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Zoom Afrique du 7 septembre 2021

Le président centrafricain, Faustin Archange Touadéra.

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En Centrafrique, la France fait-elle marche arrière ou profite-t-elle de l’appui américain pour récupérer son « pré carré » comme ils l’appellent dans les médias mainstream.

Actualité en Afrique :

  • Djibouti et l’Éthiopie s’efforcent pour une gestion « efficace et coordonnée » des zones transfrontalières
  • Sénégal : cérémonie officielle d’entrée en vigueur du Sénégal Power Compact est prévue jeudi
  • Côte d’Ivoire : L’annonce d’un faux cas d’Ebola fait douter de l’Institut Pasteur
  • Bientôt le premier tracteur agricole 100 % solaire made in Burkina Faso

Analyses de la rédaction :

1. Le Burkina Faso s’investit entièrement pour anéantir l’insécurité !

Outre le fait que les Burkinabés prennent les armes pour épauler les forces armées nationales, le reste de la population, à savoir ceux qui ne prennent pas les armes, s’engagent pour aider à résoudre ce problème.

Le ministre des Ressources animales et halieutiques, Tegwendé Modeste Yerbanga, a ouvert dans la matinée de ce dimanche 5 septembre 2021, le séminaire national du Centre d’études, de recherches et de formations islamiques (CERFI) à Manga dans la région du Centre-Sud. Ce séminaire de quatre jours se veut un cadre de réflexion des acteurs sur les questions sécuritaires au Burkina Faso.

Placé sous le thème « Eduquer et former dans un contexte d’insécurité », ce séminaire sera un cadre de réflexion des acteurs du CERFI. Venus de toutes les 13 régions du pays, les participants auront pour tâche de trouver des solutions en vue d’améliorer la situation sécuritaire dans notre pays, informe le ministère en charge des ressources animales. 

Pour y arriver, le CERFI veut compter sur l’éducation et la formation, socles d’un développement harmonieux et durable, indiquent les services de communication du ministère.

Patron de ce séminaire, Dr Tegwendé Modeste Yerbanga, ministre en charge des ressources halieutiques, a salué l’initiative du CERFI. Selon lui, le thème cadre bien avec les engagements du Président du Faso, qui fait de la lutte contre l’insécurité, une priorité « absolue » de sa gouvernance. Le ministre a donc encouragé les séminaristes à participer activement aux différentes réflexions en lien avec le thème.

Il leur a rassuré que les solutions qu’ils proposeront à l’issue de ce séminaire pour lutter contre l’hydre terroriste seront transmises à qui de droit pour une prise en compte dans la nouvelle stratégie de lutte contre le terrorisme dans le pays.  

Cette nouvelle stratégie a d’ailleurs été annoncée cette semaine.

Les forces de défense et de sécurité burkinabées se réorganisent pour mieux faire face aux attaques des groupes armés. Une nouvelle stratégie de la sécurité nationale sera bientôt mise en œuvre, selon le général de brigade Simporé, ministre délégué à la Défense.

Réorganisation des forces sur le terrain, redécoupage territorial et occupation des zones sous menace, les nouvelles autorités en charge de la défense et la sécurité veulent souscrire et endiguer les attaques terroristes au Burkina Faso.

Malgré les énormes pertes civiles et militaires de ces dernières semaines, le général Aimé Barthelemy Simporé salue le travail de ses hommes sur le terrain. Il annonce un grand chantier sur le plan sécuritaire pour plus d’efficacité sur le terrain.

Nous étions dans une posture du temps de paix, pendant longtemps, avec une articulation qui prévoyait juste des régions militaires comme réservoirs de forces. Et bientôt, nous allons amorcer une nouvelle réorganisation pour être le plus proche possible de notre mission opérationnelle. Nous allons donc construire un système de formation qui soit la plus complète possible. Nous allons beaucoup plus former ici, pour avoir un système complet.

Le maillage sécuritaire comprendra également la construction de brigades de gendarmerie et de commissariats, surtout dans les régions encore non infestées par les groupes armés, mais où la menace est présente, comme l’explique Maxime Koné, le ministre à la Sécurité.

La partie Grand Ouest de notre pays, y compris les Cascades, les Hauts Bassins, le Sud-Ouest, donne aujourd’hui des signaux qui sont inquiétants. Et donc il s’agira pour nous de faire de l’anticipation dans ces espaces, pour nous positionner avant qu’elles ne basculent.

Cette nouvelle stratégie de la sécurité nationale prendra en compte le volet diplomatique, afin que les actions entre le Burkina Faso et ses partenaires soient mieux coordonnées selon le ministre de la Sécurité.

La solidarité est extrêmement élevée au Burkina Faso.

Au Burkina Faso, plusieurs familles des forces de défense, de sécurité et des volontaires pour la défense de la patrie, tués dans le cadre de la lutte contre les groupes armés terroristes, ont reçu des vivres et une aide financière.

Une cérémonie de collecte de dons a été organisée par le Mouvement pour la culture de la paix et l’amour de la patrie pour soutenir l’effort de guerre. Des représentants des forces de défense et sécurité, des volontaires pour la défense de la patrie ainsi que des responsables religieux et coutumiers ont reçu des distinctions pour leurs efforts pour la recherche de la paix dans le pays.

C’est grâce à cette union que le Burkina Faso est encore debout face à ce fléau de terrorisme. Il faut rappeler que le Burkina est l’un des seuls pays à avoir refusé l’aide militaire des troupes d’occupation occidentale sur son territoire. Mais l’union des Burkinabés aura raison du terrorisme et du néocolonialisme !

2. RCA : énorme marche arrière de la France ?

En Centrafrique, la France fait-elle marche arrière ou profite-t-elle de l’appui américain pour récupérer son « pré carré » comme ils l’appellent dans les médias mainstream.

Sylvain Itté, ambassadeur français pour la diplomatie publique en Afrique effectue actuellement une visite de 5 jours en République centrafricaine. Le diplomate fraîchement nommé à ce poste rencontre notamment le Premier ministre, le directeur de cabinet de la présidence, la ministre des Affaires étrangères, celui de la Communication, la société civile et les journalistes dans un contexte où l’axe Paris-Bangui traverse une zone de turbulence.

Objectif annoncé par le média RFI : « dresser un bilan » des relations franco-centrafricaines pour reprendre « un dialogue constructif ». La France a gelé son aide budgétaire et suspendu une partie de sa coopération militaire au printemps. Ce qui a prouvé également que la Centrafrique n’en avait pas besoin.

En cause selon Paris, l’influence grandissante des « paramilitaires russes » en RCA et la multiplication des « fausses informations » et propos hostiles à la France. Des « manipulations » selon Sylvain Itté. « Elles sont multiples, multiformes, elles se situent ici en RCA, en France, dans des pays limitrophes de la RCA. Nous les connaissons, nous savons absolument qui en sont les auteurs et parfois les commanditaires. » Par contre, il faudrait également préciser que ces fameuses « fausses informations » « hostiles » à la France ne concernent pas seulement la Centrafrique ou les pays limitrophes de la RCA, mais bien toute l’Afrique, et également le peuple français. Car, pour rappel, ce sont les dirigeants français qui sont dans le collimateur et non bien sûr la population française. Ce qui suit d’ailleurs

Serge Ghislain Djorie, ministre de la Communication et des médias et porte-parole du gouvernement : « Nous voulons dire à l’ensemble de la population centrafricaine et de la population française que nous n’avons aucun souci avec la France. Par rapport à ce qui se trame en termes de campagne de désinformation, nous allons travailler là-dessus. Ceux qui sont en charge de cela, nous commençons à les identifier. Je pense que dans un bref délai, nous allons répondre à leurs préoccupations. »

En coulisses on apprend qu’il s’agit de passer un message ferme aux autorités centrafricaines pour obtenir, dit-on, des « actes concrets » suite aux promesses de normalisation du nouveau gouvernement Dondra. Tandis que le président Touadéra vient d’installer le comité d’organisation du dialogue républicain, mais pas sous l’égide des partenaires internationaux.

Mais pour rappel, ce n’est pas non plus des efforts qui doivent se faire seulement du côté centrafricain. Bien sûr, si la France adopte un comportement d’égal à égal avec les partenaires africains, il est clair que la donne changera, et qu’il ne sera pas nécessaire pour que la Centrafrique fournisse des efforts pour traquer les fausses nouvelles. Paris devrait fournir également un travail de ce point de vue, à savoir, empêcher la désinformation à l’égard des pays africains, cesser de les faire passer pour une sous classe, cesser de montrer l’Afrique comme des pays non développés et on en passe. Le travail serait astronomique que Paris devrait fournir pour redorer son blason en Afrique, et plus le temps passe, et plus on pas l’impression que cela arrivera. Mais bon, qui sait !

