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Ce que la bataille de Maarib a changé au Moyen Orient

Les nouveaux missiles à fragmentation d'Ansarallah(capture)

Petra, l'agence jordanienne fait part de la médiation d'Amman entre Riyad et Téhéran sur fond des informations qui font état de la réduction de 10% pour l'exercice budgétaire 2022 des dépenses militaires saoudiennes; Riyad commence -t-il à comprendre qu'il a réellement perdu? Selon des sources la semaine qui vient de s'achever à Maarib marqué par les nouvelles capacités d'Ansarallah à lancer des raids héliportés, à chasser drones et avions de chasse aura été décisifs. Avec la perte de Maarib, le jeu géostratégique changera de fond en comble.

*Une réunion spécialisée sur les évolutions au Yémen s'est tenue dimanche à l'Institut stratégique de Tebyan, à Téhéran, en présence de l'ambassadeur du Yémen. La bataille de Maarib, l'entente d'Ansarallah avec les tribus yéménites, le retrait des troupes émiraties de la région de Hodeïda et le système politique yéménite figuraient parmi les sujets abordés par Ibrahim Mohammed al-Dailami.

« Premièrement, nous avons présenté un plan qui est loin de tout conflit militaire et que l’affaire de Maarib serait résolue pacifiquement. En conséquence, nous avons essayé de s’entendre avec les tribus de la province de Maarib, ce qui a permis à Ansarallah de reprendre le contrôle de 12 villes de la province. Auparavant, deux villes de Maarib étaient sous le contrôle de l'armée et des Comités populaires, mais maintenant la Résistance s’est emparée de 12 villes », a-t-il affirmé.

Il a dénoncé la guerre de nerf déclenchée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis contre Ansarallah pour dire : « L’ennemi a falsifié la réalité sur la population de Maarib. Il prétend que cette province abrite un million de personnes qui se sont dressés contre Ansarallah. Ce alors que la population de cette province s'élève à environ 100 000 personnes », a-t-il déploré.

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Selon l’ambassadeur du Yémen en Iran, la bataille de Maarib approche de son étape finale. Mohammed al-Dailami a qualifié d’erreur la fixation d’une date pour la libération de Maarib car c'est la bataille la plus difficile du Yémen. Et à propos de l'accord avec certaines tribus de cette province, il a dit : « Grâce à l'accord que nous avons signé avec les tribus, nous avons réussi à libérer les zones où elles étaient présentes. Si, par exemple, ces tribus comptaient 10 000 guerriers, nous aurions pu persuader certains d'entre eux de renoncer à combattre Ansarallah. Cependant, les négociations et les accords avec les tribus de Maarib ont joué un rôle très positif dans le succès des combattants d'Ansarallah, qui campent à la porte de la ville. 

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« Si nous pouvons reconquérir Maarib pacifiquement, les problèmes seront résolus. Mais le problème réside dans le fait que ce sont les troupes saoudiennes, émiraties et américaines qui y sont déployées et des groupes tels que Daech, Al-Qaïda et les Frères musulmans (Parti al-Islah) sont impliqués dans la bataille. Ces groupes exercent une influence sur les tribus de Maarib. Mais Ansarallah qui opte pour le dialogue essaie de les émanciper de l’emprise de ces groupes », s’est-il félicité.

Quant au démembrement du Yémen, il a indiqué : « L'armée et les Comités populaires sont déterminés à empêcher le démembrement du pays. Ils sont bien résolus à libérer les territoires occupés. La situation dans les zones occupées par des troupes étrangères, comme l'île de Socotra, est différente de celle de Maarib. En fait, la bataille dans les territoires occupés est une guerre contre les mercenaires saoudiens, émiratis et américains qui sont obligées de quitter le territoire  yéménite.

L’ambassadeur yéménite a qualifié de difficile la bataille à Maarib avant de préciser : « Cette bataille s’assimile à la guerre d'Alep en Syrie. La libération d'Alep a été un tournant dans la guerre syrienne et a changé la donne. Nous pensons que si Maarib est libérée, il sera facile de prendre le contrôle du reste du pays. »

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S’agissant du retrait des troupes émiraties et de leurs mercenaires de la zone stratégique de Hodeïda, il a ajouté : « Ce retrait trouve ses origines dans les faits politiques et ceux qui prévalent sur le terrain. Ce n'est pas vrai de dire que les Émirats ont changé leur stratégie. Comme je l'ai déjà dit, les Émirats doivent quitter le Yémen, sinon ils seront pris pour cible. Dans tous les cas, la guerre yéménite prendra fin, que ce soit militairement ou politiquement. »

En ce qui concerne le destin des mercenaires d’origine yéménite ayant combattu aux côtés des militaires saoudiens et émiratis, il a déclaré : « Nous décidons de décréter une amnistie générale après la fin de la guerre. Les mercenaires doivent déposer leurs armes pour être considérés comme des citoyens ordinaires. »

Ambassadeur de Sanaa à Téhéran (G), ancien ministre de la Défense iranien(D)

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« On ne peut comparer le Yémen ni avec l’Iran, ni avec l’Irak, ni avec le Liban. C’est une caractéristique qui est propre au Yémen. Il faudrait mettre fin au blocus de ce pays et indemniser les dommages qui lui ont été infligés. Après la guerre, le dialogue inter-yéménite commencera », a-t-il ajouté. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV