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Zoom Afrique du 9 juillet 2022

Sénégal: l'Africom dirigé vers la porte de la sortie

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Actualité en Afrique :

  • Le Ghana et la Côte-d’Ivoire signent un nouveau « Pacte » pour un prix rémunérateur et durable au producteur ;
  • Burkina Faso : inauguration de la centrale solaire de Nagréongo de 30 MW ;
  • Mali : le président de transition appelle à l'unité après la levée de sanctions ;
  • Sénégal : les nouvelles infrastructures de l'aéroport de Saint-Louis seront inaugurées le 14 juillet 2022.
     

Analyse de la rédaction :

La Marine sénégalaise expulse l'Africom 

Alors que depuis 2005, l’Africom remue ciel et terre afin de trouver une légitimité face au peuple et au gouvernement sénégalais, plus le temps passe, plus ces derniers montrent un rejet vis-à-vis de cette force colonialiste.

Dans sa dernière démarche dans le cadre de son détachement de l’Africom, le Sénégal a pris en main sa sécurité maritime tant les enjeux sont devenus nombreux, surtout avec l’exploitation du gaz dans quelques mois.

« Le Sénégal, comme tous les autres pays côtiers, prend en main sa sécurité maritime. Il le fait en utilisant l’apport de ses partenaires, c’est-à-dire en entraînant ce qui fait le cœur d’une Marine, à savoir les ressources humaines. Pour nous, le pilier principal de cette sécurisation passe par l’instruction, la formation et l’entretien des capacités acquises à l’école », note le Contre-amiral Oumar Wade, chef d’État-major de la Marine nationale, qui animait hier une conférence de presse quelques heures après l’ouverture du Symposium des leaders d’infanterie navale (Nils) à Dakar, avec la participation de la Marine des Etats-Unis, en présence du Général de division Tracy king, Commandant de l’Us marine Corps pour l’Afrique (Us Marforaf).
Avec plus de 700 km de côte, la Marine couvre une longue surface et doit faire face à de nombreuses menaces pour assurer la sécurité des eaux territoriales nationales. Alors que la criminalité ne cesse de changer de visages, d’acquérir de gros moyens.
Il y a la lutte contre le trafic de drogue, la pêche illégale et la lutte contre l’émigration clandestine. Pour ce dernier point, rappelle le Contre-amiral, « la Marine sénégalaise est dans la phase d’interdiction, car il y a du travail à faire, auquel elle participe avec différents acteurs dans le cadre de la prévention ». « Si la prévention ne marche pas, il faut intervenir, un domaine de compétence de la Marine. C’est une affaire combinée entre la Marine et les autres acteurs qui permet d’empêcher les départs en mer de manière clandestine, qui ont repris ces derniers temps », note-t-il en faisant sans doute référence aux démantèlements des derniers réseaux de trafic de migrants et le drame de Kafountine.

En plus de dix ans d’existence, l’Africom des Yankees qui siège à Dakar n’a jamais pu organiser de grands exercices au Sénégal ni menacer qui que ce soit. Le Sénégal s’est même transformé en un lieu d’aide et de contribution au contournement des sanctions US contre les États indépendants. 

Le fait que la marine sénégalaise prenne les choses en main, est un échec de plus pour l’axe US-OTAN dans ce pays stratégique, qui a déjà et à maintes reprises et dernièrement dans l’affaire ukrainienne a prouvé qu’il n’est pas du genre à se laisser faire et qu’il a son mot à dire.

 En effet, par son intelligence et vigilance, le président Sall a su neutraliser le complot occidental en Casamance qui consistait à faire un remake du scénario Cameroun ou Mali. Le gouvernement sénégalais est en parfaite cohésion avec ses voisins, mais aussi avec ses forces armées, une armée qui n’a été autant équipée, modernisée et bichonnée que sous le président Macky Sall.

 

La résistance du Mali se maintient et inspire 

Par Mikhail Gamandiy-Egorov

La levée des sanctions économiques de la CEDEAO à l’encontre du Mali ne doit certainement pas être vue comme la victoire d’un consensus ou comme le signe de bonne volonté de l’organisation régionale à l’encontre de Bamako. La réalité étant surtout que la résistance des autorités et de la population du pays a montré toute son efficacité, et étend son influence bien au-delà des frontières nationales. 

Les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), réunis lors du 61ème sommet ordinaire à Accra, au Ghana, ont décidé de lever les sanctions économiques et financières adoptées contre le Mali depuis le mois de janvier de cette année. 

Selon Maliweb, les dirigeants de l’organisation régionale étaient encore tout récemment divisés sur la question de levée des sanctions. Sans surprise, les principaux partisans quant au maintien des sanctions contre Bamako n’étaient que les présidents nigérien et ivoirien – Mohamed Bazoum et Alassane Ouattara. Sans surprise car étant aujourd’hui parmi les principaux représentants et défenseurs des intérêts françafricains, allant largement en sens inverse des aspirations de leurs propres populations, et plus généralement des peuples d’Afrique. 

De son côté le Sénégal, dont le président Macky Sall est actuellement également à la tête de l’Union africaine (UA), semble avoir été l’un des principaux intéressés à mettre fin aux dites sanctions, y compris en raison de l’impact que cela avait sur les intérêts économiques et commerciaux sénégalais, mais également à l’heure où Dakar s’engage progressivement sur la voie de la multipolarité, n’hésitant pas à aller même jusqu’à critiquer sur la question de levée des sanctions, comme ce fut le cas lors de la récente visite du chef d’Etat du Sénégal à Sotchi. 

Évidemment, durant ladite période des sanctions de la CEDEAO, qui d’ailleurs selon nombreuses sources étaient au départ largement influencées par Paris et certaines autres capitales occidentales, le Mali a pu compter sur le soutien et la solidarité de plusieurs pays africains, sans oublier la Russie et la Chine – qui, n’avaient pas hésité à utiliser leur droit de véto au Conseil de sécurité de l’ONU pour bloquer le texte français qui cherchait à apporter un soutien international aux dites sanctions. 

Mais très certainement le grand mérite à ce succès pour Bamako revient une fois de plus à la très large mobilisation populaire nationale, qui non seulement n’a pas hésité à apporter un soutien ferme aux autorités du pays, mais également a fait preuve d’une capacité de résistance aux pressions extérieures de manière digne et patriotique. 

Aussi, il ne faut certainement pas oublier que le Mali après des années de chaos est devenu sous le leadership du colonel Assimi Goïta et de son équipe – une grande source d’inspiration pour nombreuses autres nations africaines et un exemple d’une résistance efficace au néocolonialisme occidental nostalgique de l’unipolarité. 

De manière générale, les événements en cours démontrent parfaitement que les sanctions – l’un des instruments favoris de l’establishment occidental et de ses supplétifs – non seulement n’apporte pas le résultat escompté pour ses instigateurs, mais au contraire pousse les nations dignes à accroître les efforts en vue de contrebalancer les difficultés que lesdits instigateurs cherchaient à créer pour les pays sanctionnés. 

Quant aux autres leaders africains, qui ne peuvent pas, pour nombreux d’entre eux se vanter d’une popularité comparable à Assimi Goïta sur les scènes nationale et continentale, plusieurs néanmoins comprennent que face aux événements en cours, il est plus que jamais temps de se mettre à jour des nouvelles réalités planétaires. 

En ce qui concerne ceux ayant fait le ferme choix de rester aux côtés de l’establishment occidental jusqu’au bout, au-delà de poursuivre leur propre marginalisation et isolation dans une Afrique qui choisit de plus en plus ouvertement la voie du panafricanisme et d’un libre choix de ses partenaires extérieurs – leur avenir n’a rien de prometteur. Et le fait de se réfugier dans la bulle pro-occidentale en espérant que cela leur évitera d’être balayés par les mobilisations populaires de masse semble être une erreur stratégique de personnages faisant mine, à l’instar de leurs parrains, de ne pas comprendre l’ordre international multipolaire. Et ce qu’il deviendra. 

 

Burkina : coup d'État pro ou anti Occident ?

Ce devait être un moment historique. Vendredi 8 juillet, le président de la transition burkinabè, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, a convié cinq anciens chefs d'État burkinabè au palais présidentiel de Kossyam. L'objectif de cette rencontre : lancer la réconciliation nationale pour faire front face au terrorisme. Pour l'occasion, le président Damiba a même permis le retour de Blaise Compaoré. Mais seuls deux anciens présidents se sont présentés.

Comment peut-on analyser ce sommet ? Le général Damiba cherche-t-il réellement un Burkina uni et anti-Occident ?

Luc Michel, géopoliticien nous en dit plus.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV