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Et ce drone "irakien" ayant franchi le ciel de Jordabie pour s'abattre le 18 mai contre Israël, de quoi il est le signe?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La Résistance irakienne sort ses Loitering munition (capture d'écran)

Aucun observateur ne nierait que la visite d'une haute délégation militaire jordanienne le 1er juin à Bagdad est quelque peu curieuse : il s'agit en effet d'une première du genre à avoir eu lieu à ce niveau puisque les officiers jordaniens qui sont venus à Bagdad offrir leur aide et assistance à l'armée irakienne sont conduits par le chef d'état-major du royaume. Certes, le PM irakien al-Khazemi est l'architecte de l'idée d'une alliance avec l'Egypte et la Jordanie, "Nouveau Orient", laquelle alliance, disent les mauvaises langues, vise à contrebalancer le poids et la place de la Syrie et de l'Iran auprès de l'Irak, bref, de l'éloigner de l'axe de la Résistance, mais cette coalition n'avait jusuq'ici qu'une dimension plutôt économique.

Que la Jordanie fasse soudain irruption pour offrir "formation, échange de tactique et  technique militaire, mais aussi d'informations" dans le sens d'une « lutte plus efficace contre le terrorisme » et surtout à l'effet de « sécuriser les 180 km de frontières communes », voici une chose que plus d'un observateur jugeraient fort curieuse. Au fait ces frontières communes irako-jordaniennes, couvertes par ailleurs de vastes contrées désertiques n'ont rien de commun avec celles qui séparent l'Irak de la Syrie et que l'axe US-Israël infeste régulièrement de Daechistes héliportés depuis le camps d'al-Hol situé à Hasaské en Syrie. Qu'est-ce qui ne va pas donc?

Le 18 mai, un drone que Netanyahu qualifiait d'"iranien" et que des sources bien informées décrivent comme étant un Ababil-3 a réussi à franchir le bouclier anti missile déployé sur des bases US en Jordanie, avant de pénétrer le ciel israélien depuis le nord, au niveau de la colonie Beit Shéan. Les radars ne l'ont pas localisé ni intercepté  tout comme ces 3000 autres missiles et roquettes tirés par la Résistance palestinienne. Le choc n'en fut que plus grand surtout qu'un F-16 israélien ou un hélico de combat, selon des versions aura été engagé pour le faire abattre. C'est sans doute de cette méga "infiltration" depuis la frontière irakienne en direction d'Israël dont la délégation jordanienne, sans doute mandaté par les USA, voudrait parler. 

Car en dépit de tous leurs agissements, les troupes US ont tout perdu en Irak, y compris l'emprise en renseignement ! Plus d'un an après le début de la guerre pour la libération de l'Irak, déclarée par la Résistance irakienne, le Pentagone a tout faux : les artères irakiennes impraticables pour les convois logistiques US, les bases aériennes exposées aux attaques aux roquettes et à la bombe, un ciel irakien plus trop accueillant puisque même les F-16 irakiens y ont été reconverti en appareil de renseignement anti US et pire de tout, l'apparition de "drone irakien anti-US" et depuis le 10 mai, anti-Israël dans les environs. L'échangement de renseignements auquel se réfère le général Youssef al-Hanti se réfère sans doute à cela. 

Surtout après cet article particulièrement cuisant que The Washington Post fait apparaître et qui dit que les troupes US vivent retranchés à Ain al Asad, à Harir et à Balad, "terrorisés à l'idée d'avoir des drones irakiens à contrer" : « Car l'arsenal des miliciens anti US en Irak se diversifie à une vitesse grande V. Ils possèdent des drones à l'aile délta, sorte de "Loitering munition", qui volent à très basse altitude, et échappent totalement à la vigilance radar. En avril, l'un de ces appareils a d'ailleurs frappé, un site ultra secret de la CIA à Erbil; le drone a pu être localisé sur une distance de 10 miles puis est disparus des radars.

C'est inquiétant à la fois pour le Pentagone et pour Israël qui n'arrivent toujours pas à percer cet énigme de furtivité. Peu de temps après l'attaque à Erbil, Ain al Asad a été visé pas par des roquettes mais par des missiles balistiques. Cette quasi coïncidence renvoie à une tactique bien connu, celle des drones en essaim qui viseraient avec ou consécutivement à des missiles, des cibles hostiles. Les Palestiniens s'y sont exercés pendant dix jours, eux, qui du 11 au 21 mai, ont pris pour cible de leurs milliers de roquettes et missiles mêlés à des drones Shahab et autre, les cibles israéliennes. » 

Reste à savoir si la délégation militaire jordanienne saura oui ou non percer l'énigme de la furtivité de la Résistance. L'axe US/Israël n'en est pas sûr, d'où ses agissements de ces derniers jours visant les Hachd al Chaabi irakien qui fait toute de même partie integrante de l'Armée irakienne. Les Hachd al-Chaabi ont fait obstacle à la mise en œuvre de trois complots en Irak : le démembrement du pays en trois parties sunnite, chiite et kurde. La normalisation des relations avec Israël  et le blocage par les USA de cette zone tampon qui située entre Irak et Syrie, permet le ravitaillement de la Résistance entre l'Iran, la Syrie, le Liban et on le sait depuis peu, Gaza. Un Irak qui partage des milliers de kilomètres de frontières communes avec l'Arabie et le golfe Persique et où se tranchent des milliers de soldats US et qui de surcroit a un accès bien facile via la Jordanie au ciel d'Israël, cela fait diablement peur.

The Washington Post conclut : L'Irak anti-US a tout pour devenir une base d'attaques au drone contre Israël et contre les Etats-Unis tout comme la Syrie qui peut se transformer en base d'attaque massive de missiles. A Gaza, l'axe pro iranien a semblé s'exercer à cette nouvelle tactique quand les Irakiens se sont mis à envoyer leurs drones contre Israël tandis que des roquettes se faisaient tirer depuis le sud de la Syrie en direction u nord israélien. Que possède-t-on pour les contrer? Pour l'heure, tout ce que possède l'Amérique est le Patriot. Israël non plus n'a pas mieux que son Dôme de fer. Mais tous les dix jours, l'axe pro iranien se paie le luxe de prouver que ni l'un ni l'autre ne sont des système de DCA fiable".   

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SOURCE: FRENCH PRESS TV