En attendant cela, la France à l’air de faire une marche arrière. La Centrafrique a bel et bien les cartes en main, grâce à l’union entre la population, l’armée nationale et le gouvernement ! 

3. Guinée : un coup d’État à l’américaine !

Dans notre Zoom Afrique d’hier, nous avons évoqué quelques points qui nous permettaient de penser que les États-Unis étaient derrière ce coup d’État en Guinée. Maintenant, et vu la réaction de la Communauté internationale, nous avons récolté plus d’éléments.

La Chine et la Russie ont condamné avec fermeté ce coup d’État en Guinée.

La Russie a appelé lundi à la libération immédiate du président guinéen Alpha Condé, qui a été évincé par des soldats dimanche, rejoignant d’autres nations qui ont dénoncé le coup d’État.

Moscou a une longue histoire de relations avec Conakry qui remonte à la coopération commerciale et économique à l’époque soviétique et se concentre actuellement principalement sur le commerce des métaux.

« Moscou s’oppose à toute tentative de changement anticonstitutionnel de direction », a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. « Nous exigeons la libération de M. Condé et la garantie de son immunité. Nous estimons nécessaire de ramener la situation en Guinée aux normes constitutionnelles dans les plus brefs délais.

Des soldats, qui semblent avoir Condé en détention, ont convoqué ses ministres et de hauts responsables gouvernementaux à une réunion lundi, ajoutant que le fait de ne pas y assister serait considéré comme une « rébellion ».

La prise de contrôle de ce pays d’Afrique de l’Ouest qui détient les plus grandes réserves mondiales de bauxite, utilisée pour produire de l’aluminium, a fait grimper lundi les prix du métal à un sommet de 10 ans. Il n’y avait aucune indication de rupture d’approvisionnement pour le moment.

Les prix du minerai d’aluminium bauxite de Guinée ont également atteint leur plus haut niveau en près de 18 mois en Chine, le plus gros consommateur de métaux.

Le russe Rusal, troisième producteur mondial d’aluminium, exploite trois mines de bauxite et une raffinerie d’alumine en Guinée. Les mines de bauxite en Guinée représentent 42 % de la capacité totale de bauxite de Rusal.

Le producteur russe Nordgold exploite la mine d’or de Lefa en Guinée, qui représentait 17 % de la production totale de Nordgold en 2020.

« Nordgold n’est pas affecté par la situation politique actuelle en Guinée et notre site minier continue de fonctionner normalement... Nous surveillons la situation de près », a déclaré Nordgold dans un communiqué lundi.

Ce qui est également intrigant c’est que ce coup d’État survient une semaine après le sommet transfrontalier Cameroun Nigeria, l’accord de coopération militaire entre Moscou et Abuja, et l’annonce de la Chine d’exploiter l’un des plus grands gisements de bauxite d’Afrique au Nord Cameroun estimé à 892 millions de tonnes. La Guinée Conakry c’est 40 milliards de tonnes de bauxite et 20 milliards de tonnes de fer, la Guinée a signé un accord de coopération militaire avec la Russie en 2018, Conakry s’est alignée derrière Abuja et Accra pour s’opposer à la monnaie Eco des banquiers occidentaux. Et c’est ce qui laisse à penser que Washington se trouve derrière ce coup d’État. La France fait certes partie de ces plans en tant que bras armé des États-Unis. C’est d’ailleurs pour cela qu’en Centrafrique ou Madagascar, ce sont des barbouzes français qui ont été arrêtés et mis en avant dans les médias mainstream.

Avec ce coup d’État, Washington espérait donc porter un grand coup aux partenaires du bloc de l’Est de la Guinée. Washington et Paris sont passés à la vitesse supérieure, car ils perdent pied sur le continent, et ce changement de stratégie leur permettrait de garder la main sur le continent africain. Cela aurait pu fonctionner il y a quelques décennies, mais actuellement, ils ont affaire en plus à un problème de taille, à savoir une population éveillée et qui se soulève contre le néocolonialisme !

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SOURCE: FRENCH PRESS TV