D’ici quelques heures le ministre russe des A.E. est attendu dans la capitale iranienne et des sources bien informées affirment que la visite pourrait ne pas être sans rapport avec le pacte stratégique que Pékin et Téhéran viennent de signer. Après tout l’Iran et la Russie se comprennent largement pour partager des centaines de kilomètres de frontières communes et se battre l’un à côté de l’autre en Syrie, et ce, en soutien à un État stratégique qui n’a pas accepté de vendre son âme à l’axe US/OTAN. De quoi pourrait bien converser Lavrov avec les Iraniens ? De la Syrie, du PCAG, de la Chine évidemment... mais encore ? De l’Ukraine aussi.
En effet, alors même que le président US vient de menacer d’aider Kiev à se faire restituer la Crimée, et que la Turquie d’Erdogan pousse, évidemment à l’instigation de l’OTAN, l’Ukraine dans cette voie, façon de distraire la Russie et de l’occuper dans son arrière-cour, certaines informations font état des agissements renouvelés dans le Caucase du Sud, le but de l’axe USA/Ankara étant évidemment d’allumer des foyers de crises tout autour de la Russie parce que cette dernière comme l’a très clairement dit le chef du Pentagone de « se voie dans l’obligation de quitter le Moyen-Orient ».
Ainsi, le Kremlin a mis en garde vendredi 2 avril l’OTAN contre toute ingérence militaire en Ukraine, sur fond de redéploiement des troupes russes. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a rétorqué ce vendredi que Moscou prendrait « toutes les mesures nécessaires » en cas d’ingérence militaire occidentale en Ukraine.
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Il a ensuite affirmé que « la Russie ne menace personne et n’a jamais menacé personne », mais qu’elle n’hésite pas à passer à l’acte s’il le faut.
Roudenko a averti l’Ukraine de « faire preuve de prudence » et de « s’abstenir de mesures qui provoqueraient un conflit » par exemple en Donbasse, car le Kremlin déplacerait ses troupes comme elle l’entendait sur son territoire.
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Des responsables ukrainiens et américains se sont inquiétés en effet ces derniers jours de mouvements de milliers de troupes russes à la frontière russo-ukrainienne, sur fond de regain de tensions dans le conflit entre forces de Kiev et séparatistes prorusses.
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Parallèlement, l’OTAN a fait savoir « sa préoccupation » générée par la consolidation militaire de Moscou. Les ambassadeurs de l’Alliance atlantique se sont en effet réunis pour discuter du récent « pic de violence » dans la région ukrainienne du Donbass.
Tandis que le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, accuse la Russie d’une « aggravation systémique » de la situation sécuritaire, son homologue russe, Sergueï Lavrov, relaie les propos de Vladimir Poutine en forme d’apaisement. « Le président russe l’a dit, il n’y a pas longtemps, mais cette déclaration est toujours d’actualité : ceux qui essaieraient de déclencher une nouvelle guerre dans le Donbass détruiront l’Ukraine ». Mais l’affaire semble aller au-delà d’échanges verbaux.
Il s’agit probablement de plusieurs unités avec des armes offensives, y compris des systèmes de lance-roquettes multiples HIMARS, capables de frapper des missiles tactiques à des distances allant jusqu’à 250-300 kilomètres, des chars, etc. Il va sans dire que si l’OTAN place ses troupes à la frontière avec la Crimée, la Russie y répondra en déployant un grand nombre d’armes tactiques. Selon des analystes un tel contexte est propre à une montée en puissance d’agissements US/OTAN en Syrie surtout dans le nord et l’Est syrien qui reste toujours occupé par les Américains et leurs alliés turcs. Ankara pourrait ne pas rester confiné à l’envoi de drones Bayraktar à l’armée ukrainienne, mais à faire en sorte que la minorité tartare se déstabilise.