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Zoom Afrique du 29 août 2022

Zoom Afrique du 29 août 2022

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Actualité en Afrique :

  • Ouest du Burkina : une attaque terroriste fait d’énormes dégâts matériels à Kouka
  • Le Niger expérimente la technique des "pluies provoquées"
  • Nigeria : à 3,5% au 2e trimestre 2022, le PIB poursuit sa croissance pour le 7e trimestre consécutif
  • - Cameroun : l’État veut améliorer la publication des données financières des entreprises publiques

 

Analyses de la rédaction :

1. RDC : l’ONU prise en étau ! 

En RDC, aussitôt arrivés à Kiwanja, dans la commune rurale de Rutshuru, les Casques bleus de la MONUSCO chassés de la ville de Butembo ont été bloqués par les habitants en colère, les empêchant d’entrer dans la région.   

Un membre de la LUCHA joint par Mnctv Congo qui a livré l’information, indique que c’était aux environs de 21 heures du jeudi 25 août 2022 que les habitants ont vu les éléments de la MONUSCO chassés de la ville de Butembo entrer dans l’agglomération de Kiwanja. À ce moment-là les tirs ont commencé blessant ainsi deux personnes civiles qui suivent des soins médicaux dans des structures sanitaires proches.  

François Kamate, le chargé de la communication de la LUCHA, précise que la population ne veut plus également voir les Casques bleus venus de Butembo s’installer à Kiwanja. 

« Nous avons décrété la journée ville morte ce vendredi 26 août 2022 pour exiger trois choses : demander le retrait pur et simple des Casques bleus encore présents sur le sol congolais, car ils sont inefficaces, nous nous sommes insurgés contre l’arrivée des éléments de la MONUSCO délocalisés de Butembo vers Kiwanja, c’est une provocation. Butembo c’est en RDC comme à Kiwanja, ils devaient quitter Butembo vers leur pays d’origine. Nous ne voulons plus voir même leurs hélicoptères survoler notre espace aérien, nous demandons aussi aux autorités congolaises de mettre fin aux violences armées et ne pas organiser de dialogues avec le M23 appuyé par le Rwanda », dit ce communicateur de la LUCHA. 

Pendant ce moment très tendu de la soirée du jeudi, les forces de l’ordre sont intervenues pour calmer la situation. Les manifestants se sont réveillés ce vendredi 26 août pour poursuivre leurs actions anti-monusco exigeant toujours le retrait immédiat de ces éléments. Toutes les activités restent paralysées comme il était prévu une journée ville morte. 

En rappel, le gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu, le Lieutenant-Général Ndima N’Kongba Constant, avait annoncé le retrait des troupes de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation du Congo, (MONUSCO), de la ville de Butembo, depuis les dernières manifestations populaires, ayant occasionné une dizaine de morts côté civil. Il l’a fait savoir dans un point de presse tenu à Butembo le jeudi 18 août dernier. 

Selon le gouverneur militaire, des équipements et quelques membres du personnel de la MONUSCO encore présents en ville de Butembo, seront évacués dans un climat apaisé, sous un encadrement des forces de défense et de sécurité. 

L’ONU n’a pas encore compris le message des Congolais, quitter le territoire de la RDC ne veut pas dire se redéployer ailleurs dans le pays. Partout où ils mettront les pieds, les Congolais seront là pour leur montrer la porte de sortie.  

Après 20 ans de présence et autant de moyens mis à leur disposition, si la Monusco pouvait faire quelque chose, elle l’aurait déjà fait. Jusqu’à présent, la seule chose que cette instance internationale a réussi à faire, à l’instar de ses collègues français et américains, c’est d’amplifier l’insécurité dans la région de l’Est et de multiplier les groupes armés et non les éradiquer. Les Congolais se demandent toujours ce que fait l’ONU en RDC, mais ils ne cherchent même plus à comprendre, ils veulent le départ immédiat de cette instance de son territoire et que Kinshasa noue enfin des liens avec des partenaires sérieux comme l’Iran, la Russie ou encore la Chine afin que la sécurité revienne sur le territoire congolais. 

 

2. Macron compare la colonisation française à « une histoire d’amour » qui a mal tourné! 

Pendant son séjour en Algérie, Emmanuel Macron a répondu aux questions des journalistes. Il a notamment affirmé que la relation entre Alger et Paris était « une histoire d’amour qui a sa part de tragique ». 

Lors de son voyage en Algérie, Emmanuel Macron a tenté d’aborder tous les sujets qu’il voulait initialement éviter. Devant les caméras des journalistes, il a été obligé d’évoquer l’immigration clandestine, la situation au Mali, la crise gazière ou encore le conflit russo-ukrainien. 

Mais s’il y a bien un sujet sur lequel le président français était attendu, c’est celui de l’Histoire. 

On se souvient en effet que, lors d’un dîner le 30 septembre 2021, Emmanuel Macron avait déclaré que l’Algérie s’était construite sur « une rente mémorielle » entretenue par « le système politico-militaire ». Selon le président de la République française, l’« histoire officielle » de la colonisation et de la Guerre d’Algérie a été « totalement réécrite ». 

On était alors loin de la déclaration d’Emmanuel Macron, alors simple candidat, en 2017. En visite en Algérie, il avait estimé que la colonisation était un « crime contre l’humanité ». 

Lors de son premier mandat, il avait pourtant commandé un rapport à l’historien Benjamin Stora sur la colonisation française en Algérie. Si le rapport avait attiré son lot de critiques, la presse algérienne avait salué « le courage d’un jeune président » de faire un travail mémoriel que peu de présidents avant lui avaient osé faire. 

« Je ne suis pas un enfant de la guerre d’Algérie » 

Mais le Emmanuel Macron du deuxième mandat est bien loin de celui du premier, encore plus de l’avant-présidentielle de 2017. 

Interrogé ce vendredi sur cette question, le président français s’est même allé à une comparaison étonnante sur la relation entre Paris et Alger. « C’est une histoire d’amour qui a sa part de tragique », a-t-il affirmé. 

Sur la question mémorielle, a poursuivi le président français, « nous sommes sommés de choisir entre fierté et repentance. Je veux la vérité et la reconnaissance ». 

Comme pour se dédouaner de ses propos maladroits, le président a rapidement rappelé qu’il n’était « pas un enfant de la guerre d’Algérie ». 

Avant de nuancer : « Il ne faut pas laisser n’importe quelle parole se dire. On n’a pas de leçons à donner, ce n’est pas passé chez nous. Il y a beaucoup de manipulations ». 

Une colonisation qui n’est pourtant reconnue nulle part dans les pays occidentaux. Le sujet est encore tabou, et les maladresse ou provocation du président français ne font qu’empirer la situation. Une histoire d’amour qui a du tragique, certes, peut être que c’est le cas dans le couple présidentiel français, mais ce n’est pas du tout le cas concernant le plus grand massacre de l’histoire de l’humanité, avec des centaines de millions de morts, froidement assassinés, réduit à l’état d’esclavage avec toutes les humiliations et les traitements inhumains qui s’en suivirent. Bref, les paroles ne diffèrent pas des masses des anciens présidents français qui dénigrent ou qui veulent absolument réduire ces 400 ans à un simple détail de l’histoire. Mais l’important, ce n’est pas ce que dit Macron, concernant l’Algérie ou l’entièreté du continent africain, c’est bien ce que pense et ce qu’affirme le peuple africain et personne d’autre. 

 

3. Mali : les accusations contre Paris se précisent! 

Le Mali accuse Paris de violer son espace aérien et d’appuyer les terroristes, alors que Paris dément catégoriquement et considère cela comme étant une humiliation lancée à ses 59 petits soldats morts ces 10 dernières années pour soi-disant défendre ce pays. 
Le retrait du dernier soldat français du territoire malien, le 15 août, ne signifiait pas la fin de la crise entre Paris et Bamako, mais plutôt le début d’une nouvelle crise diplomatique après que le pays africain a accusé les forces françaises de violer son espace aérien, voire de l’espionner et de soutenir le terrorisme. 

Le Mali est allé encore plus loin en invitant le Conseil de sécurité à tenir une réunion d’urgence destinée à examiner les violations françaises à répétition de son espace aérien et pour amener la France à suspendre immédiatement ses actes hostiles. 

Le ministère malien des Affaires étrangères avait évoqué, dans un message adressé aux Nations unies, détenir des « preuves crédibles » qui attestent la remise par la France d’armes, de munitions et de renseignements à des groupes terroristes, dont l’identité n’a pas été déclinée. 

Toutefois, la correspondance adressée par le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, à la présidence chinoise du Conseil de sécurité, comportait les noms de deux dirigeants, Ibrahim Ag Bahanga et Abou Talha. 

Le chef de la diplomatie malienne a indiqué qu’un hélicoptère appartenant à l’opération Barkhane a acheminé, les 6 et 7 août courant, les deux hommes de la forêt de Ogrich dans la ville de Goundam, située dans la région de Tombouctou, à une destination inconnue. 

Diop n’a pas précisé à quels groupes armés appartiendraient Bahanga et Abou Talha, bien que selon certaines sources, le premier soit issu du groupe rebelle des Azawad du nord du pays, ou à l’organisation « Ansar Dine » dirigée par Iyad Ag Ghali. 

Quant à Abou Talha, l’individu le plus connu sous ce pseudonyme est « Abou Talha al-Mauritani », un dirigeant d’Al-Qaïda. 

Néanmoins, le 7 août, soit le même jour qui a vu le Mali accuser l’Opération française « Barkhane » de transférer Bahanga et Abou Talha à bord d’un hélicoptère, l’armée malienne avait diffusé un communiqué pour annoncer « avoir documenté des opérations secrètes et non coordonnées qui attestent que les terroristes ont bénéficié d’un appui majeur et d’expertises extérieures ». 

Cette déclaration est intervenue après que des attaques simultanées attribuées à Daech dans le triangle transfrontalier Niger-Mali-Burkina Faso, avaient fait 42 morts et de nombreux blessés parmi les soldats maliens. 

Le mois précédent, ce sont 66 morts au moins, dont des soldats et des civils qui ont péri dans des attaques simultanées lancées par la « Katiba Macina » et revendiquées par les terroristes du JNIM, dont la plus grave avait ciblé la base militaire stratégique de Kati, cœur de l’appareil militaire et siège de la Résidence du président malien le Colonel Assimi Goïta. L’état-major des armées maliennes a indiqué que cette attaque était liée à des parties étrangères. 

En effet, les groupes liés à Al-Qaïda et à Daech avaient lancé, en l’espace de moins de deux semaines, des attaques simultanées et inédites depuis 2012, faisant un grand nombre de morts concomitamment avec le retrait du dernier soldat français. 

Après l’évocation de la réception par les groupes terroristes d’un appui de parties extérieures, en faisant allusion à la France, l’accusation est devenue aujourd’hui directe. 

Le Mali est même allé jusqu’à demander au Conseil de sécurité d’intervenir pour examiner les preuves collectées par Bamako au sujet des « violations flagrantes de l’espace aérien malien, utilisé par Paris pour collecter des informations et des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans la région du Sahel et pour leur faire acheminer des armes et des munitions », selon la correspondance adressée par la diplomatie malienne aux Nations unies. 

Plus grave encore, le Mali a menacé de porter son escalade du stade de la pression diplomatique à celui de la réaction militaire contre la France pour réagir à ces violations. 

En effet, Bamako a déclaré qu’il s’arrogeait « le droit de faire usage de l’autodéfense », conformément à l’article 51 de la Charte des Nations unies. 

L’article en question dispose « qu’aucune disposition de la présente Charte ne porte atteinte au droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un membre des Nations unies est l’objet d’une agression armée, jusqu’à ce que le Conseil de sécurité ait pris les mesures nécessaires pour maintenir la paix et la sécurité internationales ». 

Il s’agit ainsi d’une menace de cibler les hélicoptères et les avions de chasse français ainsi que les drones en cas de violation de l’espace aérien malien. 

L’Élysée continue de nier ses liens avec les groupes terroristes, néanmoins, la France ne nie pas le fait qu’elle survole et viole l’espace aérien de ce pays.  

En effet, les relations entre les deux pays évoluent de mal en pis, au vu de la décision du Mali de mettre un terme à l’opération Barkhane. Le Mali a considéré que Paris l’a lâché dans son combat contre les groupes terroristes et a décidé d’expulser l’ambassadeur de France parallèlement à l’abrogation des traités de défense tout en réclamant le départ rapide des forces françaises de son territoire. 

La France avait annoncé le retrait de son dernier soldat du Mali, d’ici la fin de cet été mais il semble qu’elle avait hâté ce processus après des manifestations organisées par des milliers de personnes à Gao le 14 août. 

Les protestataires avaient fixé aux forces françaises un ultimatum de 72 heures pour quitter définitivement leur ville, en brandissant une série de slogans, dont « Barkhane, parrain et allié des groupes terroristes », néanmoins, les soldats français n’ont pas attendu la fin de l’ultimatum et ont décidé de quitter la ville et le pays, en moins de 24 heures. 

La France a décidé de transférer ses soldats établis au Mali au Niger voisin. Quelque trois mille soldats français de la Force « Barkhane » seront déployés au Tchad et au Niger. 

Il convient de souligner que la Force « Barkhane » ne bénéficie pas d’un accueil populaire au Niger, à l’instar des autres pays de la région du Sahel. Les autorités de Niamey avaient d’ailleurs interdit une marche de protestation contre la présence des forces françaises dans leur pays, marche qui était initialement prévue le 17 août courant. 

Les autorités intérimaires conduites par Assimi Goïta se dirigent vers l’escalade avec la France pour dénoncer l’attitude néocoloniale de la France et de ses alliés occidentaux sur le plan international, fortes en cela par l’appui apporté par leur nouvel allié, l’Iran et la Russie, qui a équipé le Mali récemment de cinq avions de chasse et d’un hélicoptère militaire. 

Moscou saisit que Paris s’emploie à user de toute son influence dans la région pour faire chuter le régime militaire, actuellement en place à Bamako, et ce, par tous les moyens possibles. 

Ainsi, le conflit entre Goïta et Macron est un combat à travers lequel la France s’emploie à s’afficher en tant que puissance qui a son mot à dire dans l’Ouest de l’Afrique, tandis que le gouvernement intérimaire malien tente de défendre la souveraineté du pays et de refuser tout diktat français qui rappellerait l’ère coloniale, ce qui accroît sa popularité et renforce sa position à travers le continent africain. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV