Les pressions exercées par les États-Unis et les membres de l'OTAN ont montré qu'il était impossible pour la Turquie d'obtenir des concessions majeures et qu'Erdogan devait se contenter du minimum, affirme Tasnim dans un article publié ce mercredi 29 juin.
Une importante réunion quadripartite s'est tenue, mardi 28 juin, dans la capitale espagnole, Madrid. Le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est assis à la table avec le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg et les dirigeants suédois et finlandais pour clarifier la tâche des deux nouveaux membres de l'OTAN.
La nouvelle intervient alors qu’avant sa visite à Madrid, Erdogan avait déclaré que l'approche politico-sécuritaire suédo-finlandaise était un signe de soutien au mépris des sensibilités d'Ankara. De même, le général Khulusi Akar, bras droit d'Erdogan et ministre turc de la Défense, a également exprimé sa vive contestation, annonçant que la Turquie n'était pas disposée à accepter l'adhésion de la Finlande et de la Suède.
Or, ce que les Turcs ont dit ne s'est pas produit. Autrement dit, avec la médiation du secrétaire général de l'OTAN, un document sur la coopération en matière de sécurité a été rédigé, et maintenant les deux pays européens peuvent d’emblée devenir membres de l'OTAN.
Comme il est de coutume chez les journaux subordonnés au Parti de la justice et du développement (AKP), ils ont dépeint une image épique du sommet de l'OTAN avec des titres essayant de mettre en valeur une soi-disant position de force de Recep Tayyip Erdogan, un président affaibli qui, en raison de la crise économique et politique touchant de plein fouet la Turquie, n’est point en mesure de se dresser contre l’Occident.
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Mais quels engagements la Suède et la Finlande ont-elles pris pour convaincre Erdogan d’autoriser leur adhésion à l’OTAN ? Les points soulevés n’apportent pour la plupart que des résultats dérisoires bien que certains revêtent une importance relative :
Le mémorandum n’est en rien un acquis majeur à mesure qu’il montre que ni la Suède ni la Finlande n’ont rassuré la Turquie avec fermeté qu’elles bloquent la voie à toute activité des membres du PKK et du réseau Gulen. Même la question sur leur expulsion ou extradition est définie par les conventions de l'UE.
Ce retour en arrière survient alors qu’au cours des deux derniers mois, le gouvernement de l'AKP n’a cessé de vanter son droit de veto, affirmant que le plein consentement de la Turquie devait être obtenu. Mais la réalité est toute autre. Ankara s’est vu contraint de se conformer aux exigences de Washington et de l’OTAN.