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Double explosion de Beyrouth: le réseau d'Israël se remue

Deux fortes explosions ont secoué Beyrouth, mardi 4 août 2020. (Capture d'écran)

En réaction à la demande des familles des victimes et des détenus du dossier des explosions du port de Beyrouth en 2020, qui exigeaient le limogeage de Tariq al-Bitar de son poste d’enquêteur judiciaire dans ce dossier, le juge Suhail Abdoud, président de la Cour suprême du Liban, a annoncé la semaine dernière qu’il nommerait un juge suppléant pour cette affaire. Mais lors d’une récente réunion, les membres de la Cour suprême n’ont pas pu se mettre d’accord sur les candidats à ce poste de juge suppléant pour des raisons politiques.

Selon le journal Al-Akhbar, le juge Suhail Abdoud a rejeté lui-même la candidature de plusieurs juges apparemment en raison de leurs appartenances politiques. Or, la presse libanaise souligne que la plupart de ces personnes n’avaient aucune dépendance politique.   

Par ailleurs, des sources bien informées soulignent que ces derniers jours, les ambassadeurs de plusieurs pays occidentaux à Beyrouth s’immiscent dans ce dossier et essaient d’influer sur les décisions de la justice libanaise.

Dans ce cadre, l’ambassadeur d’Allemagne au Liban, Andreas Kindl, a rencontré ces derniers jours le président de la Cour suprême, Suhail Abdoud, au sujet de la nomination d’un juge suppléant pour le dossier des explosions du port de Beyrouth en 2020, en mettant en garde contre la nomination d’un juge qui pourrait s’opposer aux points de vue du juge Tariq al-Bitar soutenu par les puissances occidentales. Il a même menacé le Liban de sanctions.

Il a dit que si la Cour suprême libanaise nommait un nouveau juge suppléant pour ce dossier, « la communauté mondiale serait obligée d’exiger l’internationalisation de l’enquête ».

Des sources informées au sein de la Justice libanaise soulignent que plusieurs ambassadeurs occidentaux ont menacé Suhail Abdoud d’imposer des sanctions au Liban si la Cour suprême ou d’autres institutions du pays interviennent d’une manière que les enquêtes menées par leur favori, le juge Tariq al-Bitar, soient perturbées.

Selon le journal Al-Akhbar, le rôle que l’Allemagne joue dans cette affaire soulèvent de nombreuses questions et certains milieux révèlent que l’Allemagne y intervient au nom des États-Unis et de l’Union européenne.

À Beyrouth, des voix s’élèvent pour mettre en garde contre ce mécanisme en évoquant le rôle douteux que l’Allemagne avait déjà joué dans l’affaire de l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais, Rafic Hariri. À l’époque, l’Allemagne et d’autres pays occidentaux ont instrumentalisé certains partis politiques du pays pour empêcher une enquête indépendante afin que la Syrie, le Hezbollah et d’autres courants politiques du Liban soient accusés d’implication dans l’assassinat de Rafic Hariri.

Comme en 2005, le but de l’Occident est aujourd’hui de transformer le procès ouvert par la Justice libanaise sur les explosions du port de Beyrouth en 2020 en un acte d’accusation contre la Résistance libanaise. Autrement dit, les Occidentaux veulent renouveler leur ancien scénario de l’assassinat de Rafic Hariri par le biais de l’internationalisation des enquêtes. Or, comme dans le procès de l’assassinat de Hariri, cela risque d’empêcher que l’affaire ne soit jamais élucidée.

Des sources informées ont rapporté au journal Al-Akhbar que la réalisation de ce nouveau projet de l’Occident a été confiée pour le moment à l’ambassadeur allemand Andreas Kindl en liaison étroite avec un employé allemand du bureau des Nations unies à Beyrouth. Cet employé aurait été particulièrement connu pour son hostilité avec le Hezbollah et la Résistance libanaise, ces derniers dénonçant des liens secrets avec le régime sioniste.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV