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Zoom Afrique du 24 mai 2022

Zoom Afrique du 24 mai 2022

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Actualité en Afrique :

-L’Iran ouvert à renforcer la coopération avec l’Afrique du Sud

-États-Unis/Afrique : les échanges commerciaux sont passés de 142 milliards $ en 2008 à 64 milliards en 2021

-Mali : le Bénin veut retirer ses troupes engagées au sein de la Minusma (MAE)

-Les deux Soudans négocient la prolongation de leur partenariat pétrolier pour trois années supplémentaires

Analyses de la rédaction :

1. Berlin au Sénégal... Dakar en Russie 

Il est clair que depuis le début de l’opération militaire russe en Ukraine, l’Europe est prise au piège avec son suivisme de la politique hégémonique des États-Unis. Les approvisionnements en gaz causent maintenant beaucoup de problèmes en Europe. L’Allemagne d’ailleurs, essaye tant bien que mal de tirer son épingle du jeu. Une première visite au Qatar n’a visiblement rien donné, Berlin est visiblement prêt à beaucoup de concessions pour recevoir du gaz.  

Ce dimanche, en visite au Sénégal, l’Allemagne est en discussions « intensives » avec le Sénégal pour participer à des projets autour des ressources en gaz du pays ouest-africain, qui est lui-même prêt à alimenter l’Europe, ont dit dimanche le chancelier allemand Olaf Scholz et le président sénégalais Macky Sall. 

Pour sortir de sa dépendance au gaz russe, l’Allemagne multiplie les discussions avec des pays producteurs. Lors d’une conférence de presse conjointe à Dakar, le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré que son pays est déjà engagé au Sénégal dans des projets d’énergie renouvelable ou de stockage de l’énergie, et des discussions ont commencé en ce qui concerne le gaz. 

Selon le chancelier, ces discussions devaient se poursuivre de « manière très intensive » au niveau des experts « parce que cela a du sens » et qu’il « est dans notre intérêt commun d’accomplir des progrès ». « Nous sommes prêts, nous Sénégal en tout cas, à travailler dans une perspective d’alimenter le marché européen en GNL » a déclaré le président sénégalais Macky Sall. Le président sénégalais a prévu le début de la production en décembre 2023, à raison de 2,5 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an dans un premier temps, et 10 millions en 2030. 

Le Sénégal place beaucoup d’espoir dans l’exploitation future commune avec la Mauritanie des champs de gaz et de pétrole découverts dans l’Atlantique ces dernières années.  

Et maintenant, Macky Sall, le président sénégalais, a également indiqué dimanche, qu’il se rendrait prochainement en Russie et en Ukraine au nom de l’Union africaine dont il assume actuellement la présidence. Aussi dans les semaines à venir, les chefs d’État africains devraient rencontrer Volodymyr Zelensky, le président ukrainien. 

« Dès que c’est fixé, je me rendrai naturellement à Moscou, et aussi à Kiev, et nous avons aussi accepté de réunir l’ensemble des chefs d’État, qui le souhaitent, de l’Union africaine, avec le président (ukrainien Volodymyr) Zelensky qui avait exprimé le besoin de communiquer avec les chefs d’État africains“, explique Macky Sall. ‘Cela aussi sera fait dans les semaines à venir‘. En effet, si les pays européens cherchent à remplacer le gaz russe par le gaz africain, l’Ukraine se croit encore aux premières guerres mondiales en cherchant des soldats africains pour se battre contre la Russie. 

Beaucoup de médias mainstream ont déclaré que le conflit entre la Russie et l’Ukraine a divisé l’Afrique. Cela n’est absolument pas vrai, la position de l’Afrique était très claire, ce conflit appartient à l’Occident et non à l’Afrique. Et cela s’est fait ressentir lors du vote de la résolution du Conseil de l’ONU, beaucoup de pays africains ont opté pour l’abstention. Ce qui a fait paniquer l’Europe. Et les pressions de l’UE ont donc commencé avec même des menaces de sanctions, essayant par la même occasion de créer une division au sein de l’Afrique. 

Le conflit ‘nous affecte’, mais se déroule sur un autre continent, a dit Macky Sall. ‘Nous voulons la paix même si nous condamnons l’invasion’, a-t-il dit plus explicitement que par le passé. ‘Nous travaillons nous pour qu’il y ait une désescalade’. Il a préconisé un cessez-le-feu, un dialogue et ‘une paix juste pour l’Ukraine, pour la Russie aussi’. 

Comme toujours, l’Europe se base sur l’Afrique pour s’en sortir, mais la visite de Macky Sall à Moscou pourrait encore faire basculer pas mal de choses dans les relations entre l’Europe et l’Afrique. L’Europe est en danger, et encore une fois, elle montre que sans l’Afrique, elle ne serait strictement rien.

2. Le Bénin prend les devants face aux terroristes de Barkhane 

Le Bénin se donne les moyens pour faire face efficacement aux menaces terroristes. En dehors des nombreuses actions annoncées pour le renforcement des capacités des soldats, le pays envisage un rapatriement de ses militaires présents au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). 

Les Casques bleus béninois pourraient être très bientôt rappelés. Africa Intelligence a rapporté dans son édition du jeudi 19 mai 2022 que ‘Cotonou veut rapatrier ses Casques bleus de la Minusma’. Selon le média, le Bénin envisagerait un redéploiement de ses soldats au niveau de ses frontières au nord. 

Depuis décembre 2021, le Bénin a déjà subi plusieurs attaques terroristes dans les zones frontalières du nord. Ces attaques ont occasionné plusieurs morts, notamment dans le rang des forces armées. Selon l’Institut d’Économie et de la Paix (EIP), le rapport 2022 de l’indice mondial du terrorisme indique que le Bénin est le 5e pays le plus touché dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). 

Plus de 500 soldats béninois déployés dans des opérations de paix des Nations unies 

Dans une note d’information datant de juin 2021, le Département des Opérations de paix des Nations unies a dénombré plus de 515 militaires et policiers béninois déployés dans des opérations de paix. ‘La plus grande contribution du Bénin est à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) où 460 de ses femmes et hommes servent, ainsi qu’à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA)’. 

Le personnel militaire et policier du Bénin est aussi présent dans la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (MINUSS), la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA)) et le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH). 

Ce qui met en alerte le Bénin, c’est la dernière coopération militaire entre Barkhane et l’armée burkinabée.  

En effet, la récente coopération entre l’armée burkinabée et Barkhane au Bourazanga dans la province du Bam dans le centre-nord, a mis les autorités béninoises en état d’alerte. Si Barkhane s’installe au Burkina Faso, c’est clair et net, que les pays comme le Bénin ou encore le Togo seront les premières cibles du terrorisme. Car les groupes terroristes se font chasser du Mali par les Fama, ils sont donc obligés, avec l’aide de Barkhane et Cie, de descendre vers ces pays de la côte. 

Ce qui fait que le Bénin a besoin de ses soldats, pour maintenir ses frontières en sécurité.  

Est-ce un coup qui se prépare ou ce retrait montre également la fin prochaine de la Minusma. Au Mali, les militaires d’occupation occidentale ont littéralement été éjectés du pays et la Minusma se trouve également sur un siège éjectable. Le dernier plan du Secrétaire général des Nations unies consistait même de retirer les contingents occidentaux de la Minusma et de garder les contingents africains sur place. Le retrait des soldats béninois pourrait également refléter le refus du Bénin de vouloir continuer de rester au Mali et de continuer de suivre les directives de l’ONU. Dans les deux cas, le retrait des soldats béninois serait beaucoup plus bénéfique pour le Bénin. 

3. Barkhane au Burkina ?

L’armée française a annoncé dimanche, être intervenue, samedi, à la demande du Burkina Faso, suite à une attaque armée ayant visé, dans la matinée, le détachement militaire de Bourzanga dans la province du Bam (Centre-nord) et dont le dernier bilan est de 35 ‘terroristes’ neutralisés et cinq soldats burkinabés tués, selon un dernier bilan communiqué par l’état-major général des Armées burkinabées. 

‘Le samedi 21 mai, la force Barkhane est intervenue au Burkina Faso, à la demande du partenaire burkinabé, alors que le détachement militaire de Bourzanga (province du Bam, région du centre-nord) était attaqué par plus de 200 terroristes qui tentaient de s’emparer et de détruire un poste militaire des forces armées du Burkina Faso (FABF)’, indique le communiqué de l’armée française publié, dimanche. 

Le communiqué précise que ‘l’engagement en urgence’ d’une patrouille de M2000 en provenance de la base aérienne de Niamey combiné à la riposte déterminée des forces armées burkinabées a permis ‘de faire échouer cette attaque majeure et d’infliger de lourdes pertes aux terroristes’. 

‘La force Barkhane reste déterminée à poursuivre le combat contre les groupes armés terroristes avec ses alliés sahéliens, européens et nord-américains’, précise le communiqué. 

Le bilan actualisé de cette attaque fait état de ‘05 soldats tombés et 10 blessés. Côté ennemi, 35 corps de terroristes ont été dénombrés’, a affirmé samedi soir, l’armée alors qu’un premier bilan faisait état ‘d’au moins 30 terroristes neutralisés’. 

L’armée burkinabée a ajouté qu’‘un important lot de matériel composé d’un véhicule blindé et 02 véhicules pick-up armés, de l’armement individuel et collectif, des munitions, une quarantaine de motos, des moyens de communication, a également été saisi. 

‘A l’issue des opérations de ratissage, l’unité s’est réorganisée et les hommes sont plus que jamais déterminés à poursuivre la mission dans la vision définie par le chef suprême des Armées’, a assuré l’armée burkinabée. 

Jeudi, 11 soldats ont été tués et au moins 15 ‘terroristes’ neutralisés dans une attaque contre un détachement militaire dans la province de la Kompienga, dans l’est du Burkina Faso. 

Depuis 2015, plusieurs localités du Burkina Faso sont en proie à des attaques terroristes ayant fait plus de 2000 morts civils et militaires et plus de 1,8 million de déplacés internes, selon les autorités. 

Le partenariat militaire avec la Chine a visiblement fait paniquer la France, qui voyait dans cette coopération un danger imminent pour son redéploiement dans le Sahel, suite à son retrait du Mali. Le Burkina Faso reste tout de même le principal plan B de Barkhane pour pouvoir mener à bien sa mission qui est de faire descendre les groupes terroristes dans les pays de la côte afin de les déstabiliser. La France et ses alliés continuent d’intensifier les attaques terroristes afin de mettre la pression sur le gouvernement burkinabé pour faire éterniser la présence de Barkhane et cie au Burkina Faso. Maintenant, c’est au peuple burkinabé de montrer ce qu’il pense de la présence de Barkhane sur ses terres. En attendant, certains pays de la côte comme le Bénin prennent déjà les devants en déployant un maximum de soldats sur ses frontières.  

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SOURCE: FRENCH PRESS TV