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Ukraine : le choix difficile des Européens

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Des militaires ukrainiens chargent un camion avec des missiles antichars Javelin, de fabrication américaine, à l'aéroport de Kiev, le 11 février 2022. ©AFP

Sur fond d’un conflit persistant entre l’Ukraine et la Russie marqué par d’importantes attaques russes contre les infrastructures militaire de l’Ukraine, la question de la fourniture d’armes à Kiev est au centre de l’attention des cercles médiatiques au monde.

En effet, le manque d’équipements militaires en Europe placerait les alliés de l’Ukraine face à un choix difficile. La poursuite de l’envoi d’armes à l’Ukraine viderait les stocks des pays européens qui pourraient se retrouver ainsi beaucoup plus vulnérables sur le plan militaire. L’agence Associated Press décrivait dimanche comme suit la situation : « Les pénuries d’armes à travers l’Europe pourraient obliger les alliés de l’Ukraine à faire des choix difficiles, pour établir un équilibre entre leur appui à Kiev et le risque de devenir la cible d’éventuelles attaques russes. Pendant des mois, les États-Unis et d’autres membres de l’OTAN ont envoyé des milliards de dollars d’armes et d’équipements en Ukraine pour l’aider à riposter face à la Russie. Mais pour de nombreux petits pays de l’OTAN, et même certains des plus grands, la guerre a soumis à rude épreuve des stocks d’armes déjà épuisés. Certains alliés ont envoyé toutes leurs armes de réserve de l’ère soviétique et attendent maintenant qu’elles soient remplacées par des armes américaines. »

Il peut être difficile pour certains pays européens de se réapprovisionner rapidement, car ils ne disposent plus d’un secteur de défense solide pour construire rapidement des armes censées remplacer [les précédentes offertes à l’Ukraine], beaucoup s’appuyant sur une industrie de défense américaine dominante encline à évincer des concurrents étrangers, ajoute le rapport de l’Associated Press.

« Maintenant, ils sont confrontés à un dilemme : continueront-ils d’envoyer le contenu de leurs stocks d’armes en Ukraine, quitte à devenir potentiellement plus vulnérables à d’éventuelles attaques russes ; ou garderont-ils ce qui reste pour protéger leurs propres pays, renforçant ainsi la probabilité d’une victoire définitive russe dans le conflit face à l’Ukraine ? »

Après huit mois de combats intenses, des alliés de l’Ukraine s’attendent à ce que la guerre se poursuive pendant des mois, voire des années, les deux parties consommant rapidement des stocks d’armes ; la victoire appartiendrait à la partie qui puisse tenir plus longtemps, ajoute l’Associated Press qui relate par la suite les propos de Hanno Pevkur, ministre de la Défense de l’Estonie, pays balte qui partage une frontière de 183 miles (295 kilomètres) avec la Russie. « Notre estimation est que la Russie restaurera ses capacités le plus tôt possible, car le président russe Vladimir Poutine peut ordonner aux fabricants d’armes de se lancer dans la production 24 heures sur 24 ».

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Déjà en juillet dernier, le think tank américain Stimson a estimé que la guerre d’Ukraine avait réduit d’au moins un tiers l’offre américaine de missiles antichars Javelin, le chiffre étant d’au moins 25 % pour les missiles sol-air Stinger. De même, l’observatoire d’idée américaine « Center for Strategic and International Studies » basé à Washington DC estime que pour certains pays, le processus de recharger les stocks d’armements et réhabiliter les capacités de production nécessitera une longue période de temps. « Certains devront investir des sommes gigantesques dans les infrastructures de production d’armes », ajoute le rapport.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV