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En Afghanistan l'axe Pékin-Téhéran-Islamabad tire le tapis sous les pieds des américains

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
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Depuis février, date à laquelle la marine pakistanaise a mené des exercices conjoints avec la marine iranienne et ce, au large du port stratégique de Chabahar, les Américains savaient que quelque chose allait se passer. Surtout que des corvettes et frégates made in China du Pakistan se sont exercés pendant quatre jours en plein océan Indien aux côtés d'une marine iranienne dont le champ d'action s'étend à plus de 2000 kilomètres des côtes iraniennes. En réaction à cet exercice et à beaucoup d'autres démarches contraires aux diktats US, les USA ont d'ailleurs fini par sanctionner le Pakistan. Beaucoup de démarches dont celle visant à faciliter l'adhésion de l'Iran au corridor Pakistan-Chine ou encore celle qui tend à créer une dynamique de paix sur base du développement économique de l'Afghanistan et ce, sur le dos d'une Amérique qui est sur le point de plier bagage en Afghanistan. L'Iran et le Pakistan sont-ils en phase de couper l'herbe sous le pied US à l'ombre d'une Chine qui avance lentement mais sûrement ses pions? 

Le ministre pakistanais des Affaires étrangères est en visite de trois jours à Téhéran. Shah Mahmood Qureshi est venu discuter du processus de paix afghan et du différend au Cachemire avec les dirigeants iraniens.

Le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Shah Mahmood Qureshi, est arrivé mardi à Téhéran pour une visite officielle de trois jours, depuis Abu Dhabi? Dans le but de porter les relations bilatérales au plus haut niveau.

Il a été reçu par les hauts responsables du ministère iranien des Affaires étrangères et l'ambassadeur du Pakistan en poste à Téhéran.

Pendant son séjour, Qureshi mènera des entretiens avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif, et sera également reçu par le président Hassan Rohani.

« Les deux parties discuteront de la situation de la sécurité régionale, y compris les derniers développements dans le processus de paix afghan et le différend Jammu-et-Cachemire », indique le communiqué.

Le président américain Joe Biden a décidé de retirer les troupes américaines d’Afghanistan d'ici le 11 septembre - qui marque le 20e anniversaire des attentats de 2001 aux États-Unis.

« L'Iran est un voisin de l'Afghanistan et le processus de paix en cours est important pour le pays - tout comme pour le Pakistan... Nous allons donc discuter de tous ces développements », a déclaré Qureshi dans un message vidéo séparé.

En allusion à la visite du ministre pakistanais des Affaires étrangères à Téhéran, un expert des questions relatives au sous-continent indien a expliqué que le dossier de l'Afghanistan et du processus de paix dans ce pays était des sujets de discussion primordiaux. 

Les deux parties débattront de leur coopération économique, sécuritaire et culturelle, des relations entre l'Iran et les pays arabes du golfe Persique.

Le Pakistan a tenté de jouer un rôle de médiateur pour rétablir des pourparlers entre l'Iran et certains États du sud du golfe Persique, y compris l'Arabie saoudite, bien que les relations entre Islamabad et certains pays de la région se soient refroidies.

Quant à l’Afghanistan, l'expert des questions régionales Nozar Shafiei a réaffirmé que les trois pays que sont l'Iran, le Pakistan et l'Afghanistan pouvaient devenir de grands partenaires.

Il a ajouté que les positions de l'Iran et du Pakistan sur l'Afghanistan se sont récemment rapprochées. « Au cours de cette visite, les responsables des deux pays discuteront du retrait des troupes américaines d'Afghanistan et du vide qui suivra, ainsi que du processus de paix dans ce pays », a-t-il expliqué.

Soulignant que Téhéran et Islamabad jouent un rôle de premier plan dans le processus de paix en Afghanistan, Nozar Shafiei a déclaré : « Un pays comme l'Iran, sur la base de sa perspective culturelle, a toujours eu une vision relativement identique sur des différents groupes ethniques et religieux en Afghanistan. Mais les médias occidentaux ont tenté de créer des pôles pro-iraniens et pro-pakistanais en Afghanistan. Les problèmes de l'Iran avec l'Afghanistan sont distincts des problèmes du Pakistan avec l'Afghanistan. »

« L'Iran et le Pakistan peuvent travailler ensemble pour résoudre une grande partie des problèmes de l'Afghanistan sans avoir besoin de puissances étrangères, car le Pakistan a une influence notable sur les taliban et l'Iran entretient de bonnes relations avec d'autres acteurs ayant une influence en Afghanistan. On assiste actuellement à une augmentation de la concurrence entre la Chine et les États-Unis sur la scène mondiale. Il est important que l'Iran et le Pakistan soient proches de quels pôles. Actuellement, Téhéran et Islamabad sont tous deux proches de la Chine, et Washington tente de séparer les deux pays de la Chine dans une certaine mesure. »

Il a également déclaré que les responsables des deux pays se pencheraient probablement sur le dernier processus des pourparlers de Vienne et le sabotage israélien à Natanz.

Selon le site web Voltaire, Biden a solennellement annoncé le retrait des troupes régulières US d’Afghanistan. Pourtant les généraux Kenneth McKenzie, commandant des forces US au Moyen-Orient (CentCom), Mark Milley, chef d’état-major des armées, et Austin Miller, qui dirige les forces de l’OTAN en Afghanistan, avaient tous trois plaidé pour leur maintien.

L’US Army a le monopole de l’exportation des drogues afghanes. Il apparait, qu’avant de partir, les GI’s agrandissent deux bases militaires US. Celles-ci seront occupées par des mercenaires, dont certains sont déjà présents. Ainsi les 2 500 hommes devraient être remplacés par environ 20 000 mercenaires US.

Lire plus : « En singeant un retrait d'Afghanistan, les USA mettent en effet le cap sur l’Asie centrale »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV