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Syrie : du sang "américain" va couler...

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les sukho basés à Hmeimim en Syrie./AFP

Cet aveu d'échec de l'ex numéro deux du département d'état, Jeffry Feltman, où il reconnait que les Etats Unis d’Amérique ont "militairement " perdu les dix ans guerre en Syrie, et que par conséquent, il conviendrait que Biden opte pour une nouvelle approche à savoir "réduire à l'extrême famine" les Syriens, ce n'est pas par la Loi César que le nouveau président US veut l'appliquer : le corridor maritime anti sanction que l'axe de la Résistance a mis en place depuis des années et qui alimente la Syrie en essence et denrées alimentaires et qui s'est même étendue depuis mai 2020 aux Caraïbes pour faire intégrer le Venezuela, a fait de la Loi César, une loi bien creuse, même si les Américains ont tout fait pour que le contraire se produise, y compris, au Liban où ainsi que le reconnait Feltman, la cible des hostilités US est à la fois le Hezbollah mais encore les banques puisqu'elles sont les poumons de l'économie syrienne.

Ce marché que propose donc Feltman, suivant la formule Allègement de sanctions Versus Réforme du pouvoir syrien est encore un marché de dupe, les Américains ayant échoué en Syrie à la fois militairement mais aussi économiquement. D'où cette politique trop terre à terre de Biden qui au quinzième jour de son investiture a poussé les FDS non seulement à ouvrir les portes des prison,s et à lâcher les terroristes à l'assaut des frontières syro libanaise pour s'infiltrer en Irak et dans le désert de Homs et Deir ez Zor mais encore à encercler Hassake, Deir ez Zopr Raqqa pour affamer la population. Surfant sur cette vague, le Pentagone de LIyod Austin continue à l'heure qu'il est, à envoyer ses convois militaires sur l'est de l'Euphrate, à Deir ez-Zor et ce, parallèlement à une Turquie atlantiste qui  tout en évacuant M5 et en se repliant sur M4 se met à prendre pour cible de ses drones armés de missiles les positions de l'armée syrienne et de la Résistance à Saraqib (confluent de M5 et M4) .

Dans tout ceci il y a évidemment plusieurs objectifs à rechercher : affamer l'est de l'Euphrate pour pousser les tribus foncièrement anti américaines et anti Turquie de Qamichli, de Hassaké et de Deir ez-Zor à se révolter contre le pouvoir et pourquoi pas contre la Russie. Austin l'a d'ailleurs très clairement reconnu, "il faut pousser la Russie dehors". C'est cette perspective qui explique la raison pour la quelle les FDS ont mis le gros de leur pression sur les population de Qamichli lesquelles accueille depuis bientôt deux ans la base aérienne stratégique de la Russie,  avec ses S-400, ses S-300 et ses unités hélicoptères. Cette base qui gêne les plans US non seulement en Syrie mais aussi au Kurdistan irakien que Biden, l'architecte du démembrement de l'Irak aimerait bien voir se rallier au nord-est syrien dans une énième tentative de créer un Kurdistan indépendant.  

 

Mais ce plan B, implicitement évoqué par Feltman et que le couple Biden-Austin semble avoir place dans l'ordre de leur priorité au contraire de ce que prétend l'ex sous secrétaire d'état ne tien pas compte d'une chose : le facteur Résistance. Selon les médias syriens, depuis l'arrivée à la Maison Blanche de Biden et le virage des Kurdes de Syrie, aucun jour ne passe sans qu'il n'y ait pas de grosses manifestations contre les agents kurdes des Américains . Lundi la manif s'est dégrénée en heurts particulièrement violents et les FDS, paniqués ont ouvert le feu sur la population.  Lundi toujours, les principaux représentants des tribus de l'est de l'Euphrate ont rencontré les gouverneurs de Hassaké et de Qamichli pour renouveler leur allégeance envers l'Etat et affirmer que la lutte armée pour pousser les USA et la Turquie et leurs agents dehors, ils la commencerait dans chaque rue et chaque quartier de leur ville et non pas par des engins improvisés mais bien par de "vraies armes". Biden, le démocrate risque à ce rythme de connaitre de très difficiles semaines même si selon certaines sources ils continuent à faire relâcher les terroristes de Daech des prisons de l'est syrien, à envoyer des convois militaires  sous prétexte de fortifier les champs gaziers et pétroliers de Connoco et de al Omar et à vrai dire pour y transférer terroristes et GI's.  

Avec la nouvelle administration à Washington, le vent souffle vers un scénario de clash. La reprise des politiques «actives» pour «dissuader» la Russie, l'Iran et le «régime d'Assad» en jouant la carte kurde crée les conditions d'une nouvelle face-à-face que ni l'Etat syrien, ni ses alliés ne sauraient éviter à moins de vouloir s'imposer  une implosion de la Syrie.  Dans certains scénarios, la situation pourrait rapidement sombrer dans un chaos complet. Enfin c'est ce que Biden, adepte de la théorie du chaos  organisé souhaite. Mais depuis 2016 trop de choses ont changé en Syrie et surtout sur la rive est. Les kurdes de Syrie, une fois le clash général puis le chaos éclaté, chercherait comme en mars 2020 sans doute à se faire aider par l'Amérique de Biden. le fera-t-elle? Peut-être dans une certaine mesure mais elle a d'autres chats à fouetter en mer de Chine et en mer Noire.  Reste Israël à qui les FDS feraient tôt ou tard appel. Saura-t-il les secourir? Difficile de voir Tel-Aviv déjà largement sous pression sur le front Nord et le front de Gaza vouloir se mettre à dos l'Etat syrien. A moins de souhaiter qu'un troisième front déjà bien active, Deraa, ne se transforme pas soudain en un site de lancement de missiles contre Israël. Le pari de Biden est perdu d'avance. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV