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Le partage du pouvoir dans le cadre de l’OTAN

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le drapeau et des forces de l'OTAN. (Photo d'illustration)

Dès le début de sa formation, ce que réellement cherchait l’OTAN (l'Organisation du traité de l'Atlantique nord) était de réunir les puissances du Continent vert sous le joug des États-Unis sous prétexte de ce que ces dernières n’embrasent plus le monde entier en déclenchant une autre guerre. 

Ce qui faisait toujours peur aux États-Unis était le fait que l’Union européenne se transforme en une puissance militaire étant en mesure de désobéir aux lignes de conduite américaines. Chose non-dit est que l’OTAN a pour mission d’empêcher les pays de l’Union européenne, notamment l’Allemagne et la France, de devenir des puissances militaires à l’échelle mondiale
Lorsque la Crimée a été rattachée à la Russie, les vagues incessantes de campagnes antirusses ont permis aux Européens d’évoquer une fois de plus le concept de la formation d’une armée européenne, sous prétexte de vouloir se défendre face aux « menaces russes ». 
En outre, le Brexit et les bras de fer entre Donald Trump et les membres européens de l’OTAN ont encouragé, plus que jamais, l’Union européenne à réclamer la formation d’une armée européenne afin de ne plus dépendre des États-Unis, comme l’a dit la chancelière allemande, Angela Merkel. 

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En effet, avant d’entreprendre toute mesure concrète favorisant la création d’une véritable armée européenne, l’Union européenne devra fournir une garantie aux États-Unis pour les assurer qu’elle n’entend pas rivaliser avec eux et qu’elle ne laisse pas ses capacités militaires dépasser celles de l’OTAN. 
Autrement dit, l’alliance militaire des Européens sera autorisée tant qu’elle contribue au renforcement de l’OTAN au lieu d’être un facteur affaiblissant cette organisation. 

C’est dans le cadre de ce deal non-écrit que l’Amérique du démocrate Joe Biden, ayant comme mot d’ordre « le développement des relations outre-atlantistes et le multilatéralisme », permet aux partenaires européens de l’OTAN de concrétiser une partie de leurs ambitions conformément aux principes de cette organisation. 

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Par exemple, simultanément au virage des États-Unis vers la région d’Indopacifique, les membres européens de l’OTAN ont été autorisés à combler le vide qui a été créé en Asie de l’Ouest en raison du transfert de forces et d’équipements américains vers l’Asie du Sud-est. 
La multiplication par huit du nombre de forces de l’OTAN en Irak ainsi que la prolongation de dix mois de la mission de militaires allemands en Afghanistan sont des exemples manifestes de ce deal non-écrit déjà scellé entre les Européens et les Américains. 
Cela ne signifie pourtant pas que les Européens seront mis du côté des équations politico-militaires de l’Indopacifique et de l’Eurasie sous prétexte du vide militaire en Asie de l’Ouest

Par ailleurs, le Pentagone a annoncé qu’Israël passerait sous la tutelle de son Commandement central axé sur le Moyen-Orient (CENTCOM) et qu’il devrait mettre fin à sa relation de longue date avec le Commandement européen (EUCOM). Cette décision a été prise afin de donner plus d’espace à l’OTAN pour qu’elle puisse mieux se concentrer sur la Russie
Ailleurs dans la région d’Indopacifique, les membres européens de l’OTAN ont le feu vert des Américains pour s’engager dans le projet d’une lutte contre la Chine. Viennent à l’appui de cette affirmation, le déploiement d’un sous-marin atomique français dans la mer de Chine méridionale et d’un navire d’assaut français dans la mer de Chine de l’Est, le possible déploiement du navire La Reine Elisabeth du Royaume-Uni dans le Pacifique occidental ainsi que la circulation d’une frégate allemande dans la mer de Chine méridionale après 19 ans d’absence dans cette région très stratégique. 

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La conclusion ; pour garder de l’équilibre entre les ambitions militaires de l’Union européenne et le souhait des États-Unis de maintenir leur suprématie militaire dans le cadre de l’OTAN, il a été convenu que l’OTAN ne soit plus une organisation militaire passive mais plutôt un acteur actif qui joue son rôle sur l’échiquier international. Dans le même temps, les équations du pouvoir ont été transférées de l’océan Atlantique à l’océan Pacifique. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV