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Nouvelle loi électorale au Mali: le plan B de Barkhane

Nouvelle loi électorale au Mali: le plan B de Barkhane ?

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Actualité en Afrique :

  • Ghana : la Banque centrale lance GhanaPay, un portefeuille électronique pour accélérer l’inclusion financière
  • Burkina Faso : le président de transition reçoit l’ancien chef d’État Roch Marc Christian Kaboré
  • Kenya : KenGen a annoncé l’installation de la première station de recharge destinée aux véhicules électriques
  • Le président vietnamien reçoit la présidente de l’Assemblée du Mozambique

Analyses de la rédaction :

Nouvelle loi électorale au Mali : le plan B de Barkhane ?

Alors que le Conseil national de transition (CNT) a adopté vendredi 17 juin la nouvelle loi électorale, le texte doit désormais être promulgué par le président de la transition, le colonel Assimi Goïta. Un texte qui a été selon les médias mainstream, profondément amendé par les membres du CNT.

On se demande alors qui est à l’origine de cet amendement. Et de quoi s’agit-il cet amendement exactement ? Voyons ce qu’en dit RFI à ce sujet.

« Ces amendements ont notamment réduit la responsabilité du Premier ministre dans la désignation des membres de la future Autorité indépendante de gestion des élections, ou encore attribué au ministère de l’Administration territoriale la préparation technique des scrutins. Celle-ci était initialement dévolue au nouvel organe unique de gestion des élections. L’adoption d’un mode de scrutin proportionnel pour les législatives, en remplacement du scrutin majoritaire, a été supprimée. Des changements contraires à la "vision" du gouvernement, comme l’avait déjà exprimé vendredi 17 juin, lors du vote de cette nouvelle loi, la ministre déléguée en charge des Réformes politiques et institutionnelles, Fatoumata Sékou Dicko. Selon la Constitution, le colonel Assimi Goïta dispose de deux semaines pour promulguer le texte, un délai qui peut être ramené à huit jours en cas d’urgence, selon une publication du constitutionnaliste malien Brahima Fomba ».

Derrière ces changements on ressent effectivement les pas de la France, qui, désormais orpheline expulsée au Sahel, chercherait à tout prix à redorer son blason et de trouver des plans B au Mali.

D’ailleurs, le mouvement politique du Premier ministre Choguel Maïga considère que les 92 amendements apportés par l’organe législatif de la transition « dénaturent profondément » le texte initial - proposé par le gouvernement - et participent à une « vaste stratégie globale et multiforme de déstabilisation de la Transition ».

Quoi qu’il en soit, à lire les deux rapports du RFI sur la nouvelle loi électorale, le plan B de la force d’occupation est bien porté au grand jour, force d’occupation qui depuis un an est traitée comme telle, chassée qu’elle est, des bases qu’elle occupait, stoppée dans ses ingérences, privées des accords stratégiques qui lui permettrait de fourrer le nez dans n’importe quelle affaire malienne : il s’agit tout bonnement de diviser la présidence de la transition et son gouvernement bref de diviser pour mieux régner... 

« Les experts de la Mission d’observation électorale estiment donc que le cumul de ces deux textes - la nouvelle loi électorale et la charte révisée - rend possible la candidature du Colonel Assimi Goïta à la prochaine présidentielle : il lui suffirait pour cela de démissionner à la fois de la Présidence et de l’armée, quatre mois avant la date du scrutin », lit-on également sur RFI.

En effet, plan B français consiste à présenter de façon sournoise un Goïta qui veut se faire élire président sans pour autant prendre en compte le rôle du Premier ministre. Le Mali n’est jamais sorti de la cible occidentale surtout qu’il a fait en l’espace de quelques mois, ce que le Moyen-Orient a réalisé en plusieurs années. La France a désormais recours à de nouveaux stratagèmes afin de déstabiliser le Mali.

La France remue ciel et terre afin de préserver sa présence au Mali, mais cela ne marchera pas ! Le peuple malien est beaucoup plus intelligent que cela…

Burkina Faso : opération de déploiement de Barkhane dans les zones des trois frontières ?

Il semblerait que le chef de la junte au pouvoir au Burkina Faso ait compris que toute continuation du chemin politique au Burkina Faso est lié au fait que le peuple burkinabé approuve ses décisions, et l’une des exigences du peuple burkinabé est clairement le fait de rompre avec tout ce qui a un intérêt occidental et de se rapprocher davantage vers une politique indépendantiste et souverainiste. C’est effectivement dans ce cadre que le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, le chef de la junte au pouvoir au Burkina Faso, a reçu ce mardi 21 juin 2022 les anciens présidents Roch Marc Christian Kaboré et Jean-Baptiste Ouedraogo. Au programme de cette audience, les questions sécuritaires et la conduite de la Transition. Cette rencontre marque le début d’une série d’actions envisagées par le président pour une décrispation de la situation politique.

Roch Marc Kaboré était assis à la gauche du président Paul-Henri Sandaogo Damiba, tandis que l’ex-président Jean-Baptiste Ouedraogo était à sa droite. La rencontre entre ces trois personnalités témoigne de la volonté de réconciliation du chef de l’État, pour un Burkina uni, déterminé et solidaire dans la lutte contre l’hydre terroriste, selon le communiqué de la présidence qui ajoute qu’elle traduit la matérialisation de l’appel à l’unité nationale et à la cohésion sociale lancé par le Président de la transition.

Paul Henri Damiba aurait compris qu’il a à faire avec un peuple qui a été le lanceur d’une série de blocage de convoi français et qui a résisté face aux ingérences de part et d’autre du clan occidental, par une résistance exemplaire.

Le chemin de la junte se séparerait-il d’un fil conducteur écrit et scénarisé par la France ? Cette rencontre avec les anciens présidents Roch Marc Christian Kaboré et Jean-Baptiste Ouedraogo pourrait en être une preuve, mais une autre décision annoncée par la junte maintient les inquiétudes…

« Un conseil supérieur de la défense nationale s’est tenu à Ouagadougou ce lundi 20 juin sous la présidence du lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, le chef de l’État. À l’issue de la rencontre, plusieurs décisions ont été annoncées dans le cadre de lutte contre l’extrémisme violent, notamment la création de deux zones d’intérêt militaire où toute “présence humaine est interdite”, dans le nord du pays où des opérations d’envergure seront conduites, et des menaces de sanctions contre les forces de défense et sécurité et volontaires coupables d’exactions contre les populations civiles ». Mais où sont situées ces zones ? La première zone d’intérêt militaire couvre un espace d’environ 37 758 km² couvre les forêts protégées de la région de l’Est : les réserves d’Arly, Koutiagou, Madjoari, Pama, Singou et du parc national W.

La deuxième zone va de la province du Soum avec ses 12 205 km² jusqu’à la frontière avec le Mali. 

L’est et le nord du Burkina Faso sont concernés par cette nouvelle décision, soit les frontières avec le Bénin et toute la zone des trois frontières ! En d’autres termes, ces zones seront vidées de toute présence humaine pour ensuite aplanir le terrain à un déploiement massif des forces étrangères, mais également à l’installation de nouvelles bases terroristes dans ces zones. Bref, cette nouvelle décision du chef de la junte va totalement à l’encontre des intérêts du peuple burkinabé, mais également celui du Sahel. L’occident a toujours cherché à créer un climat d’exode dans les zones stratégiques pour laisser la place à l’exploitation des ressources naturelles, mais également à l’expansion de la colonisation des pays d’Afrique.

Les jours à venir s’annoncent donc assez importants pour le Burkina, mais aussi pour le Bénin.

Ouganda/Russie : une alliance qui fait peur !

Décidément, la tendance anti-Occident et pro-axe de l’Est se propage également en Afrique de l’Est. Une vidéo de l’armée ougandaise montre au moins trois hélicoptères d’attaques russes Mi-28NE portant la cocarde à la Grue Royale aux côtés des Su-30 MK de l’Ugandan Air Forces. Le clan occidental en panique, est étonné de l’apparition soudaine de cet appareil au sein de cette force aérienne et ne digère pas le silence qu’il y a eu autour de la transaction entre Moscou et Kampala.

En effet, c’était au début du conflit ukrainien que l’Ouganda avait agacé le clan occidental en prenant clairement parti pour la Russie. Devant une tente aux couleurs de l’Ouganda, le président Yoweri Museveni, accompagné de son ministre des affaires étrangères, le général Jeje Odongo, avait salué le nouvel ambassadeur russe, Vladlen Semivolos.

 L’image a été postée sur les réseaux sociaux jeudi 3 mars, tout juste une semaine après l’arrivée des troupes de Moscou en Ukraine. En effet, l’Ouganda, comme dix-sept autres pays africains, s’était abstenu de voter la résolution exigeant l’arrêt des opérations russes en Ukraine. C’est sur Twitter, quelques jours après le début de l’offensive militaire russe contre l’Ukraine, que le lieutenant-général Muhoozi Kainerugaba jugeait que le chef du Kremlin avait « absolument raison », ajoutant que « la majorité de l’humanité (…) soutient la position de la Russie en Ukraine ».

Cette livraison d’au moins trois hélicoptères d’attaques russes Mi-28NE en Ouganda se range donc dans les décisions ougandaises de se détacher davantage de l’axe colonialiste et de se rapprocher de l’axe de l’Est.

On se rappelle qu’en novembre 2021, la BBC rapportait comment Daech avait mené une intervention purement occidentale pour déstabiliser et démembrer les États-nation que ce soit au Moyen-Orient ou au Maghreb ou en Afrique et avait mené ses premières opérations en Ouganda, pays au peuple particulièrement avare de sa souveraineté. 

D’ailleurs, l’armée ougandaise a démantelé jeudi un centre d’entraînement des Forces démocratiques alliées (ADF) dans le district de Luweero, dans le centre du pays.

Les ADF sont affiliées à l’État islamique en Afrique centrale et sont également responsables des attentats à la bombe perpétrés dans la capitale ougandaise, Kampala, en novembre dernier, qui ont fait six morts et 33 blessés. L’organisation est basée dans les jungles de l’est de la République démocratique du Congo.

Il est clair que l’Ouganda tout comme d’autres pays africains qui prônent pour la souveraineté des pays africains ne sont actuellement pas à l’abri. Mais le président Musevini a bien fait comprendre que le pays est sur ses gardes !

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SOURCE: FRENCH PRESS TV