Ce corridor énergétique de la Résistance qui s'étend du golfe Persique aux Caraïbes en passant par la Méditerranée, corridor qui a poussé l'Amérique à changer de fond en comble ses plans en Syrie et au Liban, à pousser la Jordanie dans les bras de la première à chercher par hordes phalangistes interposées à déclencher la guerre civile au Liban, semble trouver une prolongation totalement inattendue qui ne devrait guère plaire aux USA. Au seuil d'une conférence intitulée "Pays voisins de l'Afghanistan plus la Russie" que Téhéran s'apprête à accueillir dès demain, les talibans viennent de jeter un pavé dans la mare en proposant à l'Iran de lui acheter son pétrole. Évidemment c'est un choc et pas des moindres quand on se rappelle que sous Ashraf Ghani l'Intéressé était allé jusqu'à couper le fleuve de Hirmand sur les provinces iraniennes réclamant du pétrole en échange de l'eau! C'est d'autant plus choquant pour l'Amérique que ses résidus terroristes ont tout fait ces 15 derniers jours pour que les Taleb et les chiites afghans s'entretuent : Rien que depuis octobre et pour la première fois dans l'histoire du pays les mosquées chiites ont été visées à Kunduz et à Kandahar avec un terrifiant bilan de 300 morts et dans les deux cas Daech-K, le tout dernier avatar de la CIA en a été l'auteur. Mais il semblerait qu'il y a quelque chose qui échappe cette fois aux Américains ou mieux dit qui les dépasse.
Simultanément à l’anniversaire de la “Semaine de l’unité islamique” célébrée à l'occasion de l'anniversaire de la naissance du prophète le Leader de la Révolution iranienne, l'Ayatollah Khamenei a prononcé un important discours où il a explicitement dénoncé l'Amérique comme source de ces tueries allant jusqu'à appeler les deux confessions à prier dans les mêmes mosquées afin de déjouer des attentats à base confessionnel et ethnique. Or l'appel rencontre un vibrant écho en Afghanistan. Est-ce une reconnaissance de facto des talibans? En tout cas les talibans ont salué les nouveaux propos du Leader de la Révolution islamique concernant l’unité accrue entre Chiites et Sunnites en Afghanistan.
Le porte-parole des talibans, Mohammad Naïm, a écrit sur Twitter : « Les talibans saluent les récentes remarques du Leader de la Révolution islamique d’Iran en termes desquelles il a appelé les Musulmans, Chiites et Sunnites, à consolider de plus en plus leur union en Afghanistan. »
« Grâce à Dieu, les complots des ennemis visant à briser l’unité des Musulmans seront neutralisés », dit le responsable du groupe afghan au pouvoir.
Or le tweet intervient alors qu’un responsable taliban a annoncé que Kaboul était prêt à acheter du pétrole à l'Iran.
Cité par l’agence de presse russe Sputnik, le chef de la Chambre de commerce et d'investissement afghan, Tavakol Ahmadiar, a déclaré lundi 25 octobre, que l'Afghanistan était prêt à acheter du pétrole à l'Iran, ce qui revient à dire qu'ils se moquaient bien des sanctions US. Il a fait ces remarques lors d'une vidéoconférence avec l'associé commercial iranien Ebrahim Hosseini.
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Kaboul travaille actuellement à résoudre sa pénurie actuelle de pétrole et espère que Téhéran pourra prendre les devants. Cependant, pour y parvenir, l'Iran doit aider son voisin à résoudre un certain nombre de problèmes.
Le responsable afghan a demandé à Hosseini d'aider à résoudre les problèmes du pays. Ahmadiar a déclaré que le renforcement des liens économiques et le développement du commerce sont essentiels pour les deux pays, et que les importateurs de pétrole afghans ont un besoin urgent des installations nécessaires du gouvernement iranien.
L'attaché commercial iranien s'est également engagé à aider Kaboul à créer les conditions nécessaires au commerce du pétrole entre les deux pays en éliminant les défis existants et en créant les installations nécessaires.
Certains n'hésiteraient pas à demander comment Kaboul pourra payer les achats de pétrole brut à l’Iran, car la plupart des réserves du pays aux États-Unis sont gelées depuis que les talibans ont pris le contrôle du pays, mais ils auraient tort de ne pas penser aux échanges en monnaie nationale voire en troc.
Un premier convoi de pétrole iranien arrivé en Afghanistan et ce sera la tête des Américains à être trop beau à voir.