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"L'Iran humilie l'Amérique pour l'amener à reconnaitre son arme nucléaire"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les missiles du CGRI visent le consulat américain à Erbil, en Irak, le 13 mars 2022. ©AFP

Où en est les pourparlers "nucléaires" après la triple visite à Téhéran en moins d'une semaine  du MAE polonais, de l'envoyé européen Mora et de l'émir du Qatar tous porteurs des messages américains? Voici ce qu'en dit la presse US / "  L'envoyé de l'Union européenne chargé de relancer l'accord nucléaire avec la République islamique d’Iran, Enrique Mora, était à Téhéran mercredi pour un autre effort destiné à relancer l’accord nucléaire. Au cours des 16 derniers mois de négociations, les diplomates américains n'ont pas été autorisés à rencontrer directement leurs homologues iraniens. Les deux parties n'ont pas surmonté le dossier du déblacklistage du Corps des gardiens de la Révolution islamique. L'administration Biden a tenté en vain d'amener l'Iran à négocier, proposant de révoquer la désignation pour une simple promesse publique que le Corps des gardiens de la Révolution ne s'engagera plus dans les attaques contre les positions des Américains dans la région et ce afin de venger l’assassinat du général de corps de l’armée iranienne, Qassem Soliemani mais en vain puisque le refus de Téhéran a été catégorique, le CGRI poursuivra de plus bel ses activités".

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Ce refus catégorique est à vrai l'écho de la victoire de l'Iran car l'ambiance à Téhéran est triomphale. Au fait, La République islamique d'Iran a survécu à des sanctions sévères, les plus sévères de toute Histoire, à des tentatives de révolutions colorées, à l'assassinat ciblé de ses fonctionnaires et scientifiques, à un sabotage nucléaire systématique , à une guerre en Syrie, à des troubles en Irak et à une pandémie du Covid-19, qui visaient tous à ce qu'elle fléchisse. Que dalle! "

L'Iran ne semble pas  cependant affecté par les sanctions, ni tenté par les récompenses financières ou disons le des mesures incitatives. Les diplomates américains ne sont pas autorisés à rencontrer directement leurs homologues iraniens lors des négociations nucléaires, c’est pour humilier les Etats-Unis.  Les responsables iraniens évoquent les sentiments des sommités du Parti démocrate sur l'échec de la campagne de "pression maximale" de Donald Trump avec en toile de fond ce fameux slogan révolutionnaire des débuts de la Révolution iranienne qui résonne dans leur tête : « L' Amérique ne peut rien faire »! Les politiciens américains, hypnotisés par l'économie, considèrent souvent la politique étrangère comme une transaction commerciale. et l'Iran a toujours su se protéger des marchés dominés par l’Occident.

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En s'appuyant sur les ressources internes l'Iran tend même à devenir indépendant et ce modèle commence à plaire partout même en Europe.  Les signes de cette force nationale dépasse les frontières iranienes pour toucher les pays voisins et audelà l'Amérique latine et l'Afrique et c'est cela l'expansion promise en 79 par Khomeini. Et l'Amérique en est comme le dit Trump au bout de 42 ans d'hostilité à supplier l'Iran pour qu'il revienne sur le marché du pétrole.

Mais l'Iran a-t-il vraiment besoin de l'arme nucléaire ? Si on croit que c'est là le meilleur moyen pour asseoir l'autorité iranienne qu'on se détrompe ! Les alliés de l'Iran dispersés aux quatre coins de la région constituent un axe qui compromet de la meilleure façon les intérêts des Etats-Unis dans la région. Et puis l’Iran tire leçon de la guerre en Ukraine pour ne pas renoncer à son arme nucléaire.

L’Iran considère que la guerre en Ukraine est une autre indication du coût de la confiance en l'Amérique. Il croit dur que  Washington a délibérément leurré l'Ukraine en lui suggérant qu'elle pouvait faire partie de l'Occident, faisant miroiter son adhésion à l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord. Cette ruse américaine visait à provoquer une opération russe. L'Ukraine n'est qu'un complot américain de plus pour affaiblir la Russie et galvaniser l'Europe contre Vladimir Poutine.

« Ce sont les États-Unis qui ont entraîné l'Ukraine jusqu'à ce point », a déclaré l’Ayatollah Khamenei en allusion à la guerre en Ukraine. « Naturellement, en s'ingérant dans [ses] affaires intérieures, organisant des rassemblements contre les gouvernements, lançant des révolutions de velours et des coups d'État colorés. »

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L’Ayatollah Khamenei, qui a gardé un œil attentif sur l'éclatement de l'empire soviétique, a probablement fait un lien entre la décision de Kiev de renoncer à ses armes nucléaires en 1994 et les invasions russes plus tard. Croyezèvous que l'Iran renoncera après cela aux siennes?! Erreur. Les Iraniens ont eu l'Amérique rà l'appui de leur propre force et il est temps d’engrener la dividende. 

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C'est maintenant l'occasion pour les Américains de plaider auprès des envoyés iraniens et de proposer des supplications. Les pourparlers indirects sont eux-mêmes un exercice d'humiliation puisque les diplomates américains ne sont pas autorisés à rencontrer leurs homologues iraniens. Ce samedie, l'émissaire US Robert Malley était presque aux anges quand il serrait les mains du MAE qatari... ce dernier avait peut-être de bonne nouvelle pour lui depuis Téhéran! 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV