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Zoom Afrique du 25 mars 2021

Des navires militaires américains à Port-Soudan.

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L’Éthiopie continue d'affirmer qu’elle ne veut en aucun cas d’une guerre avec le Soudan, ce qui n'arrange pas les États-Unis qui tentent de saper la présence russe du pays...

Actualité en Afrique :

  • Une compagnie aérienne low cost égyptienne à Niamey et Conakry
  • Le Mali démarre les travaux de construction de la route Sévaré – Mopti, une section de la Transsaharienne
  • Sécurité : ouverture à Niamey d’un forum sur la paix au Sahel et dans le bassin du lac Tchad
  • Guinée : le Premier ministre lance les travaux d'élaboration de la phase II du PNDES

 

Analyses de la rédaction :

1. Niger: les Résistants continuent d'être attaqués !

Au Niger, les massacres continuent, il semblerait que les groupes terroristes continuent de faire passer des messages au nouveau président.

Cette fois-ci, au moins onze personnes ont été tuées ce mercredi au Niger au cours d'attaques contre trois villages de la région de Tillabéri dans l’Ouest du pays, à la frontière avec la zone des trois frontières.

"Les assaillants sont venus sur plusieurs motos aux environs de 17h00 locales. Ils ont tué trois personnes à Zibane-Koira Zéno, une autre à Zibane Koira-Tégui et sept autres encore à Gadabo, avec un blessé", a déclaré un élu de la zone sous couvert d'anonymat.

Les assaillants "ont encerclé les villages" et ceux qui ont cherché à fuir ont été poursuivis et tués, selon cet élu.

"Ils ont emporté des animaux, incendié des classes d'une école et saccagé un centre de santé" qui procure des soins à plusieurs villages de la zone, a-t-il ajouté.

"Il y a eu effectivement onze morts dans les trois attaques", a confirmé une source proche du chef d'un des villages attaqués, réfugié à Niamey à cause des terroristes.

Les trois villages qui sont situés dans une zone difficile d'accès, sont distants de quelques kilomètres.

En mai 2020, vingt personnes avaient été tuées dans ces mêmes trois villages, au cours d'attaques menées par des hommes lourdement armés venus à moto et qui avaient ensuite fui en direction du Mali, selon les autorités.

Les attaques contre des civils se sont multipliées depuis le début de l'année au Niger: plus de 200 personnes ces derniers jours ont été tuées dans trois séries d'attaques contre des villages et des campements de l'ouest du pays, frontalier du Mali. Personne n'a cependant revendiqué l'attaque.

La dernière de ces attaques de grande ampleur a eu lieu dimanche dans la région de Tahoua, faisant 137 morts en quelques heures dans trois villages touaregs et des campements alentour.

La région de Tahoua, vaste et désertique, se trouve à l'est de celle de Tillabéri, toutes deux proches de la frontière avec le Mali.

La région de Tillabéri est située dans la zone dite "des trois frontières" entre Niger, Mali et Burkina Faso, ou se trouve visiblement la base arrière des groupes terroristes dans la région.

Il faut savoir que ces attaques se passent précisément près des bases militaires permanentes des occidentaux. Il y a tout de même plusieurs points aberrants. Pourquoi les officiels français ne rendent pas hommage ou ne présentent pas leurs condoléances ?

De l’autre côté, comme il a déjà été dit dans le Zoom Afrique, il semblerait que ces civils soient des résistants et même des potentiels résistants qui veulent prendre les armes afin de se battre aux côtés de l’armée nationale dans le but de sécuriser le pays et de mettre à la porte les Occidentaux.

Depuis l’indépendance des pays africains, l’Occident s’est toujours chargé de ne pas laisser les armées nationales se développer comme elles se devaient et cela continue à l’aide de différents moyens. Les populations prennent donc également les armes pour épauler les militaires à sécuriser le pays.

Et ces communautés qui épaulent les militaires se trouvent constamment sous les critiques des médias occidentaux. Car bien évidemment, cela n’arrange pas l’axe néocolonialiste que des civils combattent le terrorisme. Cet axe préfère largement voir le pays sombrer dans le chaos pour pouvoir s’emparer du territoire plus facilement. Les communautés sont souvent traitées de « milice armée » ou même de « terroriste » ayant prêté allégeance à tel ou tel autre groupe. En bref, l’union des communautés doit être brisée, et il n’est pas question pour les néocolonialistes de faire face à une union pareille.

Donc ce qui prouve encore que les militaires occidentaux ne sont pas là pour combattre le terrorisme comme ils le prétendent constamment à la Communauté internationale, mais leur but est bien de remettre en route la colonisation complète de l’Afrique.

Dans des articles des médias africains, nous pouvons constater de plus en plus de papiers émettant de nombreux doutes et de nombreux questionnements quant à la réelle présence militaire occidentale sur leur terre. Les populations ne sont plus dupes.

L’étau se resserre de plus en plus autour des militaires étrangers d’occupation. Et le danger est de plus en plus grandissant. C’est pourquoi, il est véritablement important pour les communautés dans les pays d’Afrique de s’unir pour épauler les armées nationales afin de sécuriser leur territoire, car plus les troupes occidentales restent et plus les groupes terroristes se renforceront afin de continuer à servir les intérêts occidentaux. 

 

2. Mozambique: les multinationales "re-sécurisées" !

Au Mozambique, les multinationales se sentent à nouveau « en sécurité » pour continuer le pillage du pays.

Il semblerait que les géant français et américain aient atteint leur objectif. L’armée mozambicaine fait face depuis 2017 à une attaque terroriste de Daech dans la province de Cabo Delgado, riche en ressources gazières. Après moultes pressions de la part de la Communauté internationale pour que le gouvernement de Maputo accepte une arrivée massive des militaires étrangers dans son pays, Washington a finalement envoyé des instructeurs afin de former les militaires mozambicains à faire face à Daech.

Les forces spéciales de l'armée américaine ont commencé à former des fusiliers marins mozambicains, dans le cadre des efforts de lutte contre Daech dans le nord du pays. L’annonce de ce programme de formation de deux mois, dénommé Joint Combined Exchange Training, a été publiée, lundi 15 mars, par l’ambassade américaine près le Mozambique.

Selon eux, les terroristes représenterait une menace importante pour les projets gaziers des groupes français Total et américain Exxon Mobil à Cabo Delgado.

Selon les médias mainstream, cette formation des troupes combattant sur le terrain devrait s’avérer plus pertinente que les sanctions américaines contre Daech dans le pays. En effet, les mesures habituelles de gel des avoirs, de restrictions en matière d’immigration et les interdictions pour les ressortissants américains d’effectuer des transactions avec les organisations terroristes risquent d'être insuffisantes dans le cas du groupe mozambicain. Plusieurs points sont annoncés ici. Tout d’abord, Daech ne fait pas l’objet de sanction directe de la part de Washington, car le régime de sanction vise principalement les pays qui ne se plient pas aux diktats des États-Unis. Secundo, Daech a bel et bien des avoirs aux États-Unis et il est donc impossible pour Washington de les mettre sous sanctions. Et enfin, Washington, à travers ses ressortissants peuvent donc continuer à financer Daech sans aucune inquiétude. Sinon, pourquoi Daech ne devrait-il pas être sous le régime des sanctions américaines ?

Si ce que les médias mainstream disent est vrai, Daech s'autofinancerait avec du banditisme, le pillage, etc…donc cela ne devrait poser aucun problème pour Washington de les mettre sous sanctions.

Le monde entier sait maintenant que ces groupes terroristes sont à la solde occidentale, et qu’il est donc impossible que ces terroristes attaquent directement les installations des multinationales. Le même schéma a été mis en place au Moyen-Orient, surtout en Syrie ou encore en Irak, mais ce fut un échec, car ce qui n’était pas prévu au programme, c’est qu’un axe de la Résistance a été mis en place pour combattre justement ce terrorisme.

Maintenant que les soldats américains sont là, prétendument dans le but de former les soldats mozambicains, Total et Exxonmobile ont fait leur part du contrat, et peuvent maintenant reprendre leurs activités.

Total a annoncé mercredi la reprise des activités de construction pour un méga-projet gazier dans le nord du Mozambique, à la suite de la mise en place de mesures de sécurité « additionnelles ».

Pour rappel, le géant français de l'énergie avait évacué début janvier des employés du site gazier, après une série d'attaques terroristes à quelques kilomètres du projet.

L’arrivée des soldats américains a suffi pour que Total se sente en sécurité ? Mais qui est l’ennemi dans ce cas-ci ?

Car il faut également savoir une chose, c’est que maintenant, les États-Unis veulent prendre le contrôle de l’armée mozambicaine afin qu’elle protège ses propres intérêts, que ce soit au niveau des installations des multinationales qu' au niveau de la marine. Dans ce programme de formation, il n’y a aucunement un entraînement qui consisterait à combattre les terroristes.

Voici la tournure des médias mainstream : « Les forces spéciales américaines ont lancé un programme de formation pour épauler le Mozambique dans sa lutte contre les combattants de Daech, qui font obstacle aux projets de GNL dans la province gazière de Cabo Delgado. »

Nous avons pu constater que les terroristes n’ont jamais fait obstacle aux différents projets des multinationales. Bien au contraire, ces multinationales occidentales sont déjà protégées à la base, car des accords ont été mis en place pour que justement les projets ne soient pas affectés, et que ces éléments terroristes fassent fuir les populations de ces zones pour notamment plusieurs raisons. Garder une poignée d'habitants de la zone afin qu’ils travaillent sur les projets avec bien sûr un moindre coût et les autres doivent partir pour ne pas entraver le processus d’expansion.

Éviter également les retombées de pollutions directes sur les civils (sauf pour les travailleurs bien entendu) pour ne pas alerter la Communauté internationale.

Les nombreuses attaques des terroristes de Daech dans cette province qui borde la frontière avec la Tanzanie, ont déjà fait plus de 2.500 morts et contraint plus de 570.000 personnes à fuir la région.

Le président mozambicain Filipe Nyusi avait appelé au soutien de la communauté internationale pour faire face à la situation. La Tanzanie a récemment promis d’appuyer le pays. Et c’est pour cela précisément que l’axe occidentale ne se sentait pas en sécurité, car avec l’appui des pays voisins au Mozambique, il était clair que le terrorisme n’allait pas faire long feu, malgré les nombreux moyens mis à leur disposition au niveau des finances et des armements.

C’est le début d’une « malisation » du Mozambique.

Les investissements au niveau du pillage des ressources naturelles du Mozambique sont énormes, mais son emplacement, donnant sur l’océan Indien fait du pays un objet de convoitise.

La manœuvre américaine consiste, entre autres, à former dans le domaine militaire maritime, les forces armées mozambicaines afin de contrer les concurrents comme l’Iran ou encore la Russie, qui sont tous deux présents dans l’océan Indien sur les eaux territoriales malgaches, à la demande d’Antananarivo.

Dans un deuxième temps, monopoliser l’armée de Terre mozambicaine afin qu’elle ne sécurise pas le pays.

Cependant, le président mozambicain, Filipe Nyusi a pu éviter le remake du Mali, en se tournant d’abord vers la Russie mais également vers les pays voisins avant d’alléger la pression constante et forte mise par l’Occident afin qu’il cède le pays aux troupes d’occupation étrangère. La France n’a donc pas pu s’y installer comme elle l’a fait au Mali. Et d’ailleurs, la diminution des effectifs de Barkhane était mise en place pour prendre position au Mozambique. Mais ce fut un échec, et Paris s’est vu contraint de rester au Sahel. Ce qui fait que même si les États-Unis sont présents militairement dans le pays, ils ne sont pas totalement à l’abri et en terrain conquis. Le monopole tant attendu par l’axe occidental est capoté, et ce n’est qu’un début. Les chefs d’États africains connaissent maintenant les manœuvres occidentales et montrent sans cesse qu’ils peuvent les contourner facilement. Et ce n’est qu’un début !

 

3. Soudan: une guerre USA/Russie en vue ?

L’Éthiopie continue d'affirmer qu’il ne veut en aucun cas d’une guerre avec le Soudan, ce qui n'arrange pas les États-Unis.

L'Éthiopie "ne veut pas de guerre" avec le Soudan, a affirmé mardi le Premier ministre Abiy Ahmed, alors que les tensions entre les deux pays se sont aggravées ces derniers mois dans la région frontalière d'Al-Fashaga.

 "L'Éthiopie a de nombreux problèmes, et nous ne sommes pas disposés à nous battre. Nous n'avons pas besoin de guerre. Il vaut mieux régler cela de manière pacifique", a déclaré M. Abiy Ahmed devant le Parlement.

"Nous ne voulons pas la guerre", a-t-il ensuite ajouté, qualifiant le Soudan voisin de "pays frère".

Alors qu’une lutte se met en place entre les États-Unis et la Russie au Soudan.

La concurrence militaire américano-russe bat son plein en mer Rouge, sur les côtes soudanaises. En décembre dernier, la Russie avait annoncé un accord avec Khartoum prévoyant la construction d’une base navale à Port-Soudan. Mais, depuis sa sortie de la liste noire américaine des pays soutenant le terrorisme, les Etats-Unis convoitent aussi ce lieu stratégique qu'est le Soudan. Et il n'est pas exclu que Washington y installe aussi une base navale.

Le centre logistique naval de Port-Soudan, le premier en Afrique pour la Russie, est destiné à accueillir jusqu’à quatre vaisseaux et 300 militaires. Il doit servir, selon les autorités russes, comme « centre d’appui logistique » et pour les « réparations et les ravitaillements ».  La position stratégique de ce carrefour d’échanges maritimes, renforcera le pouvoir d’action de la Russie dans l’océan Indien et le golfe d’Aden.

Quant aux Etats-Unis, ils semblent aussi vouloir un pied à terre au Soudan post el-Béchir, dans un contexte de rapprochement entre Washington et Khartoum, et alors que la coopération militaire avec le Soudan est en train de prendre de l’ampleur.

Depuis fin janvier, date de la visite du numéro deux de l’Africom à Khartoum, des informations ont fuité sur un accord pour une base navale américaine. Elle serait située à Aqiq Kabir, non loin de la frontière avec l’Erythrée. La politique de la main tendue américaine à Khartoum vise, selon plusieurs observateurs, à couper la route aux intérêts russes.

En moins d’une semaine, deux navires militaires américains ont accosté au Soudan. Le dernier en date, le destroyer Winston Churchill, est arrivé samedi à Port-Soudan. Et depuis dimanche, la frégate russe Amiral Grigorovitch est amarrée à 4 kilomètres du bâtiment américain.

C’est pourquoi une guerre entre l’Éthiopie et le Soudan bénéficierait aux États-Unis afin d’empêcher Moscou d’étendre son influence dans le pays. Ce que vise la nouvelle administration de Biden, contrairement à son prédécesseur Trump, c’est le monopole des eaux, en mer Rouge ou dans le golfe de Guinée. L’arrivée des forces américaines au Mozambique ou encore l’arrivée massive des américains au large de la Somalie, avec comme prétexte la sécurisation du retrait des 700 militaires US du territoire somalien prouve également que Washington veut à tout prix avoir le monopole maritime. Mais décidément, Addis Abeba et Khartoum ne veulent pas entrer en guerre l’un contre l’autre. Ce qui n’arrange évidemment pas Washington. Car ce qui empêche une émergence de la présence russe ou encore chinoise et iranienne en Afrique, c’est bien la déstabilisation du pays. Car le but de ces puissances de l’Est c’est la stabilité des pays d’Afrique et leur développement et non les guerres et les déstabilisations. L’axe occidental a du mal à provoquer des guerres intra-africaines, car ce qui est entrain de se développer, ce sont les alliances intra-africaines.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV