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Zoom Afrique du 3 février 2022

Niger: un coup d'État, impossible ?

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Actualité en Afrique :

AIP/ Les forces armées ne céderont aucun centimètre de la Côte d’Ivoire (Chef d’État-major général);
Nigeria : le port sec de Kaduna va aider à fluidifier la chaîne d’approvisionnement;
RDC : lancement du chantier de construction du port de Banana;
Mali : Le ministre de l'Economie dénonce le gel des avoirs de l'État par la BCEAO

Analyses de la rédaction :

Niger: un coup d'État, impossible ?

Le Niger partage désormais sa frontière avec trois pays dirigés par des pouvoirs militaires. Pour l'instant ni l'armée ni la population ne remettent en cause la légitimité du président Mohamed Bazoum élu démocratiquement en 2021.

Le Niger recourt-il le risque d’un coup d’État ?

En effet alors que  les résultats de la présidentielle de 2020 ont été contestés et qu’il y a eu des manifestations, mais cela n'a pas débouché sur une crise politique. Autrement dit, la force d’occupation n’a pas réussi à manipuler les populations et à mettre de l’huile sur le feu des contestations. Par ailleurs, le Niger a en partie réussi à contenir sa situation sécuritaire. Hormis les drames d'Inates  en novembre 2019 et de Chinagoder en janvier 2020 (dans le nord-est de la capitale) qui ont causé des pertes énormes dans les rangs de l'armée, le pays a globalement réussi à empêcher une dégradation de la situation sécuritaire. 

D’ailleurs, l'armée nigérienne a annoncé avoir neutralisé une dizaine de « terroristes » dans la région de Diffa, au sud-est du Niger.

L'annonce a été faite par le ministère de la Défense nationale dans un communiqué publié samedi et consulté par l'Agence Anadolu. « Ce jour, 29 janvier 2022, aux environs de 07h30, un groupe ennemi à bord de sept véhicules Toyota a attaqué la position militaire de Chetimari Wangou », a indiqué le communiqué.

« La réaction énergique des militaires du poste a permis de repousser l'attaque et de mettre l'ennemi en déroute », a ajouté la même source.

De plus, les relations entre le Niger et ses voisins ont toujours été bonnes historiquement. Aujourd'hui, il y a certes de la crispation entre le Niger et le Mali notamment en raison de positions que le Niger a pu prendre au sein de la Cédéao. Mais historiquement, elles ont toujours été bonnes. Il y a par ailleurs une très forte communauté nigérienne au Mali, et malienne au Niger. À Gao, dans la région de Ménaka et d'Assongo, ce sont les mêmes communautés de part et d'autre de la frontière.

Avec le Tchad aussi, il y a beaucoup de liens de parenté. Le Tchad et le Niger participent ensemble à la lutte contre Boko Haram dans la région de l'Est. Le Tchad fournit par ailleurs un contingent dans la zone des trois frontières du côté du Niger.

Un autre point à souligner est la base de Niamey et le fait que tous les moyens aériens français, les mirages, les drones armés sont stationnés au Niger. Bien que la France tente désormais de se rapprocher davantage du Niger, après ses terribles échecs au Mali, il est clair qu’avant de prendre une décision, le Niger va palper son opinion publique. La France cherche clairement à se mettre à l’abri de cette contestation anti-française sahélienne en se réfugiant au Niger, dans l’ombre de l’US Africom, commandement des forces armées des États-Unis pour les opérations sur le continent africain. Mais la question qui se pose est de savoir si l’Africom soi-même a sa place en Afrique ?

Il ne faut pas oublier qu’en novembre dernier, les événements de Téra (dans la zone des trois frontières, où le convoi avait été bloqué) ont fait émerger un fort sentiment anti-occupation. C’est d’ailleurs suit à cet incident que le président nigérien, Mohamed Bazoum, a demandé à la France d’ouvrir une enquête sur ces heurts.

Au Sahel où les coalitions interafricaines se renforcent de jour en jour, la donne est sur le point de s’inverser.

Les populations en Afrique ont très bien compris qui est leur ennemi commun et ce soulèvement auquel on assiste n’est qu’un début !

Sahel: Emmanuel Macron, le Gorbatchev français :

Au Sahel, la volonté populaire cherche non seulement à balayer le colonialisme français sur l'ensemble du continent, mais encore celui de l'OTAN et des États-Unis. En effet, cette volonté a provoqué un séisme au sein de l'appareil colonialiste de façon à pousser ses composantes à s'accuser mutuellement et à se chamailler puis à converger vers un point : dénoncer le Gorbatchev français! Certes le tropisme pro-US de Macron a été pour quelque chose dans l'effondrement de la France au Sahel, mais ce n'est qu'une question marginale : c'est le Mali et son peuple qui est sur le point de mettre à la porte Barkhane et c'est ce que vont faire les peuples voisins non seulement avec l'occupation française, mais aussi ottonienne et américaine. Lisons le texte publié par reseauinternational.net sous cet angle :

En Afrique de l’Ouest, les événements s’enchaînent en mode turbo, chaque crise en nourrit une nouvelle jusqu’à former un magma qui se transforme en tsunami. Emmanuel Macron, qui a tout fait pour que l’épineuse question sahélienne ne s’invite pas dans la campagne présidentielle reste toujours silencieux. En revanche, Jean-Yves Le Drian et Florence Parly ont jeté méthodiquement à intervalles réguliers de l’huile sur le feu. Est-ce ainsi qu’ils comptaient éteindre les flammes ? Mais qu’importe puisque de toute façon l’incendie est survenu. Plus que le « vent de l’histoire », c’est une bourrasque qui emporte tout et que rien ne semble pouvoir arrêter.

Il y a seulement six mois, le général Lecointre, alors chef d’état-major, n’imaginait pas que la France puisse quitter le Sahel et l’Afrique de l’Ouest avant une vingtaine d’années. Aujourd’hui la survie de l’opération militaire française au Mali se compte en semaines, voire en jours.

Si la rapidité des faits et la volatilité de la situation surprennent, c’est avant tout et surtout la réaction des opinions publiques qui a pris de court les dirigeants africains et français », lit-on dans cet article. « Le feuilleton des tensions entre Paris et Bamako s’est encore enrichi de plusieurs épisodes au cours de la semaine écoulée. Le dernier fait en date, le lundi 31 janvier, l’ambassadeur de France, son excellence Joël Meyer, a été expulsé par le gouvernement malien et sommé de quitter le territoire sous 72 heures. Selon ces autorités, « cette mesure fait suite aux propos hostiles et outrageux du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères ».

À plusieurs reprises, Jean-Yves Le Drian avait, en effet, fustigé une "junte" « illégitime » et « irresponsable ». En réaction, Paris a décidé d’adopter une contre-mesure, pour le moins inattendue, en rappelant ce même ambassadeur !

Bamako joue sur du velours, chaque décision prise au nom du respect et de la souveraineté lui redonne du crédit. Chaque réaction outragée de Paris alimente la crise entre les deux pays et renforce la solidarité panafricaine. Ainsi l’ « affaire Wagner », a fait l’objet de moult déclarations de Florence Parly ou de Jean-Yves Le Drian, « intolérable » « inacceptable », ils ont tracé des lignes rouges, puis sont restés sans réaction… Mais la plus lourde des conséquences pour l’Élysée est la décision de Bamako d’appeler le Danemark à retirer ses 90 soldats tout juste arrivés dans le cadre de la task-force Takuba.

Ce départ, après celui volontaire des Suédois annoncé quelques jours plus tôt, représente un séisme pour Emmanuel Macron. Le château de cartes que représentait Takuba s’écroule, d’autant que Bamako se réserve toujours quant à l’accréditation des nouveaux entrants, Norvège, Hongrie, Portugal, Roumanie.

Le président français avait fait de cette coalition de forces spéciales européennes la pierre angulaire de la reconfiguration de Barkhane afin que l’ancienne puissance coloniale ne soit plus en première ligne dans le Sahel. Le chef de l’État voit, en outre, son « laboratoire de la défense européenne », qu’il appelle de ses vœux depuis son discours de 2017 à la Sorbonne, s’évanouir sous ses yeux, juste au moment où la France est à la tête du Conseil de l’Union européenne ; il perd des partenaires qui lui permettent de répéter à longueur d’antennes que Paris n’est pas seul au Sahel ; en pleine campagne électorale, il ne peut partager les dividendes de la défaite.

À cette heure, l’option de l’éclatement de l’opération dans différents pays, semble tenir la corde, une manière d’avoir une présence plus discrète. Mais aller ailleurs, pour y faire quoi ? Un peu plus, un peu moins, de la même chose ? Continuer à mener la lutte contre le terrorisme, qui n’est jamais qu’un concept et qui a échoué partout ? Depuis les guerres de 2011, en Côte d’Ivoire et en Libye et plus encore sous ce dernier quinquennat, la France a perdu sa boussole stratégique en Afrique.

Aussi difficiles soient-ils, les bouleversements actuels entraîneront de nécessaires reconfigurations entre la France et sa désormais ancienne zone d’influence. Pour le pire ou pour le meilleur, qui sait ?

Guinée-Bissau/coup d'État: analyse de la situation:

L'armée de Guinée-Bissau a lancé mercredi 2 février une vaste opération, y compris au siège du gouvernement selon un responsable militaire, pour retrouver les commanditaires et les protagonistes de la tentative de coup d'État qui a tué onze personnes mardi, sur laquelle subsistent de nombreuses zones d'ombre.

Qui veut montrer que les pays africains sont instables ? En effet ces tentatives se poursuivent alors que les populations entières africaines repoussent les forces d’occupations à la porte.

Que cherche-t-on à travers ces coups d’État ?

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SOURCE: FRENCH PRESS TV