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Raïssi, président; Trois des 4 candidats pro Résistance totalisent près de 90% des votes

Au centre, le nouveau président iranien Ebrahim Raïssi, entouré de l'ex-haut commandant en chef de l'axe de la Résistance, le feu général Qassem Soleimani (D) et de l'ancien commandant en chef du CGRI, le général Jafari. (Archives)

Avec ses meilleures armes médiatiques, ses réseaux sociaux tentaculaires liés à ses services secrets et ses milliers d'agents reconvertis en journalistes dont quelque 500 se trouvent toujours en Iran, l'Empire US ne saura renier ce qui s'est passé le vendredi 18 juin en Iran : le peuple iranien s'est affirmé comme partie prenante de la Résistance. 

Trois des 4 candidats au 13e scrutin présidentiel qui, de prolongation en prolongation, a duré 18 heures d'affilée, tant a été grande la foule de quelque 59 millions d'électeurs appelés aux urnes, appartiennent à la "ligne dure"Dans le jargon médiatique de l'Empire, la "ligne dure" veut dire "diamétralement opposée au maximalisme, à l'expansionnisme" d'un axe US/Sionisme qui a fait par exemple que la France devienne sans réellement comprendre pourquoi la "tête de pont" de la guerre américaine contre la Russie, alors même que Biden vient de s'entendre royalement avec Poutine à Genève.

Le ministre français des Affaires étrangères, Le Drian, trouve soudainement opportun de "juger possible une frappe nucléaire russe en Europe". Évidemment ce jugement n'est pas celui d'une majeure partie des Français qui, tiraillée entre diverses crises socio-économiques, n'a rien à faire de la "dissuasion nucléaire" - épouvantail destiné à placer davantage leur continent sous la férule US/Israël -, mais celui de l'axe US/Israël qui cherche à vicier les réels besoins des sociétés entières, quitte à leur imposer son propre calendrier pour mieux les dépouiller, les manipuler, les exploiter. 

Le vendredi 18 juin, une majorité d'Iraniens a dit un grand "NON" à ce modus operandi colonialiste qui à travers un système néolibéral en banqueroute continue à ronger une bonne partie de la planète. Ce "NON", les Iraniens l'affirment pour la 42e année consécutive, alors même qu'Israël vient de sortir "agonisant" de 11 jours de bataille balistique folle et que l'Amérique, au bout de 4 ans de Trump et 6 mois de Biden, voit tour à tour son Armée de terre au Moyen-Orient, repartie qu'elle est, à travers 150 bases terrestres, devenir "l'otage" de l'axe de la Résistance, sa puissante US Air Force si superbement grossie à coup des milliards de dollars, à l'effet de détruire les pays entiers du "Moyen-Orient élargi", et se dégonfler face "aux petits drones iraniens".

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Les trois candidats "ultra conservateurs" totalisent à eux seuls plus de 90% des voix pour un taux de participation frôlant les 54% et c'est Ebrahim Raïssi, le "plus ultraconservateur de tous" qui a gagné, à en juger les résultats des premiers dépouillements qui le donnent accrédité de plus de 17.8 millions de voix sur un total de 28 millions. 

Et bien ceci renverse tous les calculs d'un Empire qui a usé et abusé des "plus dures sanctions de l'Histoire" contre les Iraniens, de "menaces, clashs militaires", d'assassinats de hauts commandants militaires, de savants nucléaires, d'attaques contre pétroliers, cyberattaques,... Et tout ceci, sur fond d'une campagne médiatique hystérique criant à tue-tête: "L'Iran est sur le point de capituler". Eh bien non, l'Iran n'a pas capitulé et ne capitulera pas !

Aux négociations nucléaires, puisque c'est là le point de focalisation du camp d'en face, c'est cette "voix dure" qui parlera désormais : non pas tant pour couper le dialogue avec le reste du monde, mais pour ne plus permettre qu'une puissance en déclin comme l'Amérique, ose signer un document international reconnu (PGAC) puis le déchirer et ce, au mépris de ses propres alliés et surtout à leurs dépens. Cette "ligne dure", les Iraniens l'ont adoptée pas uniquement pour eux-mêmes, mais pour les peuples de la Résistance qui en Palestine, en Irak, en Syrie, au Yémen et au Liban ont prouvé au reste de la planète que l'Empire n'est plus et que chaque Etat-nation peut devenir le maître de son destin et qu'il n'existe aucune fatalité.

Vendredi un dernier reportage de France 24 sur l'Iran débutait en ces termes: "En Iran, les bureaux de vote accueillent depuis vendredi matin les Iraniens, appelés à élire le successeur de Hassan Rohani à la présidence. Les premières tendances données par les médias iraniens conservateurs laissent présager un taux d'abstention inédit. L'ouverture des bureaux de vote a même été prolongée jusqu'à 2 h du matin." C'est dire à quel point les Iraniens ont faussé le jeu et ont pris de court le camp d'en face qui, à l'heure qu'il est, devrait se demander s'il est opportun ou pas de s'obstiner à inclure les "missiles iraniens" au dialogue ou parler encore du "rôle déstabilisateur d'une nation".

En termes de bourdes et de lapsus révélateurs et un peu prémonitoires, il y a aussi cet article du Monde que signe la Sioniste Eva Illouz, sociologue franco-israélienne et directrice d’études à l’Ecole des Hautes études en sciences sociales. Cette note reprend mot à mot des analyses régulièrement parues sur ce site comme quoi l'entité sioniste est une méga base militaire où le moindre choc s’avère fatal et mortel : "Une enquête menée par l’Israel Democracy Institute (un think tank de centre droite) montre qu’en 2020, les Israéliens, en majorité, ne croient ni à leurs institutions ni à ceux qui les représentent. Ainsi, seulement 32 % d’entre eux font confiance à la presse. En 2012, quand Benyamin Nétanyahou n’avait même pas encore été inculpé, une enquête d’opinion avait établi que la moitié de la population considérait le leadership du pays corrompu."

Et l'article d'ajouter : "Dans une étude sur l’Italie du Nord et du Sud, le politologue de Harvard, Robert Putnam, a montré que la confiance dans les institutions (ce qu’il appelle le « capital social ») est cruciale pour le développement économique ainsi que pour la possibilité de maintenir une culture démocratique. Quand le capital social est déficitaire, la société se trouve réduite à un monde hobbesien où chacun se bat pour les intérêts de son groupe, sa famille et son clan sans arriver ni à créer ni à défendre une conception du bien commun. Symptomatique de ce processus, à la dernière élection américaine, 77 % des Israéliens préféraient Donald Trump à Joe Biden, la brutalité vulgaire à la sobriété humaniste. Israël n’est pas une démocratie comme les autres. C’est une démocratie sécuritaire qui n’a peut-être aucun équivalent dans le monde. Etre une démocratie sécuritaire, c’est être mû et agi par la préoccupation fondamentale et permanente de la survie. Institutionnellement, cela veut dire que l’armée, les services de renseignement et les services secrets jouent un rôle central dans la vie politique, morale et culturelle et constituent une matrice d’habitudes et une vision du monde qu’on peut nommer «sécuritisme»."

Or ce "sécuritisme" est tout ce qu'il y a de plus opposé à la Résistance : quand le premier désunit, atomise et anéantit, le second rassemble et unit, ravive. 

Le "sécuritisme sioniste" a échoué en mai 2021 face à Gaza comme il avait échoué en 2006 dans le sud du Liban, et comme il ne cesse d'échouer depuis 10 ans en Syrie à travers sa campagne de guerre dans la guerre. A propos, la chaîne libanaise Al-Mayadeen a diffusé, vendredi soir, alors même que les Iraniens glissaient leurs derniers bulletins de vote dans les urnes, une émission spéciale se concentrant sur la façon "anxieuse" dont Israël couvrait la présidentielle iranienne. Le journaliste a tenté de faire un lien de cause à effet entre cette anxiété et la "fameuse bombe iranienne" que Naftali Bennett dit ne pas tolérer tout comme son prédécesseur

Il y en a qui dirait que cette affaire "nucléaire" n'est qu'un prétexte et que ce que l'entité sioniste suivait avec anxiété était ceci : la fin du "sécuristime" face à la Résistance. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV