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Alliance Turquie/Arabie, une affaire de gros sous sur fond de propagande anti-Résistance?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le personnel de l’aviation saoudienne a été accueilli à son arrivée par l’ambassadeur du royaume en Grèce, le Dr Saad ben Abdulrahman Al-Ammar, et d’autres responsables, le 13 mars 2021. ©SPA

Sur fond des drones Bayraktar que les Turcs s'apprêtent à envoyer à l'Arabie saouite laquelle ne tardera pas à les utiliser sur le front de Maarib contre Ansarallah, une première fissure vient de secouer l'alliance à peine formée Riyad- Ankara. L'Arabie saoudite a sapé les espoirs de la Turquie d'une réconciliation rapide qui surmonterait les différends avec Ankara, après l'arrivée des chasseurs saoudiens F-15C sur l'île de Crète avec leurs équipes au sol pour participer à un exercice d'entraînement avec la Grèce en Méditerranée orientale, une décision qui semble avoir reçu le soutien égyptien.

Les responsables turcs ont exprimé leur choc face à la décision saoudienne. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé il y a quelques jours que son pays discuterait avec les autorités saoudiennes de leur décision d'organiser des manœuvres militaires avec la Grèce. Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a exprimé les regrets et le mécontentement de son pays face à la participation de l'Arabie saoudite aux exercices militaires avec la Grèce. Il a déclaré qu'Ankara n'avait pas prévu qu'une telle relation militaire existerait entre Riyad et Athènes.

Ankara a également exercé une pression intense sur l'Arabie saoudite après le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Avec le Qatar, il a été manifestement impliqué dans une campagne hostile contre Riyad. La Turquie a entrepris un vaste déploiement militaire dans des points stratégiques à l'est, à l'ouest et au sud de l'Arabie saoudite. Il a établi des bases militaires au Qatar et en Somalie et aurait envoyé des conseillers militaires au Yémen. Pendant ce temps, des navires de guerre turcs étaient présents dans la mer Rouge et la mer d'Oman. Riyad pense que la Méditerranée orientale a un impact stratégique sur la sécurité du nord de l'Arabie saoudite et il considère également l’intervention de la Turquie en Somalie comme une provocation. Ce qui ne l'a pas empêcher de commander des drones auprès de la Turquie. L'Arabie se joue-t-elle d'Anakara tout comme Anakara s'est joué pendant longtemps avec Riyad? Une chose est sûre : face à l'avancée rapide des combattants d'Ansarallah et la perspective d'une chute de Maarib qui changera de fond en comble la géostratégie de la mer Rouge le camps des amis US n'ont d'autre choix que se rapprocher. Maarib libérée, rien ne saurait plus fatal à l'Arabie que de voir les milieux pro-Turquie en Somalie se mettre à commercer avec Ansarallah qui fort d'une province aussi fértile que Maarib ne tardera pas à faire une bouchée de pain des "sanctions US". 

Cette ambiguité, Erdogan le reconnait : « L'Arabie saoudite cherche à acheter des drones armés à la Turquie et  mène des exercices conjoints avec la Grèce. Pourtant, en même temps, l'Arabie saoudite nous demande des drones armés. Notre espoir est de résoudre ce problème calmement. »

Riyad a déjà conclu un accord de transfert de technologie avec la société privée turque Vestel qui permet à l’Arabie saoudite de fabriquer ses propres drones militaires. Mais il y a des spéculations largement répandues selon lesquelles il recherche également des livraisons militaires qui pourraient contourner les embargos sur les armes que certains pays occidentaux ont imposés au cours de sa campagne militaire au Yémen. L'alliance Riyad-Ankara une affaire de grosses sous sur fond de propagade? 

Visiblement car un Ansarallah qui a abattu MC-9 n'aurait pas de problème à en faire autant avec Bayraktar. Le porte-parole des forces armées yéménites, le général de brigade Yahya Saree a déclaré le dimanche 7 mars sur son compte Twitter officiel que les forces de défense yéménites avaient réussi à « abattre un drone de reconnaissance Karayel de fabrication turque » détenu et exploité par la coalition dirigée par l'Arabie saoudite  «alors qu'il menait des missions hostiles dans l’espace aérien de la région d’al-Marazeeq » dans la province d’al-Jawf plus tôt dans la journée.

Lire plus : La mystérieuse DCA d'Ansarallah qui intercepte à la fois les drones US, chinois, turcs

La Turquie a déclaré le mardi 9 mars qu'elle se battrait aux côtés de l'Arabie saoudite contre les attaques des Houthis contre le royaume. « La Turquie se tient aux côtés de l'Arabie saoudite et de son peuple contre les attaques des Houthis visant les installations pétrolières saoudiennes », a annoncé le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué. Le ministère a également exprimé son inquiétude face à ce qu'il a décrit comme « une augmentation des attaques contre les territoires saoudiens », faisant référence à une récente attaque de missiles par Ansarallah contre les installations de Saudi Aramco dans la province de Dammam et les parcs de réservoirs de pétrole du port de Ras Tanura à Dhahran, l'un des plus grands ports de transport de pétrole du monde.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV