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A quoi rime la visite de Lavrov à Téhéran?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif (G), et son homologue russe, Sergueï Lavrov, à Téhéran. ©AP

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov s'est rendu à Téhéran le mardi 13 avril. Cette visite programmée d’avance par les ministères iranien et russe des Affaires étrangères a eu lieu deux jours après l’attentat aux installations nucléaires de Natanz en Iran.

Moscou n’a pas tardé à réagir à l’attentat, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova condamnant fermement l’attentat. En outre, simultanément à la visite de Lavrov à Téhéran, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères pour les affaires politiques, Seyyed Abbas Araqchi, se trouvait à Vienne, capitale de l’Autriche, pour continuer les négociations avec les représentants des 4+1 et le représentant de l’Union européenne et a fait état de la décision de Téhéran de lancer son projet d’enrichissement de l’uranium à 60%.

Politique de la coopération avec l’Est :

Mohsen Pakaïn, ancien ambassadeur d’Iran à Bakou a déclaré au journaliste de l’Agence Fars que la visite à Téhéran de Lavrov dans la situation actuelle s’avère particulièrement importante, étant donné l’adoption par Téhéran d’une politique qui consiste à développer la coopération avec l’Est.

Évoquant les nouvelles sanctions de l’Union européenne contre des personnalités politiques et des commandants militaires iraniens, il a souligné que Téhéran ressentait de plus en plus qu’il serait très difficile de compter sur la bonne volonté des parties occidentales pendant les prochaines années et qu’il faudrait essayer d’approfondir des liens d’amitié et de coopération avec d’autres puissances en dehors du monde occidental.

Les discussions de Zarif et Lavrov ont porté essentiellement sur le processus des négociations entre l’Iran et les 4+1 à Vienne d’autant plus que la partie iranienne insiste sur la levée totale et définitive de toutes les sanctions et sa vérification par Téhéran avant la relance de l’accord nucléaire de 2015 et le retour des États-Unis à cet accord.

De son côté, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a soutenu la position de Téhéran et a déclaré que la demande des Iraniens était tout à fait conforme au contenu de l’accord de 2015 sur le nucléaire civil iranien.

Selon Mohsen Pakaïn, l’Iran et la Russie ont de nombreuses raisons pour développer de plus en plus leur coopération dans divers domaines. Les deux pays font l’objet, l’un comme l’autre, des sanctions économiques et politiques illégales des États-Unis et de leurs alliés européens, mais ils ont aussi des atouts qui permettent de contourner ou de rendre inefficaces ces sanctions. « L’Iran et la Russie ont la volonté commune de développer leur coopération afin de consolider leurs économies respectives », a déclaré Mohsen Pakaïn, en soulignant que Téhéran et Moscou peuvent travailler ensemble dans les domaines variés comme l’énergie et le transit. En outre, la finalisation du régime juridique de la mer Caspienne pourra donner un essor aux échanges et aux projets communs entre l’Iran et la Russie, mais aussi avec les trois autres pays riverains de la mer Caspienne (République d’Azerbaïdjan, Turkménistan et Kazakhstan).

Pour l’ancien ambassadeur d’Iran en République d’Azerbaïdjan, la coopération avec la Russie permettrait également à Téhéran de renforcer ses liens avec les pays membres de l’Union économique eurasiatique.

Il a rappelé ensuite que l’Iran et la Russie ont coopéré de manière très efficace en Syrie pour lutter contre le terrorisme et ont contré ainsi les efforts de Washington et de Tel-Aviv pour déstabiliser la Syrie et y réorganiser les groupes terroristes comme Daech.

M. Pakaïn a évoqué aussi le conflit du Haut-Karabakh entre la République d’Azerbaïdjan et l’Arménie. Il a ajouté que Téhéran et Moscou avaient des positions très proches à ce sujet.

Quant à l’Afghanistan, l’Iran et la Russie soutiennent le dialogue interafghan et exigent le retrait des forces militaires étrangères de ce pays.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV