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En mer Rouge, les USA jouent leur va-tout face l'axe Résistance-Chine-Russie

La fumée monte lors d'un incendie dans la raffinerie de pétrole de Pertamina à Balongan, Indonésie, le 29 mars 2021. ©Reuters

En Mer Rouge, les évolutions se précipitent à une vitesse grande V : sur fond d'une royale marche arrière US/ONU en pourparlers intensifs avec la délégation d'Ansarallah qui exigeait que les occidentaux fassent la part des choses entre militaire et humanitaire et qu'ils poussent Riyad à lever le blocus sur les ports et aéroports yéménite, un tweet du président égyptien Sissi, annonce la fin de la crise de Suez. Evidemment le président quelque peu dépassé par l’événement a toutes les raisons du monde d'employer le terme  "crise", en allusion à peine voilés à l'Egypte de Nasser qui tenait tête à l'axe US/Israël. Depuis cinq jours, c'est la guerre contre l'Egypte sans que Américains, Golfiens ou Israéliens ne lèvent le petit doigt. Certes les autorités du canal parlent de 14 millions de dollars de pertes récupérable en cinq jours mais le mal va bien au delà surtout quand on voit ces voies alternatives, ce "blocus" anti Egypte, qui ne dit pas son nom, a visé certes le corridor Chine-Europe avec en perspective la pénurie de marchandise de nécessité sur un vieux continent en pleine crise alimentaire, énergétique et sociale, mais il a surtout servi en un rien de temps à "militariser" cette voie maritime ultra stratégique comme s'il s'agissait d'un champ de bataille.  

Face aux appels à l'aide pressants du Caire presque abandonné, les USA ont fait savoir samedi que seule US Navy "saurait aider à la réouverture du Canal stratégique". Evidemment les Égyptiens qui ont déplacé avec les moyens à bord quelques 20 000 tonnes de sables à cour des centaines de pèles et de remorqueurs n'en demandaient pas autant, ce qui a fait relever à certains analystes le caractère quelque peu inhabituel de cette offre d'aide. Vendredi déjà, Business Insider avait soudain déclassifié une note comme quoi les Etats Unis avaient l'intention de bombarder à coup de 500 bombes nucléaire le Sinaï dans les années 60 pour créer un canal de Suez parallèle pour Israël. Les bonnes âmes en ont ri mais le message a été clair :

Que l'Egypte de Sissi, admiratrice de Poutine, solidaire de la Syrie, partenaire de la Chine et surtout coopératifs avec l'axe d de la Résistance et son corridor maritime anti-sanction transitant depuis belle lurette et sans accro le canal de Suez, continue à jouer le jeu de camp anti Empire, cela ne saurait que lui créer de graves problèmes.

Cette menace à peine voilée, déjà brandie au plus fort de la normalisation Israël/Golfiens en septembre, quand Trump et Cie ne juraient que par la substitution du canal via une voie terrestre Eilat-Aqba s'est vu grossir ces derniers jours par un paquet de propositions visant à remplacer le canal par des voies alternatives : cap de bonne Espérance ou encore les cotes polaires de Russie. Certes, le président Sissi a annoncé la fin de la crise mais "Ever Given" comme le crie en cœur la presse occidentale ce lundi midi ne flotte pas encore, ce qui veut dire que le transit européen pourrait ne pas retrouver cette voie puisque les USA le souhaitent ainsi. 

Le Canal de Suez s'oriente-t-il vers un scénario de clash? Dimanche soir, le département américain de la Défense s'est dit préoccupé par la fermeture du canal de Suez, soulignant que la fermeture de ces voies navigables pourrait affecter l'activité des forces navales et créer de nombreux problèmes de sécurité. Et quand l'Amérique parle de "sécurité ", cela signifie "des ingérences militaire US" : « La fermeture du canal de Suez affectera l'activité de la Marine américaine.  »

« Nous ne pouvons pas parler de l'impact de cet incident sur des opérations spécifiques. Le canal de Suez est un point maritime vital, et sa longue fermeture affectera fortement les transports militaires et civils », a déclaré un porte-parole de la marine américaine cité par The Hill. Il a souligné que « la marine a des capacités intermittentes pour atténuer ces effets », sans fournir plus de détails. Selon le porte-parole du Pentagone, le remplacement du canal de Suez par d'autres routes coûterait plus cher à l'US Navy. Le changement de trajet pour d'autres navires cargo peut également créer des problèmes de sécurité spécifiques qui obligeront la Marine à réagir. La rhétorique laisse peu de doute: l'US Navy veut se déployer plus massivement dans le canal de Suez. Et The Hill de renchérir : " le changement de route des cargos et des pétroliers vers des zones telles que l'Afrique pourrait potentiellement offrir plus d'opportunités aux pirates et à d'autres individus ayant des objectifs particuliers, ce qui pourrait réduire la capacité des garde-côtes, de la marine et d'autres forces de sécurité."

Suivant cette logique, la sécurité de l'US Navy partout dans le monde y compris en Afrique dépendrait du transit maritime via le canal de Suez qu'il faudrait rouvrir, ne serait-ce qu'en employant de gros moyens militaires. L'argument ressemble d'ailleurs à celui de l'axe US/OTAN au lendemain de la double explosion qui a frappé le 4 août Beyrouth. Alors même que la population appelait à l'aide, l'Occident lui a envoyé ses flottes de guerre. 

L'affaire du Magaship "Ever Green" est-elle préméditée en vue de créer une zone de frictionne US/Chine, non pas en mer de Chine où le jeu est perdu d'avance pour les Américains mais bien quelque part entre le Moyen Orient et l'Afrique? Ce lundi, la France et les Etats Unis ont lancé très curieusement une alerte à l'attaque terroriste par Shebab somalien interposé sur le territoire djiboutien où la Chine tout comme les Etats-Unis et la France détiennent une base navale qui de surcroît  est la seule qu'elle détient hors de ses frontières. Curieux alerte qu'on sait que l'Amérique est passé maître en termes de "false flag et que le Djiboutien Omar Guelleh intrigue longtemps l'Occident pour ses liens privilégiés avec la Chine. Sans Djibouti et avec un canal de Suez qui même rouvert a prouvé qu'il peut à tout moment être re-bloqué, la Chine parait aux yeux des USA bien "vulnérable" sauf que Pékin n'est pas né de la dernière pluie.... le méga coup du pacte signé avec l'Iran a changé tout.

Longtemps négocié, le pacte fera de la Chine "un allié de la Résistance" et on sait que l'alliance au sein de la Résistance n'est ni aléatoire ni conjoncture. Pour avoir mis à la porte du golfe Persique l'US Navy, l'avoir carrément neutralisé au détroit de Bab el-Mandeb, la Résistance sait comment la ramener sur terre ailleurs dans les eaux de la région. Un dernier coup naval anti Empire remonte au 24 mars quand le porte-conteneur israélien Lori a été frappé en plein océan indien, par une arme "nouvelle" quitte à lui faire comprendre que l’impunité pro Israël n’existe plus, et que les tentatives destinées à couper le corridor maritime anti sanction US seront étouffées dans l’œuf. Pour le grand bonheur de l’Egypte, Suez en fait partie.

Au détroit de Bab el-Mandeb à quelques lieux du canal de Suez, l'Amérique et ses acolytes ont déjà perdu le jeu face à une Résistance yéménite qui domine le rapport des forces tout comme le prix du baril et ce, au rythme de ses attaques aux drones et au missile quotidien, visant le géant pétrolier. Chacune de ses frappe anti Riyad fait monter les cours sans que ces fluctuations n’affectent en rien la Chine qui, accord Lion-dragon oblige, ne s’approvisionne qu’en pétrole iranien, moins cher, et à l’abri de tout boursicotage puisque érigé en valeur sure du fait des sanctions US !

Comme quoi les Empires finissants finissent de se piéger. Seule chose qui reste à l’Amérique à faire ? Pousser l’allié indonésien de pékin à saisir les pétroliers chinois ou iraniens, faire sauter des kamikazes dans les églises indonésiennes ou encore faire exploser des bombes en pleines raffineries indonésiennes comme cette déflagration survenue dimanche soir dans la raffinerie de pétrole de Balongan exploitée par la société pétrolière et gazière publique indonésienne PT Pertamina. Mais ce ne sont que des actes de sabotage sans suite… la géopolitique du Moyen Orient est refaite depuis le samedi 27 mars où Iran et Chine ont pactisé contre l’Empire.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV