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E-Press du 4 octobre 2021

Les missiles russes Iskander déployés à Kaliningrad peuvent emporter des ogives nucléaires.©DW

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Au sommaire :

1- Date de la relance du réacteur d’Arak ?

L’Iran annonce la relance de son réacteur nucléaire à eau lourde d’Arak.

Le réacteur nucléaire à eau lourde IR-20 d’Arak, arrêté conformément à l’accord de Vienne, sera relancé d’ici un an, annonce le président de la commission pour l’énergie du Parlement iranien, ce dimanche 3 octobre.

En avril dernier, l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA) avait déclaré que les essais à froid du réacteur IR-20 pourraient commencer au premier semestre de l’année iranienne, qui avait débuté le 21 mars. Selon le porte-parole de l’OIEA, Behrouz Kamalvandi, « on met généralement le réacteur en marche un an après les essais à froid ».

Le 2 décembre 2020, le Conseil des gardiens de la Constitution iranienne a approuvé un projet de loi qui prévoit entre autres de relancer le projet de reconstruction du réacteur d’Arak, adopté avant la signature du Plan global d’action conjoint (PGAC ou JCPOA selon le sigle anglais) sur le nucléaire iranien. Le texte oblige en outre le gouvernement iranien à produire au moins 120 kilogrammes d’uranium enrichi à 20 % par an.

Aux termes du JCPOA signé en 2015 à Vienne par l’Iran et le Groupe 5 +1 (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne), Téhéran s’était engagé à reconfigurer le réacteur à eau lourde situé à 60 kilomètres au nord-ouest de la ville d’Arak, dans la province de Markazi. L’Iran devait en outre limiter l’enrichissement d’uranium à 3,67 % contre la levée des sanctions adoptées par le Conseil de sécurité de l’ONU, les États-Unis et l’UE.

Selon un rapport publié par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) en 2016, le cœur a été retiré du réacteur conformément à l’accord de Vienne, et du béton y a été coulé afin de le rendre inopérant.

Le 8 mai 2018, les États-Unis se sont retirés de l’accord de Vienne et ont rétabli leurs sanctions contre l’Iran. Deux ans plus tard, le 8 mai 2020, le président iranien de l’époque Hassan Rohani a annoncé que l’Iran reviendrait sur certains de ses engagements.

Malgré l’intention de regagner l’accord nucléaire, l’administration Biden n’a pas trop avancé dans ce sens. En juin, le Parlement iranien a été saisi d’un projet de loi proposant d’interdire toute négociation entre l’Iran et les États-Unis. Le nouveau président iranien, Ebrahim Raïssi, a indiqué qu’il n’allait pas rencontrer Joe Biden et que Téhéran ne mènerait pas d’entretiens avec Washington s’ils ne garantissaient pas le respect des intérêts iraniens.

Source : Sputn:ik

2 - Conquérants de Kheybar : le message iranien

L’exercice « Les Conquérants de Kheybar » est un message clair au sionisme et à Daech.

Le représentant des chrétiens assyriens à l’Assemblée consultative islamique d’Iran a déclaré : « Le grand exercice de l’armée de terre au nord-ouest d’Iran, baptisé Conquérants de Kheybar, était un message clair adressé au sionisme et à Daech, et cela ne peut être considéré comme une déclaration de guerre. » 

« Cet exercice est une démonstration de l’autorité de l’Iran contre toute attaque à ses frontières et fait comprendre l’état de préparation élevé de l’armée iranienne », a annoncé Charlie Anouyeh Tekiyeh.

Les forces terrestres de l’armée iranienne ont organisé un exercice avec la participation d’unités d’artillerie, de drones et avec le soutien d’hélicoptères de l’armée de l’air.

« La coïncidence de cet exercice avec certains mouvements aux frontières nord-ouest de l’Iran a provoqué des malentendus, alors que la République islamique d’Iran reconnaît l’intégrité territoriale de tous les pays de la région et n’est en guerre avec aucun pays », a-t-il indiqué avant de poursuivre : « L’exercice se déroule à chaque fois dans une partie du pays, et cette fois-ci il s’agit du nord-ouest du pays. L’action traduit la vision sage et le niveau de préparation de la République islamique d’Iran. »

Une petite partie des réalisations et des équipements militaires modernes du pays est exposée en marge de l’exercice, témoignant des progrès des industries aérospatiale et biotechnologique.

L’exercice « Les Conquérants de Khyebar » a débuté vendredi 1er octobre, avec la présence des forces blindées, des unités d’artillerie, des divisions de drones, de guerre électronique et d’ingénierie au nord-ouest de l’Iran entre les villes Poldasht-Jolfa.

La bataille de Kheybar dont l’exercice iranien tire son nom est l’une des batailles du Prophète de l’Islam (S) contre les Juifs dans la région de Kheybar. Cette bataille débuta le mois de Muharram de la septième année de l’Hégire et se termina le mois de Safar par la victoire des musulmans.

Source : IRNA

3 - Sa Majesté déclare la guerre à la Chine !

La Chine a fermement condamné le passage d’une frégate britannique lundi dans le détroit de Taïwan, jugeant que cette manœuvre « recèle de mauvaises intentions ».

Selon une annonce faite via Twitter par l’équipage du navire, le HMS Richmond a traversé le détroit pour se rendre au Vietnam. La frégate avait été déployée en mer de Chine orientale dans le cadre des opérations des Nations unies visant à garantir l’application des sanctions contre la Corée du Nord.

Alors que le porte-avions HMS Queen Elizabeth est actuellement en mission dans la région Indopacifique au sein du Carrier Strike Group 21, la Royal Navy a déclaré que son second navire du même type, à savoir le HMS Prince of Wales, était désormais opérationnel, après avoir pris part aux exercices Dynamic Marine/Joint Warrior qui, organisés au large de l’Écosse, viennent de s’achever.

À noter que, durant ces manœuvres, le HMS Prince of Wales est devenu le « premier navire » de la Royal Navy à mettre en œuvre des drones aériens embarqués, à savoir des Banshee Jet 80+ qui, fournis par QinetiQ, peuvent voler à la vitesse de 400 nœuds et l’altitude de 25’000 pieds.

« Il y a un réel besoin d’un drone à bas prix, comme le Banshee, qui puisse reproduire une gamme de menaces dans le ciel et fournir un banc d’essai pour de futures charges utiles », a commenté un responsable des tests et de l’évaluation au sein de la Royal Navy.

Quoi qu’il en soit, la participation du HMS Prince of Wales aux exercices Dynamic Marine/Joint Warrior a « marqué deux ans d’entraînements intensifs pour les 700 membres de son équipage, les escadrons de la la Royal Navy et de la Royal Air Force et des milliers de militaires et de civils », a fait valoir la marine britannique.

Désormais, a-t-elle insisté, le HMS Prince of Wales « peut rejoindre le HMS Queen Elizabeth sur la scène mondiale ». En effet, comme l’a souligné son « pacha », le capitaine de vaisseau Steeve Higham, ce second porte-avions est « prêt à appareiller à 30 jours de préavis pour des opérations dans le monde entier ».

Source : Opex 360

4 - Ukraine, membre de facto de l’OTAN

La scission entre Washington, Paris et Berlin au sujet de l’admission de l’Ukraine à l’OTAN est apparue clairement en 2008 lorsque le président George W. Bush a fait pression férocement pour lancer une telle invitation. Les dirigeants français et allemands se sont fermement opposés à cette mesure lors du sommet de l’OTAN.

Dans ses mémoires, l’ancienne secrétaire d’État Condoleezza Rice a rappelé que la chancelière allemande Angela Merkel était particulièrement franche, qualifiant l’Ukraine de « gâchis corrompu » et avertissant qu’une offre d’adhésion provoquerait dangereusement la Russie.

L’opposition alliée a tenu, et le mieux que Bush a pu en tirer était une déclaration au sommet affirmant qu’« un jour » l’Ukraine deviendrait membre de l’OTAN. Cependant, il n’y avait pas de calendrier, et plus important encore, le sommet n’a pas approuvé un plan d’action pour l’adhésion (MAP) qui conduirait à un tel calendrier.

Cependant, les dirigeants américains n’ont pas abandonné, pas plus que Kiev. L’administration de Barack Obama a poursuivi sa campagne pour admettre l’Ukraine dans l’alliance, et bien que Donald Trump ait affiché moins d’enthousiasme pour cette étape, son administration est restée officiellement attachée à cette position.

Les efforts de lobbying de Kiev se sont également poursuivis. En 2018, le président de l’époque, Petro Porochenko, a pressé l’OTAN d’approuver rapidement un MAP.

Depuis que Joe Biden est devenu président, les efforts de l’Ukraine et de ses admirateurs aux États-Unis pour obtenir l’adhésion se sont multipliés. En février, le Conseil atlantique des États-Unis, servilement pro-ukrainien, a souligné la question plaintive du président ukrainien Volodymyr Zelenskiy : « Pourquoi l’Ukraine ne fait-elle toujours pas partie de l’OTAN ? »

Le Conseil a publié un article du ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dymytro Kuleba, affirmant que la correction de cette situation était attendue depuis longtemps. En septembre, Zelenskiy a pressé Biden d’intensifier ses efforts pour garantir l’adhésion de son pays à l’OTAN. « Si nous parlons de l’OTAN et du MAP, j’aimerais vraiment obtenir des détails (de Biden) — oui ou non », a déclaré Zelenskiy. « Nous devons obtenir des dates claires et la probabilité que cela se produise pour l’Ukraine. »

Comme ses deux prédécesseurs immédiats, Biden a tenté d’esquiver la question de l’adhésion officielle de l’Ukraine à l’Alliance. L’une de ses raisons est la même que Merkel a citée il y a 13 ans : l’Ukraine est toujours un gâchis corrompu. En effet, non seulement la corruption en Ukraine est au moins aussi grave qu’elle l’était à l’époque, mais le régime actuel de Kiev montre de nombreux signes d’autoritarisme croissant. Ces problèmes feraient de l’Ukraine un partenaire plutôt gênant pour la France, l’Allemagne et d’autres membres.

Ces dernières années, cependant, les actions des États-Unis ont de plus en plus fait de la question de l’adhésion formelle une distinction sans différence. Washington a simplement ignoré les réticences françaises et allemandes à étendre un engagement de sécurité de l’OTAN à l’Ukraine.

Au lieu de cela, les dirigeants américains traitent Kiev comme un membre de facto de l’OTAN et un allié militaire crucial des États-Unis.

L’administration Trump a approuvé plusieurs expéditions d’armes à Kiev, des ventes comprenant des missiles antichars Javelot que la Russie considère particulièrement déstabilisants.

Ces transactions se sont intensifiées depuis que Biden est entré à la Maison Blanche. Les partisans enthousiastes de l’Ukraine au Congrès veulent intensifier ce soutien de manière significative.

Un amendement au projet de loi sur la défense de 2022 fournirait à l’Ukraine des missiles de défense aérienne sophistiqués, aboutissant probablement à un système de « dôme de fer » que le personnel de l’armée américaine exploiterait.

Il y a de très bonnes chances que la version finale de la législation inclue cette disposition, plaçant ainsi les troupes américaines en première ligne de la confrontation volatile et en cours entre l’Ukraine et la Russie.

Source : ukdefencejournal.org

5 - Le bastion balistique russe menacé ?

L’OTAN utilise l’enclave russe de Kaliningrad comme une queue de tigre hors de la cage pour prendre son pouls. Le déploiement de missiles Iskander à Kaliningrad pourrait faire du bastion russe un avant-poste au cœur de l’Europe de l’Est dans un affrontement nucléaire puisque ces missiles sont capables d’emporter des ogives nucléaires.

Des avions de reconnaissance de l’US Air Force et de la Royal Air Force des RC-135 Rivet Joint ont survolé l’enclave russe de Kaliningrad. Le Boeing RC-135 et ses capteurs sont conçus pour « absorber » les émissions électroniques des systèmes de communication, radar et autres. Mais que représente Kaliningrad pour l’Occident ? Étant le point le plus occidental du territoire russe et à cheval sur la Pologne au sud et la Lituanie au nord, l’enclave russe de Kaliningrad est l’objet de toutes les convoitises occidentales et cela survient peu de temps après qu’un RC-135 britannique eut été repéré au-dessus de la mer Noire ; cette utilisation massive de ce type d’avion de reconnaissance montre l’augmentation des tentatives souvent infructueuses des camps atlantistes de reconquérir l’enclave russe. Le territoire a été annexé à l’Allemagne en 1945. Mais que faisait le RC-135W là-bas ?

Selon le site Web de la Royal Air Force, le RC-135W Rivet Joint est un avion dédié à la surveillance électronique qui peut être utilisé sur tous les théâtres d’opération lors de missions stratégiques et tactiques. Ses capteurs « absorbent » les émissions électroniques des communications, des radars et d’autres systèmes.

Le RC-135W Rivet Joint emploie des spécialistes multidisciplinaires d’officiers de systèmes d’armes (WSO) et d’opérateurs de systèmes d’armes (WSOp) dont la mission est d’étudier les éléments du spectre électromagnétique afin d’obtenir des renseignements pour les commandants.

La Royal Air Force affirme que Rivet Joint a été largement déployé pour l’opération Shader et pour d’autres tâches opérationnelles. Il avait été officiellement nommé Airseeker, mais est presque universellement connu en service sous le nom de RC-135W Rivet Joint.

Les médias proche du ministère britannique de la Défense ont rapporté dimanche les vols d’espionnage britanniques et américains autour de la zone de « Kaliningrad », connue sous le nom de bastion des missiles russes.

Le déploiement de divers systèmes de missiles russes, notamment des systèmes de lancement de missiles sol-air S-400 et les système de missiles Alexander à Kaliningrad, en Russie, est un sujet de préoccupation pour l’OTAN. Cette région est le siège de la flotte baltique de l’ex-Union soviétique depuis le début de la guerre froide et revêt une importance stratégique. Le déploiement de missiles Iskander à Kaliningrad pourrait faire du bastion russe un avant-poste au cœur de l’Europe de l’Est.

Parallèlement, l’US Air Force a annoncé la création de la première base permanente pour le déploiement de ses chasseurs F-35 en Europe continentale.

En coordination avec l’OTAN, l’US Air Force entend augmenter ses vols d’espionnage à proximité de l’espace aérien russe. La Russie n’a pas encore réagi au déploiement de la base de combat américaine F-35 en Grande-Bretagne, mais ne tolérera certainement pas les mouvements militaires américains près de ses frontières.

L’armée de l’air russe a bloqué à plusieurs reprises des missions de patrouille aérienne des États-Unis et de l’OTAN à proximité de son espace aérien lors de missions réussies ces derniers jours et semaines.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV