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Yemen: une base "israélienne" a Mion ou à Socotra est-elle tenable ?

Une mystérieuse base aérienne est en cours de construction sur l'île volcanique de Mion au Yémen le 11 avril 2021© Planet Labs

Les Émirats arabes unis construisent une base militaire sur l’île yéménite de Mion (Perim, également appelée Mayyun), dans le détroit stratégique de Bab el-Mandeb. Certaines sources disent qu’à travers ce plan, les EAU envisagent des objectifs à long terme. Il s’agirait entre autres d’assurer la sécurité des projets énergétiques israélo-émiratis. Mais cette base qui vise à sécuriser le transit du gaz israélien depuis Eilat vers l’Europe est-elle tenable ? Le 16 mai, Tamar a été ciblée, suite à quoi le personnel de l’Américain Chevron et de l'Émiratie Mubadala ont quitté cette plate-forme gazière du régime israélien. Le pipeline Ashkelon-Eilat a aussi été frappé à coup de missiles tactiques de la Résistance, et dire que la « normalisation » entre les États arabes du golfe Persique et Israël voulait faire d'Eilat et de son hypothétique pipeline vers le golfe d'Aqaba, un terminal gazier de choix ! La même chose pourrait se produire pour la base émiratie de Mion. Plusieurs drones de la coalition saoudienne ont été frappés ces derniers jours par le mouvement Ansarallah.

Bien que les Émirats arabes unis aient annoncé le retrait de leurs troupes du Yémen en 2019, des sources d’information ont obtenu des images satellites illustrant que le pays construit actuellement une base aérienne sur l’île yéménite de Mion au cœur du détroit de Bab el-Mandeb.

La chaîne yéménite Belqees TV a rapporté que la construction d’une base secrète serait en cours, située à l’un des goulets d’étranglement maritimes les plus importants du monde pour les expéditions d’énergie et de marchandises commerciales.

Bien qu’aucun pays n’ait revendiqué la construction d’une base aérienne sur l’île de Mion dans le détroit de Bab el-Mandeb, le trafic de navigation depuis l’année dernière associé à une précédente tentative pour la construction d’une longue piste de 5,6 km sur l’île revient aux Émirats arabes unis.

Malgré le fait que les EAU ont annoncé en 2019 qu’ils avaient retiré leurs forces de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite, des responsables du gouvernement démissionnaire de Mansour Hadi ont déclaré que les EAU étaient à l’origine de nouveaux efforts pour construire la base.

À cet égard, Jeremy Benny, rédacteur en chef de la division du Moyen-Orient de la société de renseignement Janes Information Group (souvent appelé Janes) qui suit les travaux de construction sur l’île de Mion depuis des années a déclaré : « Cela semble être un objectif stratégique à long terme pour ouvrir la voie à une présence quasi permanente dans la région, il ne s’agit peut-être pas seulement de la guerre au Yémen, mais il faut aussi tenir compte de la situation du transport maritime, qui pourrait être en partie liée à la guerre au Yémen. »

Le 11 avril, des images satellite de Planet Labs montraient des camions à benne basculante et des niveleuses ouvrant la voie à la construction sur une piste de 1,85 km.

Une piste de cette longueur sera capable d’accueillir des avions d’attaque, de surveillance et de transport.

Les efforts antérieurs pour les affaires de construction auraient commencé à la fin de 2016 et auraient ensuite été abandonnés, alors que les travailleurs tentaient de construire une piste de plus de 3 kilomètres de long, permettant le décollage et l’atterrissage des plus lourds bombardiers.

Les responsables du gouvernement démissionnaire yéménite soutenu par l’Arabie saoudite affirment que les EAU étaient à l’origine de la construction de cette piste, et ont déclaré qu’au cours de ces dernières semaines des navires émiratis avaient apporté des armes et du matériel militaire sur l’île de Mion.

La reprise des travaux de construction de la base militaire par les EAU intervient alors que des sources yéménites ont précédemment rapporté que les EAU tentaient de s’emparer de l’île de Socotra située à 350 km au sud du Yémen.

Mais une base israélo-émiratie à Mion ou à Socotra est-elle tenable? Rien n'est moins sûr, étant donné la puissance balistique d'Ansarallah. Le mouvement de résistance yéménite a tout récemment détruit un drone CH-4 appartenant à l’Arabie saoudite dans la région d’al-Maraziq à l’est d’al-Hazm, capitale de la province d’al-Jawf. (Regarder la vidéo ci-jointe)

Le drone CH-4 est fabriqué en Chine et est similaire au drone américain MQ-9, d’une autonomie de 40 heures et d’une portée de 5000 km et qui peut transporter des bombes de 250 kg.

Il s’agit du septième type de drone qui a été abattu par Ansarallah pendant la guerre au Yémen.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV