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Le gazoduc Turkménistan-Iran-Azerbaïdjan est né

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Le ministre iranien du Pétrole a annoncé le début de l'échange (swap) de gaz du Turkménistan vers l'Azerbaïdjan via l'Iran . ©Tehran Times

Le ministre iranien du Pétrole a annoncé le début de l’échange (swap) de gaz du Turkménistan vers l’Azerbaïdjan via l’Iran avant de déclarer que « l’échange de gaz entre l’Iran, le Turkménistan et l’Azerbaïdjan a commencé depuis lundi ».

S’exprimant en marge de la réunion de la Commission de l’énergie au Parlement, le ministre du Pétrole Javad Oji a ajouté : « Actuellement, en vertu de cet accord, entre 4 et 4 millions et demi de mètres cubes d’échanges de gaz sont effectués quotidiennement entre l’Iran et le Turkménistan, ce qui contribue à la stabilité du gaz dans le pays. »

« Concernant la question de l’approvisionnement en carburant du pays, nous n’avons eu aucune interruption ou baisse de pression de gaz jusqu’à aujourd’hui, mais en raison de la forte baisse de température et de la demande croissante des ménages en gaz, nous demandons à nos compatriotes de coopérer le plus possible pour économiser la consommation et de passer cette saison sans aucun défi », a-t-il ajouté.

Le ministre du Pétrole a déclaré que « les dispositions nécessaires ont été prises pour fournir du carburant aux industries et aux centrales électriques, et celles dont le carburant a été limité peuvent continuer à fonctionner en utilisant du gaz liquéfié ».

« Actuellement, la consommation domestique, commerciale et de transport a atteint 600 millions de mètres cubes, dans les centrales électriques la consommation est de 100 millions de mètres cubes et la consommation équivalente de carburant est de 205 millions de mètres cubes », a souligné le ministre iranien du Pétrole.

Cela intervient alors que les prix record du gaz incitent l’Iran à augmenter sa production, a écrit Oil Price, un site connu pour ses expertises dans les secteurs du gaz et du pétrole affirmant que l’Iran a de nombreux programmes pour le développement de ses immenses champs de gaz. « Aussi importantes que soient les réserves de pétrole de l’Iran, ses réserves de gaz sont bien plus importantes. Avec des réserves officielles prouvées de gaz naturel estimées à 33 780 trillions de mètres cubes (Tcm), l’Iran détient 17 % du total mondial et plus d’un tiers des réserves de l’OPEP et l’Iran islamique se classe ainsi juste derrière la Russie. »

« Et si l’on ajoute à cela les nouvelles réserves découvertes à Chalus, alors l’Iran aurait un chiffre total de réserves de gaz naturel de 40,9 Tcm (et dépasserait ainsi la Russie en la matière », a noté l’analyste d’OilPrice, ajoutant : « L’Iran est sur le point d’augmenter sa production de gaz naturel sur un marché mondial qui continue de connaître des prix record du gaz. Le premier axe de cette nouvelle initiative portera sur l’investissement de 11 milliards de dollars pour augmenter la capacité de production de gaz de 240 millions de mètres cubes par jour) en 2022 », selon un communiqué du directeur général de la compagnie pétrolière nationale de la RII, Mohsen Khodjastehmehr.

Un objectif clé de cette ambition sera le champ gazier supergéant de Pars Sud, et en particulier la phase 11. Avec environ 14,2 Tm3 de réserves de gaz en réserve et plus de 18 milliards de barils de condensats de gaz, Pars Sud représente déjà environ 40 % des réserves totales estimées de gaz de l’Iran - principalement situées dans les régions méridionales de Fars, Bouchehr et Hormozgan - et environ 80 % de sa production de gaz.

Oil Price rappelle alors que la phase 11 du projet géant Pars Sud est au centre d’une forte concurrence entre les États-Unis d’un côté et la Chine et la Russie de l’autre et l’Europe est aux prises avec eux.

En 2018, les États-Unis ont fait pression sur le géant pétrolier français Total pour qu’il renonce à son partenariat à 50,1 % en phase 11, une association qui lui aurait rapporté 4,8 milliards de dollars. La participation de Total a ensuite été immédiatement rachetée par CNPC (China National Petroleum Corporation) qui a alors complété sa participation actuelle de 30 % (les 19,9 % restants étant détenus par l’Iranien Petropars).

CNPC s’est donc dit prête à reprendre les travaux abandonnés par Total sur le chantier pour l’aménagement du site, et cela sans tenir compte des conditions extrêmement favorables offertes par la Chine dans le cadre de l’accord de 25 ans, mais pour l’heure, les États-Unis ont sans cesse intensifié la pression sur la Chine dans sa guerre commerciale, et Pékin a pris sa décision diplomatique de faire profil bas sur les travaux sur les gisements de pétrole et de gaz à grande échelle de l’Iran, la Chine ayant finalement annoncé son retrait du partenariat avec l’Iran en octobre 2019.

Pourtant, en tête de liste se trouve toujours la phase 11 de Pars Sud, pour laquelle la Chine et les États-Unis se battent farouchement.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV