d’ajouter : « C’est une nécessité que de diversifier les partenaires »

Alors, quand RFI dit que « la réponse de Paris n’a pas tardé » et qu’un proche collaborateur de Sébastien Lecornu a « évoqué en retour un départ de la force Sabre pour mettre la pression sur le capitaine Traoré », l’observateur tend à y voir plutôt une gigantesque fuite en avant, car ce point ultra stratégique, le dénommé Kamboinsin, que détiennent les 300 effectifs des forces spéciales françaises non loin de la capitale, permet à ces dernières, ainsi que le reconnaît RFI, d’avoir une liberté d’action totale dans la région des trois frontières et alimenter et réorganiser comme il faut, ces agents de la DGSE baptisés « Djihadistes » par les médias mainstream.

RFI écrit : « Sabre est un objet militaire bien particulier. Si le contingent n’est pas très important, environ 300 opérateurs, son implantation à Kamboisin est idéale pour ses missions : éliminer les cibles à haute valeur ajoutée des groupes terroristes qui évoluent dans la zone des trois frontières. Pour les forces françaises, trouver une nouvelle base dans la région ne sera pas simple. Paris prévoit de faire évoluer l’ensemble de son dispositif militaire au Sahel et en Afrique de l’Ouest d’ici l’été prochain. Et dans ce cadre, le ministre des Armées est attendu sur place début 2023 pour évoquer la question. « Nous travaillons à une organisation du format de nos bases militaires existantes. Elles devront garder certaines capacités, pour protéger nos ressortissants par exemple, mais aussi se tourner davantage vers la formation des armées locales », a également expliqué M. Lecornu. Et d’ajouter : « Il n’est plus question de lutter contre le terrorisme "à la place" de nos partenaires, mais de le faire avec eux, à leurs côtés », indique-t-il.

Sacrés falsificateurs que ces officiers français ! Ce contact avec l’armée locale, alors que le Burkina entier pousse la France vers la porte, ce n’est pas pour lutter contre le terrorisme ou protéger la vie des ressortissants français qui en dix ans d’occupation du Sahel n’ont même pas subi un millième des pertes infligées aux populations locales, mais pour préserver en son sein des accointances, pour l’espionner, en paralyser même l’action, et surtout préparer des coups fourrés comme celui du mois septembre à Djibo. L’objectif ? Handicaper l’État et ses institutions, en refléter l’image d’“éternels mineurs” ayant besoin que la France les soutienne et donc que la France reste.

Et pourtant la tuerie qui a eu lieu le 26 septembre à Djibo n’aurait pu se produire sans l’implication directe d’une armée bien lotie qu’on croie disposer de moyens satellitaires, de drones et d’avions comme le sont entre autres Barkhane ou Sabre.

Revenons à cet incident quelques instants : “Le 26 septembre, un convoi civil accompagné d’une escorte militaire a cherché à réapprovisionner la ville assiégée de Djibo, dans le nord du Burkina Faso. Et lorsque le convoi est arrivé à moins de 25 kilomètres de Djibo, il a été pris en embuscade et au moins 27 soldats et 10 civils ont été tués. Le coup, selon RFI a été revendiqué par l’organisation Jama'at Nasr al-Islam wal Muslimin (JNIM) lié à al-Qaïda.” 

À la lecture de ce récit, une question se pose d’emblée : s’agissait-il réellement d’une embuscade ? Un site du renseignement comme Bellingcat qui a d’ailleurs et sans ambages repris un rapport de France 24 parle, lui de “95 véhicules y compris des camions incendiés sur plus de cinq kilomètres d’autoroute.” ! À moins de lancer des attaques à coup d’avions ou de drones, pareille tuerie n’aurait jamais pu avoir lieu surtout de la part des terroristes dont le summum de capacité est de faire sauter des bicyclettes piégées. L’État burkinabé s’apprête-t-il à porter au grand jour les résultats de son enquête sur la tuerie de Djibo et à désigner comme menace de le faire l’État voisin, le Mali, le vrai coupable ? Visiblement ce n’est pas le général Lecornu qui dispose de quoi mettre sous pression Traoré, mais le capitaine Traoré qui a de quoi faire fondre comme de la neige sous soleil, le mythe d’une France “bienveillante” et “protectrice” de l’Afrique !

2. Afrique : la peur de Macron quant à la perte du français ! 

Nouvelle attaque de la part d’Emmanuel Macron contre l’Afrique. À l’heure où les débats se multiplient concernant la mise en avant des langues africaines sur le continent africain et la mise au second plan du français, Emmanuel Macron a déclaré, ce samedi, que son projet pour la Francophonie est celui de la “reconquête” et que la langue française est une langue “panafricaniste”. 

Lors d’une table ronde en présence des jeunes ambassadeurs de la Francophonie, à l’occasion du XVIIIe Sommet de la Francophonie, qui se tient à Djerba, en Tunisie, le chef d’État français a décrit un recul de l’usage du français au cours des décennies passées, malgré ce qu’il a qualifié “d’extension démographique” d’un certain nombre de pays francophones. 

“C’est une réalité : dans les pays du Maghreb, on parle moins français qu’il y a 20 ou 30 ans”, a-t-il d’abord concédé, expliquant ce recul de la langue de Molière par une combinaison de facteurs. 

“Il y a eu parfois des formes de résistance quasi politiques”, a-t-il rappelé, faisant allusion aux mouvements anticolonialistes qui ont secoué l’aire d’influence historique de la France depuis les années 1960, notamment le Maghreb et l’Afrique subsaharienne. 

Emmanuel Macron a aussi expliqué le recul dans l’usage de la langue française par la complexité et les difficultés d’apprentissage de celle-ci, la rendant moins accessible que d’autres langues qui ont connu un essor au cours de la même période, particulièrement les langues nationales et communautaires des anciennes colonies françaises. 

En outre, le président français a également fait référence à l’essor de l’anglais, qu’il a qualifié de “nouvel espéranto”, qui a donc profité de sa facilité d’apprentissage et de son rôle prépondérant dans la communication universelle, mais aussi de facteurs politiques, Emmanuel Macron faisant, une fois de plus, allusion à la résistance anticolonialiste contre la France, singulièrement dans les pays du Maghreb où la langue de Shakespeare détient désormais une place prépondérante en tant que première langue étrangère. 

Une analyse présidentielle remarquée par African Exponent, qui y répond dans un article. Pour le site panafricain, certaines affirmations du président sont “mal fondées”. Si l’Afrique est effectivement le pays où le nombre de francophones est le plus élevé du monde – ils sont 120 millions répartis dans 24 pays francophones –, plus de 130 millions d’Africains ont une bonne maîtrise de l’anglais et ne parlent pas le français sur un continent comptant 25 pays anglophones. Et le site d’information d’ajouter : 

“Non, le français n’est pas la langue africaine universelle. Le kiswahili [principale langue écrite de l’Afrique subsaharienne] reste la langue la plus parlée en Afrique, avec environ 150 millions de locuteurs.” 

En outre, souligne African Exponent, à choisir, les Africains préféreraient une langue indigène comme langue du panafricanisme plutôt que “le français, l’anglais ou même l’arabe !” Des langues africaines comme le kiswahili, le haoussa (Afrique de l’Ouest et Afrique centrale), le zoulou (Afrique du Sud), le yoruba (Afrique de l’Ouest), l’ibo ou I’igbo (Nigeria) et le peul (Afrique de l’Ouest) pourraient prétendre à ce statut de langue panafricaine, estime l’auteur de l’article. 

Il est clair que le combat contre le néocolonialisme est vaste et touche énormément de secteurs. Ici concernant la langue française, la France détient un certain monopole sur les nombreux pays africains, comme celui d’endosser le rôle paternaliste envers les pays africains sur la scène internationale, plus exactement à l’instance hypocrite de l’ONU.  

Si les pays africains optent pour leur propre langue, ancestrale et millénaire, comme langue nationale devant le français, il est clair que ces pays seront les seuls à pouvoir se représenter sur la scène internationale. Bref, le discours d’Emmanuel Macron reflète encore une fois, la crainte de Paris, si les pays africains plaçaient leur propre langue comme langue nationale et que le français passerait au second plan. Si Macron réagit par rapport à cela, c’est que les débats en Afrique atteignent des conclusions bénéfiques pour l’Afrique et donc cela est négatif pour la France. 

3.Mali : nouveau tir de Bamako contre Paris ! 

Cette semaine, la France de Macron n’a de nouveau pas manqué de se tirer une balle dans le pied en suspendant son aide publique au développement à destination du Mali. Pour justifier cette action, toujours le même prétexte, le ministère des Affaires étrangères invoque le recours au groupe paramilitaire russe par le Mali. Et comme à son habitude, Bamako a répondu. 

En réaction à la suspension de l’aide publique au développement française à destination du Mali, Bamako décide d’interdire, avec effet immédiat, toutes les activités menées par les ONG opérant au Mali sur financement ou avec l’appui matériel ou technique de la France, y compris dans le domaine humanitaire. 

Le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, estime que la décision française prise depuis février 2022 “ne suscite aucun regret, d’autant plus qu’elle contribue à la restauration de notre dignité bafouée par une junte française spécialisée d’une part dans l’octroi d’aide déshumanisante et utilisée comme moyen de chantage des gouvernants”. 
Le 18 novembre, le ministère français des Affaires étrangères a officialisé la suspension de son aide publique au développement en faveur du Mali, à travers une déclaration rendue publique. 

Après l’expulsion de l’ambassadeur de France, l’expulsion de l’opération militaire Barkhane, la suite logique c’est bel et bien la suspension des ONG françaises, tout comme la fin du FCFA et même, la fin de la langue française en tant que langue nationale. 

Le Mali continue de mener son bonhomme de chemin vers le détachement du colon français et le respect de la souveraineté et de l’intégrité du pays. Contrairement à ce qu’affirme continuellement les médias mainstream, en se détachant entièrement de la France, le Mali est loin de s’être isolé. Bien au contraire. 

Malgré que la France ait orchestré un sabotage médiatique pour déstabiliser le Mali après avoir été chassée du pays, fomenté des coups d’État ratés et armé les rebelles, Paris n’a que ces yeux pour pleurer en observant de loin l’émergence du Mali. De nombreux pays continuent de vouloir nouer des liens diplomatiques, commerciaux ou même militaires avec le Mali. 

Le Mali montre au monde entier qu’un pays se portera mieux en se détachant du colon français ou américain plutôt que de se plier à leurs diktats et subir ainsi la destruction totale de leur pays. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV