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À trop chercher à plaire aux USA bideniste, Paris ne risque pas de se faire taper dessus?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le missile de croisière chinois Chang Feng. (Photo d'archives)

La stratégie bideniste est partout pareille : en Irak, il envoie au devant des balles les "mercenaires de l'OTAN" : en mer Noire, ce sont encore les Otaniens, qui provoquent la Russie et en mer de Chine, les USA font, exactement comme à l'époque de Trump, ce sont les Européens qui devront faire les frais d'une confrontation avec la Chine. La question est dès lors la suivante : la France a-t-elle intérêt à participer à toutes les guerres américaines? 

Le 22 février, le média américain Voix de l'Amérique a rapporté que le Canada et l'Europe occidentale y compris la France, et peut-être le Royaume-Uni, enverraient des navires et des sous-marins en mer de Chine méridionale contestée. Cette démarche montre qu'outre les États-Unis, d'autres États cherchent à contrer les mouvements et l’ambition de la Chine dans la mer de Chine méridionale, pays qui, de par son développement militaire et économique, est considéré comme une menace.

La ministre française de la Défense, Florence Parly, a déclaré que la France au début de février avait envoyé un sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) dans la région. La France, alliée des États-Unis, notamment au sein de l'Otan, et qui possède d'importantes zones économiques exclusives dans le Pacifique du fait de ses terres d'outre-mer, considère depuis plusieurs années que la zone indo-pacifique et la défense de la liberté de navigation sont des priorités. « Pourquoi une telle mission ? Pour enrichir notre connaissance de cette zone et affirmer que le droit international est la seule règle qui vaille, quelle que soit la mer où nous naviguons », a développé la ministre dans un tweet, le 8 février dernier. Elle montrait en outre « une preuve frappante de la capacité de notre marine française à se déployer loin et pendant longtemps en lien avec nos partenaires stratégiques australiens, américains et japonais », a-t-elle déclaré.

Le 18 février 2021, le porte-hélicoptère amphibie (PHA) Tonnerre et la frégate type La Fayette Surcouf, constituant le Groupe école d’application des officiers de Marine (GEAOM), ont appareillé depuis Toulon pour la mission Jeanne d'Arc. Il s’est rendu dans le Pacifique pour une mission de trois mois. Le site Naval News a rapporté que les navires traverseraient la mer de Chine méridionale à deux reprises et au mois de mai participeraient à un exercice combiné avec les armées japonaise et américaine.

Concernant la contribution britannique aux États-Unis, un responsable de la défense a déclaré le mois dernier que le groupe de frappe des porte-avions phare du Royaume-Uni était prêt à entrer dans la voie navigable. Un navire de guerre de la Marine royale canadienne a navigué près de la mer de Chine en janvier avec un passage dans le détroit de Taïwan, avant de rejoindre les exercices avec les marines australienne, japonaise et américaine.

« Je pense que les Français, les Néerlandais, les Britanniques et d’autres pays sont à peu près unanimes sur le fait que ce que nous voyons de la Chine est une tentative de réviser l’ordre pour que le pouvoir, et non une approche basée sur des règles de la région, C’est la façon dont la région sera gouvernée ou gérée à l’avenir », a déclaré Stephen Nagy, professeur associé principal de politique et d’études internationales à l’Université chrétienne internationale de Tokyo.

Les pays occidentaux en voudront à cette gestion de la mer si elle va à l’encontre de leurs anciennes colonies ou des intérêts économiques actuels en Asie, tels que l’accès aux voies de transport maritime très fréquentées, ajoutent les analystes. Le Royaume-Uni, par exemple, est lié par ses cinq accords de défense du pouvoir de 1971 pour aider à défendre l’ancien protectorat de Malaisie. La Malaisie conteste une partie de la revendication chinoise d’environ 90% de la mer de Chine méridionale. L’ancienne colonie française du Vietnam conteste la revendication maritime de la Chine, y compris les îles Paracel de la mer. La Chine contrôle aujourd’hui ces îles. La France entretient toujours des liens « culturels » et « économiques » avec ses anciennes colonies d’Asie du Sud-Est, a déclaré  Stephen Nagy.

Selon les observateurs, le Canada, l’Australie et les pays d’Europe occidentale expédient des navires en mer de Chine méridionale pour montrer leur soutien aux États-Unis, qui y ont déjà envoyé des destroyers deux fois ce mois-ci après des traversées régulières en 2020.

Le fait que les Européens se précipitent pour aider les Américains peut être interprété d'une autre manière. En effet, les pays occidentaux profitant de l'impasse américano-chinoise, de l'antagonisme constant et des « exercices de navigation », tentent d'accroître leur influence dans leurs anciennes colonies. Mais n'est-ce pas prendre la vessie pour la lanterne? 

Le commerce de l'UE avec la Chine a totalisé 586 milliards de dollars (exportations et importations), soit 31 milliards de plus que le commerce de l'UE avec les Etats-Unis, en 2020. La Chine est devenue donc et pour la première fois le premier partenaire commercial de l'Union européenne en 2020, doublant les Etats-Unis, grâce au rebond rapide de son économie moins affectée par la pandémie de Covid-19 que celle de ses partenaires occidentaux. Sur l'ensemble de l'année dernière, le commerce de l'UE avec la Chine a totalisé 586 milliards de dollars (en additionnant exportations et importations), contre 555 milliards pour les Etats-Unis, selon des chiffres publiés lundi par l'institut européen des statistiques. « Au cours de l'année 2020, la Chine était le principal partenaire de l'UE », a constaté Eurostat, dans un communiqué. Dans ce cas, la France tout comme la Grande-Bretagne sauront-elles s'engager dans un face-à-face avec la Chine? Il semblerait que l'Élysée prendrait ses ordres ailleurs qu'auprès de l'opinion française. Le français Thales exprime d''ailleurs son souhait pour moderniser les frégates légères furtives taïwanaises. L’an passé, la Chine avait vivement protesté contre un contrat devant être attribué par Taïwan à l’entreprise française DCI-DESCO afin de moderniser les lance-leurres AMGL Dagaie Mk2 de ses six frégates légères furtives de classe Kang Ding... C'est bien partie pour un nouveau bras de fer, nocif aux intérêts des Français... 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV