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Comment l'US Navy et les marines annexes ont perdu la bataille des mers au Moyen-Orient?

Les rangées de vedettes rapides iraniennes/Tasnim

C'est à croire que les Américains et leurs affidés, après des décennies de fanfaronnade et de vantardise au sujet de leur force militaire, finissaient par se mettre à réapprendre à faire la guerre dans le golfe Persique en suivant le modèle de la Résistance! Depuis ce janvier 2021 où le commandant en chef du CentCom, McKenzie a annoncé le retrait des centaines d Marin's US sur la côte ouest saoudienne "puisqu'en cas de guerre avec l'Iran le golfe Persique serait trop trouble pour que l'US Navy puisse rapidement se grouiller" jusqu'en mars 2021 marqué par le retrait-éclair des milliers de soldats et des tonnes d’armements de la méga base US au Qatar, al-Udeid, et leur évacuation vers le nord d la Jordanie, en passant par l'annonce de la création début d'octobre d'une "Task Force" de drone immatriculé 59 au siège de la Ve flotte à Bahreïn, la "superpuissance" militaire US n'a fait qu'une chose : singer les tactiques de combat de la Résistance tout en cherchent à contourner d'une manière ou d'une autre cette "armée" de terre, de mer et de l'air trop lourde et trop coûteuse qu'elle traîne avec douleur et qui une fois sur le champ de bataille face à l'Iran et à ses alliés, n'a réellement rien à dire.

Il en a été ainsi en ce début de novembre quand les forces navales du CGRI (Corps des gardiens de la Révolution islamique) ont décidé de contrer l'une des plus grosses opérations de la piraterie de mer qu'aient jamais menées les USA, quitte à rapatrier 100.000 barils de pétrole iranien détournés en pleine mer d'Oman, et ce, au terme d'une opération spectaculaire où entre 9 à 11 vedettes rapides appuyées par deux navires iraniens, "Shahid Nazeri" et "Shahid Siavochi", ont affronté pendant six heures cinq navires de guerre US dont l'USS Sullivan et l'USS Murphy. Cette confrontation a marqué l'apogée de plus de trois ans de guerre navale US Navy/CGRI, car elle s'est soldée par l'humiliante reculade de deux méga navires US truffés de radar SPY1 et de missiles Harpon, de Tomahawk, de Phalanx, et de torpille de 324 mm, face à une nuée de "petits bateaux" dotés seulement de roquettes il y avait une belle DCA comme Khordad-3 à bord de l'un des deux destroyers iraniens, des unités balistiques côtières braquées sur les Américains, mais le gros de combat s'est réalisé entre l'essaim de vedettes rapides qui barraient la route à des mastodontes de quelques 10000 tonnes de tonnage.

On se rappelle fort bien comment les Yankee, après avoir démenti l'épisode, se sont mis à s'en plaindre reconnaissant même que leur personnel était mort de peur à l'approche de ces petits bateaux car "si un accident se produisait, on était sûr de périr sur un flot de missiles". Or la phobie des vedettes rapides du CGRI vient de réapparaître ces jours ci via cet exercice naval US Navy/Jordanie, baptisé Digital Horizon qui s'est récemment déroulé dans le golfe d'Aqaba. La revue américaine The Drive écrit : "La marine américaine a lancé un test opérationnel d'un navire de surface sans pilote à énergie éolienne et solaire Saildrone Explorer dans le golfe d'Aqaba, à l'extrémité nord de la mer Rouge. Reliés à un réseau qui utilise l'intelligence artificielle et les capacités d'apprentissage automatiques, ces voiliers drones pourraient être un nouvel outil précieux pour aider à garder un œil sur les menaces maritimes dans la région et au-delà." 

"Saildrone" US/The Drive

Le "Saildrone" US paraît comme un mélange de vedette rapide et de drones que The Drive dit être doté de "caméras électro-optiques" avec "un certain degré de détection automatique de cibles activée par l'apprentissage automatique", ainsi que "divers capteurs océanographiques. Sa fonction? : "Un groupe de "Saildrones" avec diverses caméras vidéo à mouvement complet, y compris des caméras capables de vision nocturne ou d'imagerie thermique, mis en réseau et avec des liens avec d'autres navires et centres de commandement à terre, pourrait être utile à la Marine pour détecter et suivre les menaces ou les menaces potentielles, comme ainsi que simplement améliorer la conscience situationnelle globale persistante dans une zone spécifique. La reconnaissance automatisée des cibles et d'autres capacités qui utilisent l'IA ou des algorithmes d'apprentissage automatique pourraient ajouter à leur utilité." 

Vidéo: Une vedette rapide en phase de tir en immersion d'un missile de croisière Nasr/Fars  

Quiconque se connaîtrait un peu en chose militaire avouerait que là se manifestent au grand jours tous les couleuvres avalées en 3 ans de combat naval par un US Navy qui se sent trop petite face à la Résistance. 
Les allusions à "l'essaim de Saildrone", à l'intelligence artificielle, aux capacités de mis en réseaux et puis cette confusion au niveau de la fonctionnalité d'un tel objet tout et tout fait incarner non seulement les face-à-face US/Iran en mer mais encore ces attaques aux drones navales contre les navires israéliens, dont le modus operandi reste un total mystère pour l'axe US/Israël.

The Drive écrit :

"Le Navy Saildrone Explorer pourrait être un ajout précieux aux capacités du service dans le golfe d'Aqaba, qui touche Israël au nord et la péninsule égyptienne du Sinaï à l'ouest, ainsi que la Jordanie à l'est. C'est un lien important vers la mer Rouge pour Israël et la Jordanie, à la fois pour les opérations navales et la navigation commerciale, le port d'Aqaba étant la seule installation portuaire majeure de ce dernier pays."

Et d'ajouter :

"C'est également un point d'étranglement potentiel, quelque chose qui pourrait être préoccupant car divers types de menaces dans et autour de la mer Rouge provenant de militants houthis soutenus par l'Iran au Yémen, ainsi que l'Iran lui-même, continue de croître. Les Houthis ont déjà démontré leur capacité à utiliser des bateaux sans pilote chargés d'explosifs, ainsi que des drones suicides, des missiles de croisière et balistiques lancés au sol et des mines navales, pour menacer les navires de guerre, les navires commerciaux et les infrastructures côtières, entre autres cibles, dans et autour de l'Arabie saoudite voisine. Il y a eu des indications claires que les Houthis, ainsi que les forces iraniennes elles-mêmes, pourraient travailler pour étendre la portée de ces menaces au nord, notamment en les amenant à portée du sud d'Israël."

Mais le Navy Saildrone Explorer pourrait-il réellement empêcher un remake du scénario vécu par le navire israélo-britannique Mercer Street, qui depuis le 29 juillet date à laquelle il a été attaqué par un ou des Shahed-136 n'a plus donné de signe de vie?

Il y a bien lieu de s'en douter, rien qu'à comparer la dynamique intentionnelle au sein de l'axe de la Résistance avec le camp d’en face qui donne l'impression d'être des "cloneurs sans art".  Ce 13 décembre alors que le commandant de la Ve flotte s’exerçait à faire bouger ses Saildrones, l'Iran faisait sortir sa toute dernière invention de guerre navale asymétrique, soit les vedettes rapides-torpilleur! 110 vedettes rapides de classe Achoura ont ainsi été remises à la Force navale du CGRI, dans la ville portuaire de Bandar Abbas. Les photos prises lors de la cérémonie de remise de ces armes nous amènent à deviner que ces vedettes sont équipées de deux nouveaux projectiles : les torpilles lourdes et les missiles de croisière anti-navires.

Cérémonie de remise de vedettes lance-missiles à la Force navale du CGRI.
Cérémonie de remise de drones à la Force navale du CGRI. 

Or cette invention se fait en connaissance parfaite de l'ennemi et de ses failles. Pour contrecarrer les États-Unis, la Force navale du CGRI a depuis longtemps opté pour une stratégie d’anti-accès dans le golfe Persique et le détroit d’Hormuz, stratégie axée sur des mesures visant à rendre impossible une agression. 

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Dans le cadre de la stratégie d’anti-accès, le CGRI a bourré la zone du golfe Persique de missiles qui peuvent être tirés depuis les plateformes côtières, des vedettes lance-missiles et des unités aériennes bien équipées, afin de rendre coûteuse toute intervention ennemie. 

En réalité, la décision du CGRI d’armer ses nouveaux bateaux légers de torpilles et de missiles de croisière prouve comment cette force cherche à croître la portée de ses actions en cas de conflit même pour ses unités les plus légères. Lesdits bateaux ont une meilleure puissance de destruction, par rapport aux dernières versions qui utilisaient les roquettes de 107 mm en tant qu'arme principale.

Nouvelle génération des vedettes d'Achoura.

Jetant un coup d’œil à la cérémonie de remise de 110 vedettes à la Force navale du CGRI, une petite vedette rapide qui dispose de deux projectiles est à constater. La vedette ressemble à la nouvelle génération des vedettes de classe Achoura et les projectiles qui se laissent voir à ses deux côtés partagent des ressemblances avec le missile de croisière à courte-portée de Nasr entré en service, il y a quelques années, en tant que principale arme des vedettes légères du CGRI. Or le missile Nasr, conçu et fabriqué de A à Z en Iran, a une portée de 35 kilomètres. Avec une ogive de 150 kilogrammes, Nasr pèse presque 350 kilogrammes.

Les nouvelles vedettes remises au CGRI qui sont munies de missiles de croisière ou de lance-torpilles.

D’autre part, les photos montrent que les projectiles embarqués sur les vedettes rapides n’ont pas été placés dans des tubes et que leur extrémité se trouve tout près du moteur, ce qui laisse penser qu'il s’agit d’un tube chargé de torpilles qui rendrait la vedette plus mortelle puisque les torpilles sont plus légères, plus furtives et surtout dépourvues de ce feu réactif qui accompagne les missiles. En cas d’une confrontation militaire, des nuées de ces vedettes rapides torpilleurs pourront poser de très gros problèmes aux unités de surface ennemies. Là on n'est pas dans du domaine du spectaculaire mais des donnés testées et approuvées. Et c'est tout ce qui fait la différence entre la Résistance et le camp d'en face. D'ailleurs c'est la première vedette rapide aussi légère au monde avec un tonnage de 3 à 5 à être équipé de torpille.

Achoura vient ainsi rejoindre ces autres vedettes rapides que le CGRI a équipé en 2020 et pour la première fois dans le monde de missiles de croisière. Et tout ceci alors même que le Saildrone US se demande s'il est bon pour la guerre ou tout simplement pour des missions océanographiques! 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV