TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 8 janvier 2022

Le Premier ministre burkinabè Lassina Zerbo est face aux députés depuis ce vendredi matin pour décliner son discours de politique générale qui dévoile les grandes lignes de son gouvernement.

Télécharger 📥

Alors que l’occupation française n’en revient pas d’avoir été doublée par la Russie au Mali, les choses s’empirent de plus en plus pour cette dernière et c’est le moins qu’on puisse dire. L’état malien a fermé le ciel de Tombouctou et cette décision renvoie très curieusement à la fermeture du ciel de l’Algérie sur Barkhane.

Actualité en Afrique :

  • Nigeria : la centrale hydroélectrique de Zungeru (700 MW) entrera finalement en production au premier trimestre 2022;
  • L'accès universel à l'électricité en bonne voie au Sénégal;
  • Le MAE chinois réfute l'allégation de "piège de la dette" en matière de coopération avec l'Afrique;
  • RDC : suivi budgétaire, 16,6 millions USD dépensés en 11 mois pour le secteur de la Recherche scientifique (rapport)

Analyses de la rédaction :

Barkhane chassée du ciel malien 

Alors que l’occupation française n’en revient pas d’avoir été doublée par la Russie au Mali, les choses s’empirent de plus en plus pour cette dernière et c’est le moins qu’on puisse dire.

Barkhane tente de se venger à tout prix, et ce, à travers une attaque menée contre un convoi des Forces armées maliennes [FAMa], accompagné par leurs partenaires russes.

« En tout cas, et d’après plusieurs témoignages recueillis par Wassim Nasr [France24] et RFI, un convoi des Forces armées maliennes [FAMa], accompagné par des « éléments » a priori russes, est tombé dans une embuscade, probablement menée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda] après l’explosion d’un engin explosif improvisé [EEI] à son passage, alors qu’il circulait près de la localité de Mandoli, dans le centre du Mali », lit-on sur Opex.360.

Durant cet accrochage, qui a eu lieu le 3 janvier, l’un des « formateurs » russes aurait été blessé. Selon France24, il aurait ensuite été évacué vers Sévaré.

C’est dans la foulée de cette attaque que l’état malien a fermé le ciel de Tombouctou et cette décision renvoie très curieusement à la fermeture du ciel de l’Algérie sur Barkhane. On se rappelle qu’en octobre dernier, après avoir rappelé son ambassadeur en France à la suite de propos critiques d'Emmanuel Macron, Alger avait interdit son espace aérien aux avions militaires de l'Hexagone.

Le Mali refait le même coup à la France

En effet, le Mali vient d’annoncer que la base militaire de la ville de Tombouctou est désormais interdite de survol aux avions militaires étrangers en occurrence à ceux de la Mission des Nations unies dans le pays (Minusma). Les autorités de la transition ont annoncé qu’elle est désormais interdite de survol par la Minusma. Selon les informations, cette base est devenue la base principale des instructeurs militaires déployés par la Russie pour aider le Mali dans la lutte antiterroriste.

Les autorités maliennes ont d’ailleurs protesté contre le survol du camp de Sofara par un aéronef de la Mission des Nations unies au Mali [MINUSMA], en début de semaine. Et un responsable malien a confirmé qu’il a été demandé, « avec fermeté », à cette dernière de ne plus envoyer d’avions au-dessus de cette emprise militaire. « Si cela se répète, nous prendrons nos responsabilités », a-t-il prévenu, selon l’AFP.

On se rappelle que la RCA avait fait la même chose pour contrer une agression occidentale contre la capitale.

C’était en mars dernier que la Centrafrique avait interdit à la France et à la Minusca (mission des Nations Unies en République centrafricaine) de survoler son territoire.

C’est de loin l’un des pires coups de force contre une Barkhane qui pensait avoir toutes les cartes en mains et qui, après deux coups d’État visant à plonger le pays dans un chaos sans précédent, s’est retrouvé à la porte de Tombouctou, cette base militaire clé dans le nord du Mali.

De son côté, sollicité par l’AFP, un responsable militaire malien a évalué à environ 400 le nombre de ces « instructeurs » russes actuellement présents au Mali. « Vous parlez de mercenaires, c’est votre affaire. Pour nous, ce sont des instructeurs russes », a-t-il dit. Un autre a assuré que ceux-ci sont déployés dans « plusieurs parties » du pays.

Paris n’a pas le choix, et ce sont précisément les Africains qui ne lui laissent plus le choix. C’est peine perdue, l’Occident a perdu, les peuples malien et sahélien ont fait leur choix, et leur décision est irrémédiable. Les Occidentaux doivent quitter le Mali et le continent au plus vite.

Érythrée/Chine: les relations se renforcent

Il y a deux jours, les agences occidentales faisaient état de l’opposition ferme de la Chine aux sanctions décrétées contre Érythrée sous prétexte des droits de l’homme, mais qu’il n’est caché à personne que la seule et unique raison est le fait que l’Érythrée n’a pas accepté de coopérer avec l’Occident pour mettre en œuvre le scénario d’une guerre interrégionale dans la Corne de l’Afrique.

En effet, le conseiller d’État chinois et ministre des Affaires étrangères Wang Yi et le ministre érythréen des Affaires étrangères Osman Saleh ont publié mercredi une déclaration conjointe s’opposant aux ingérences hégémoniques dans les affaires intérieures d’autres pays sous le prétexte de la démocratie et des droits de l’homme. Mais il semblerait qu’il y avait d’autres choses à souligner que la simple opposition chinoise aux sanctions. La chine semble vouloir se doter de sa base militaire en Érythrée prenant de court les puissances occidentales qui cherchent à atomiser les pays de la Corne de l’Afrique pour contrer la Chine et la Russie.

L’Érythrée et la Chine ont signé divers accords de coopération, dont un accord permettant au géant asiatique d'établir une base militaire dans ce pays de la Corne de l'Afrique. Le ministre érythréen des Affaires étrangères, M. Saleh, et le conseiller d'État et ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, ont signé l'accord mercredi dernier à Asmara, la capitale érythréenne. « La coopération entre Asmara et Beijing devrait permettre à l'Empire du Milieu de renforcer sa présence dans la Corne de l'Afrique et en mer Rouge », a déclaré le ministère érythréen des Affaires étrangères dans un communiqué reçu à APA. « Les deux parties ont convenu de mener activement une coopération pratique, dans le cadre du partenariat stratégique et du Forum sur la coopération sino-africaine, dans divers secteurs d'intérêt mutuel », poursuit le texte. Il indique que les deux pays « sont encouragés par la confirmation de la poursuite de la consolidation et du développement du partenariat stratégique par les deux chefs d'État ». Récemment, l’Érythrée a rejoint l'initiative « la Ceinture et la Route » (Belt and Road Initiative), le plan de développement du commerce et des infrastructures du président chinois Xi Jinping. L'Érythrée et la Chine ont également convenu de défendre les valeurs communes de paix, de développement, d'équité, de justice, de démocratie et de liberté pour toute l'humanité, et se sont opposées à « l'ingérence hégémonique dans les affaires intérieures d'autres pays sous le prétexte de la démocratie et des droits de l'homme ». 

Ce rapprochement Chine-Érythrée n’augure rien de bon pour un axe US-OTAN, qui, déboussolé en Éthiopie et déçu en Érythrée a tenté sa dernière chance en nommant un nouvel émissaire pour la Corne de l’Afrique.

Jeffrey Feltman sera remplacé par David Michael Satterfield, connu pour ses décisions interventionnistes et  destructrices au Moyen-Orient, y compris dans la région du golfe Persique, au Liban et en Irak.

Reste à savoir si le nouvel émissaire US pour la corne de l’Afrique, spécialiste des guerres hybrides en Syrie et en Libye, guerres dans lesquelles les USA se sont totalement décrédibilisées   parviendrait oui ou non à réussir cette fois sa mission qui est de faire plonger la Corne de l’Afrique dans le chaos. Militairement, ils n’ont pas réussi à faire tomber l’Éthiopie et maintenant, ils menacent de sanction en tout genre et tentent de s’attaquer à l’économie de ces pays.

Washington n’arrive pas à coloniser l’Éthiopie ni l’Érythrée, personne n’a réussi à coloniser ces pays dans le passé et ce n’est certainement pas maintenant qu’ils vont y arriver.

Burkina Faso: le PM évite une syrisation du pays

Le Premier ministre burkinabè Lassina Zerbo est face aux députés depuis ce vendredi matin pour décliner son discours de politique générale qui dévoile les grandes lignes de son gouvernement. Le point le plus important de ce discours concerne des leçons que le Burkina a prises de la crise syrienne et c’est en ces termes que le PM s’exprime là-dessus :

« Les efforts de développement entrepris par le Burkina Faso ont été ralentis par une situation sécuritaire extrêmement préoccupante, a rappelé Lassina Zerbo face aux députés. Les actions de son gouvernement vont donc s’articuler autour du retour de la paix et de la sécurité.

Les forces de défense et sécurité réclament des gestes rapides et audacieux et le gouvernement va agir, promet le Premier ministre, afin de permettre aux populations de rejoindre sans crainte leurs régions d’origine, mais aussi pour assurer le retour à une vie économique et sociale dans ces localités », lit-on sur RFI.

Dans ce discours, on voit encore une fois l’importance accordée par les autorités burkinabés aux forces de défenses du pays.

Le fait que le Sahel s’organise pour sa défense et crée ses propres forces pour combattre le terrorisme, fait craindre…

Une armée asymétrique chargée de protéger les civils côte à côte avec l'armée nationale et pourquoi pas s'en prendre à la force d'occupation, ne peut être accepté par cette force occupante.

En effet alors que la puissance d’occupation fait tout son possible afin d’affaiblir les armées nationales des pays africains et de ternir l’image de ces armées auprès de leurs peuples, les Africains se dirigent de plus en plus vers la création des armées asymétriques composées de volontaires (une force populaire) afin de mener la lutte anti-terrorisme. Une lutte qui a servi depuis des années à la puissance d’occupation comme prétexte pour s’incruster au sein des armées africaines et de les paralyser sous la fausse bannière des formations militaires accordées aux forces de l’armée.

Mais ce n’est pas tout : Le Burkina semble avoir tiré leçon de la Syrie et c’est ainsi qu’au lieu de laisser ses réfugiés en dehors du pays et par conséquent de permettre aux ennemis d’avoir un vivier pour le terrorisme, que le Burkina a décidé de couper le cercle vicieux et de frapper l’adversaire là où il recrute ses agents c'est-à-dire des camps de réfugiés établis à l’extérieur du pays.

On sait très bien que Barkhane et cie cherchent la réhabilitation du terrorisme afin de saper le processus de réconciliation nationale qui a permis avec l’aide de l’armée et des forces populaires au Burkina et dans les autres pays du Sahel à sécuriser des régions entières et permettre un DDR non pas au service des puissances occidentales, mais des populations.

On sait très bien que les camps de réfugiés ont toujours été une source de recrutement de miliciens armée. Le PM burkinabé a très bien compris ce jeu.

Les Burkinabés, en hommes valeureux, sauront puiser aux tréfonds d’eux mêmes les armes nécessaires pour une victoire héroïque contre les forces obscurantistes. La voie est tracée !

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV