Télécharger 📥 Podcast 🎧
Les États-Unis lancent ouvertement une déclaration de guerre contre le Niger, et annoncent le début d'une expansion du QG des opérations occidentales en Afrique de l'Ouest, dans le but d'étendre les actions militaires, alors qu'il est bien connu que les armées nationales des pays d'Afrique de l'Ouest contrent elles-mêmes les résurgences terroristes, sans avoir besoin de l'aide d'aucun pays occidental.
Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
1. Mali: tout ce qui est paix et sécurité, gêne la France:
Manifestement, la France et compagnie, embourbés et détestés au Sahel et surtout au Mali, entendent mettre en œuvre de nouveaux scénarios de déstabilisation, pour redorer leur image et retrouver une bouffée d'espoir afin de poursuivre leurs plans diaboliques au Sahel.
Depuis plusieurs jours, les grands médias ne cessent de mettre en avant les désaccords entre le gouvernement et les groupes armés du Nord signataires de l'accord de paix de 2015. La France tente clairement de faire revivre le défunt accord d'Alger pour démembrer le Mali.
RFI a rapporté ce 17 mars qu'une réunion s'est tenue entre le ministre malien de la Réconciliation nationale, le colonel Ismaël Wagué, et les groupes armés du Nord signataires de l'accord de paix de 2015. Le but, selon RFI : finaliser l'accord de principe signé à Rome début février et remettre l'accord de paix sur les rails, alors que son application, qui était déjà laborieuse depuis sa signature, est aujourd'hui carrément menacée.
Alors que l'armée malienne progresse sur le terrain et ne cesse de neutraliser les terroristes dans plusieurs régions, dont le nord, Barkhane et compagnie tentent d'implanter Daech dans le nord du Mali, non seulement pour donner l'image d'un Famas incompétent, mais aussi pour semer la discorde entre les habitants du nord et le gouvernement.
Plusieurs dizaines de personnes, dont des civils, ont été tuées ces derniers jours dans le nord-est du Mali par des membres de l'EIGS.
De son côté, un communiqué de l'Etat-major général des armées du Mali, publié mardi soir et consulté par l'Agence Anadolu, indique que "les Forces armées maliennes (FAMa) ont mené des opérations aériennes dans le secteur de Ménaka le 13 mars 2022, suite à des attaques terroristes contre la population, Les frappes aériennes sur les zones refuges ont desserré l'étau et brisé l'élan des groupes terroristes dans les secteurs de Ménaka, Andéramboukane, Inchinanane, Harodi, Infokaratène, In Araban, Tabankort et Tamalat, avec de nombreuses pertes infligées dans leurs rangs.
Au moment où les Maliens ont œuvré pour chasser la France, il est clair qu'ils ne veulent pas que leurs agents, qui se trouvent parmi ces mêmes groupes du Nord, restent également au Mali et tentent de saper la politique souverainiste du Mali.
De son côté, le gouvernement de transition est resté sur ses gardes et a exprimé à plusieurs reprises sa volonté de "relire" l'accord de paix ou de l'appliquer "intelligemment". Une décision qui ne fait pas les affaires de l'axe occidental, qui affirme que "les groupes armés du Nord dénoncent la mauvaise volonté de l'Etat à mettre en œuvre cet accord".
" Certaines sources directement impliquées craignent même que la situation ne se détériore au point de conduire à une reprise des affrontements. C'est finalement ce que la rencontre de Gao devrait permettre d'éviter", poursuit RFI.
L'axe colonialiste annonce clairement qu'il y aura de nouvelles tentatives de déstabilisation dans le nord. L'État malien doit être sur ses gardes et surtout vigilant face aux nombreuses manœuvres en cours pour faire payer cher au Mali le renvoi des forces françaises. Au Mali, comme chacun sait, la France n'a pas l'intention d'échouer. Le seul qui a vraiment le pouvoir de changer les choses, c'est la population, car elle ne se laisse pas séduire par les accords coloniaux, mais se contente d'être exposée aux manipulations de toutes sortes des États occidentaux. Et ces manipulations n'ont aucun effet sur les Maliens !
2. Niger: déclaration de guerre US-OTAN
"Les terroristes s'étendent à travers l'Afrique, à la fois géographiquement ainsi qu'en termes d'influence, et les efforts américains de lutte contre le terrorisme ne sont pas satisfaisants. Nous devons faire plus, nous devons faire mieux". Ce sont les mots du général Stephen J. Townsend, chef du commandement américain pour l'Afrique (AFRICOM), lors d'un récent point de presse.
Pour le militaire américain, la situation au Sahel est particulièrement préoccupante. Il souligne le fait que le Groupe de soutien islamique et musulman (GSI) continue de s'étendre, progressant jusque dans les États côtiers.
Il s'agit clairement d'une déclaration de guerre des États-Unis et de l'OTAN contre le Niger, et du début d'une expansion des quartiers généraux des opérations occidentales en Afrique de l'Ouest, dans le but d'étendre les actions militaires alors qu'il est bien connu que les armées nationales des pays d'Afrique de l'Ouest contrent elles-mêmes les résurgences terroristes, sans avoir besoin de l'aide d'aucun pays occidental.
Là où l'Occident se voit incapable de faire face à la population africaine, il resserre l'étau autour du pays cible en renforçant les activités terroristes, afin de ternir l'image de l'armée nationale et de soutenir l'idée de l'incapacité du gouvernement à assurer la sécurité.
D'autre part, le Président de la République, Mohamed Bazoum, a rencontré dans l'après-midi du mardi 15 mars 2022, le Président du Conseil d'administration du Global Community Engagement and Resilience Fund (GCERF) ou Fonds mondial pour la résilience à l'extrémisme violent, M. Stefano Manservisi, qui a annoncé le lancement d'un projet de 1,5 millions de dollars de ce fonds.
Mais dans le contexte actuel, où les Américains s'agitent dans l'ombre, est-il dans l'intérêt du Niger d'accepter des fonds d'une ONG aussi véreuse ?
Une ONG qui prétend vouloir réhabiliter le tissu social n'est-elle pas un moyen de recruter de nouveaux gangs maintenant que le Sahel a réussi à neutraliser le projet terroriste au Mali, au Burkina et au Niger ?
Le Niger, comme le Mali et le Burkina, et malgré la présence de la grande base américaine d'Agadez, a jusqu'à présent déjoué les plans néo-colonialistes, et il y a aussi une prise de conscience collective dans tout le Sahel, qui s'étend au Burkina, au Niger et au Mali, et qui fait échouer les plans des forces d'occupation. L'heure est à la révolte inter-africaine et la seule chose qui pourrait la calmer est le départ définitif des troupes d'occupation étrangères.
3. Sénégal/Gambie : qui veut faire du grabuge ?
En Gambie, le nombre de personnes déplacées et de réfugiés ne cesse d'augmenter après le début d'une opération militaire sénégalaise de grande envergure dans le nord de la Casamance, dimanche 13 mars. Depuis ce week-end, de nombreuses communautés accueillent des personnes qui ont fui les explosions et les tirs, notamment à Bujingha, dans le district de Foni, du côté gambien de la frontière.
Luc Michel, géopoliticien, fait le point sur la situation.