Mohammad Abdessalam, chef de l’équipe des négociateurs du mouvement yéménite Ansarallah, qui s’est récemment rendu à Téhéran, a fait état de quatre conditions pour prolonger le cessez-le-feu entre la coalition saoudienne et la Résistance yéménite.
Lors d’une rencontre avec le président du Parlement iranien Mohammad Baqer Qalibaf, tenue samedi à Téhéran, Mohammad Abdessalam a dénoncé les pressions intenses et le blocus économique que la coalition a imposés au peuple yéménite.
Abdessalam a souligné que le cessez-le-feu ne devrait pas être prolongé tant que le blocus sur le Yémen n’est pas levé et que les forces étrangères ne quittent pas le pays arabe.
La bonne application des clauses de l’accord de cessez-le-feu et le paiement des salaires des employés du gouvernement étaient deux autres conditions qu’il a qualifiées de nécessaires à la prolongation du cessez-le-feu.
L’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, avait annoncé le 2 avril qu’un cessez-le-feu de deux mois avait été conclu entre les deux parties au Yémen.
Il a également annoncé que les parties en lice au Yémen avaient accepté les termes d’un accord initial pour prolonger le cessez-le-feu de deux mois supplémentaires jusqu’au 11 août.
Mardi 2 août, l’émissaire onusien pour le Yémen a fait état à Mascate d’une troisième prolongation de deux mois de la trêve.
Timothy Linderking, l’envoyé américain pour les affaires du Yémen, a déclaré dernièrement dans une interview à Al-Jazeera qu’il souhaitait prolonger le cessez-le-feu au profit des Yéménites.
Ses déclarations interviennent parallèlement à la démonstration de force de la Résistance yéménite lors de ses récents défilés militaires, ce qui pourrait être considéré comme une menace sérieuse pour la sécurité d’Israël.
Avec leurs alliés arabes, les États-Unis et d’autres pays occidentaux ont fourni à l’Arabie saoudite des armes et un soutien logistique alors qu’elle commençait sa guerre dévastatrice contre le Yémen en mars 2015.
Malgré le fait que la coalition dirigée par l’Arabie saoudite n’a réussi à atteindre aucun de ses objectifs, la guerre a tué des centaines de milliers de Yéménites et provoqué la pire crise humanitaire de l’Histoire.
C’est dans ce contexte que la coalition saoudo-émirienne a été contrainte de libérer quatre navires pétroliers yéménites détenus précédemment dont deux transportant de l’essence, un transportant du gaz et un transportant du diesel.
À cet égard, Essam al-Mutawakel, un porte-parole de Yemen Petroleum Company (YPC) a demandé à l’ONU d’agir de manière impartiale, de respecter les termes du cessez-le-feu, de mettre fin aux actions arbitraires et au vol de navires et de garantir l’entrée des navires au port de Hudaydah.
Mutawakel a souligné que la détention continue de navires pétroliers à destination du Yémen entraînerait des amendes substantielles en raison de longs retards dans le déchargement des cargaisons, et augmenterait par la suite les souffrances de la nation yéménite.
Déclarant que la coalition saoudienne a toujours sous sa garde cinq navires pétroliers yéménites, qui avaient reçu l’autorisation des Nations unies, ce responsable yéménite a déclaré que la coalition saoudienne et les Nations unies devraient mettre fin à leur tergiversation dans la libération des navires pétroliers yéménites.
La coalition saoudienne a encore saisi cinq navires transportant du carburant, ce qui est considéré comme une violation continue du cessez-le-feu au Yémen.