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La Réponse aux menaces militaires US/Israël: l'Iran prépare son ICBM

L'Iran a lancé son nouveau porte-satellite Zoljanah. ©Mashregh News

Ce n'est sans doute pas un hasard si le même jour, à savoir le lundi 1er février 2021, l'Iran annonce le lancement d'un nouveau centre d'opérations sectorielles (SOC) dans le nord-ouest pour des opérations conjointes de défense aérienne contre d'éventuelles menaces ennemies et tient à rendre publique sa seconde opération spatiale d'envergure en moins d'un an, c'est à dire le teste réussi de sa nouvelle fusée porte-satellite à combustible solide et de conception nationale, Zuljanah qui signifie Porteur d'aile. En avril 2020, au plus fort des tensions avec les États-Unis de Trump, le CGRI a mis en orbite basse (450 km) le premier satellite militaire iranien Nour-1 qui a pris de court le camp occidental d'abord par son irruption parfaitement surprise dans un espace iranien que l'Occident croit à tort avoir constamment à l'oeil, mais qui a royalement échappé à son vigilance, ensuite par les éléments que ce même satellite à triple étages comportait à savoir entre autres le moteur à propergol solide "Salman" qui pour les spécialistes militaires US/Israël n'étaient rien moins qu'une première étape de ce qu'ils ont qualifié de "programme ICBM" ( missile intercontinental iranien).

La fusée Zoljanah aurait été lancée à partir des déserts de Makran (sud est iranien) là où il y a peu les forces armées iraniennes ont mené 20 jours d'affilée et de façon entrecroisée deux méga exercices militaires "Eqtedar 99" et "Grand Prophète 15", impliquant des dizaines d'étapes, de tactiques, de concept de guerre et des centaines d'armements. Le nouveau porte-satellite, à trois étages et triphasé lui aussi, est capable de transporter et de mettre en orbite à 500 km au-dessus de la surface terrestre un satellite de 220 kilogrammes (485 livres), utilisant du combustible solide dans les premier et deuxième étages et du carburant fluide dans le troisième. C'est, a affirmé à l'adresse des États-Unis et leurs alliés le porte-parole spatial du ministère iranien de la Défense, Hosseini, " le moteur-fusée le plus puissant" de l'Iran " : Pour la première fois dans le domaine des sciences spatiales, le premier test de lancement du porte-satellite Zoljanah a été réalisé après avoir réalisé la technologie de moteur à combustible solide la plus puissante dans le but de mener des tests suborbitaux». 

Le plus puissant, cela veut dire qu'en 70 secondes d'activités en moyenne, le propulseur a pu atteindre 15 kilomètres d'altitude, ce qui est enorme quand on sait que l'Iran n'est entré dans le club des puissance aérospatiales qu'il y a à peu près dix ans et qu'entre son premier porte-satellite Safir et le second Simorgh qui ont raté leur teste et le troisième Nour 1 qui l'a réussi il n'y a eu pour tout et en tout que trois ans d'écart. Les deux premières phases de Zoljanah ont une puissance de 74 tonnes, amplifiables jusqu'à 100 tonnes, ce qui veut dire que l'engin est à même de tirer 10 satellites identiques au premier satellite militaire iranien Nour-1, lancé, rappelons-le, en avril 2020.

A l'époque, le CGRI avait d'ailleurs promis que l'aventure de Nour aurait une suite et qu'il existerait dans la foulée Nour-2, Nour-3..ce qui est parfaitement possible désormais grâce à Zoljanah.  Mais ce n'est pas tout :  Zoljanah est un porte -satellite héliosynchrone, soit des satellites qui passent toujours à la même heure solaire locale au-dessus d'un même point de la Terre, une vertu particulièrement significative qui servirait largement les forces armées iraniennes et leurs éventuelles armes antisatellies puisque l'Iran se sait mater 24 heures par 24 via des satellites- espions répartis à l'image des bases militaires US, à travers tout étendu spatial de la région. Mais avec Zoljanah, les successeurs du duo Trump-Pompeo n'en sont pas à leur première surprise : le lanceur-transporteur Zoljanah est amovible, ce qui veut dire que le premier missile antisatellite qu'il transporterait un de ces quatre, pourrait être lancé non pas uniquement depuis le centre de l'Iran Semnan qui abrite le principal site spatial iranien, mais bien à partir de n'importe où, du sud est, voire de Makran, ce cœur stratégique de toute la région sur quoi sont focalisés les satellites US/Israël et que pour cause de cette même mobilité, les frappes aériennes ne pourraient l'atteindre.

En avril dernier, The European Leadership Network (ELN) écrivait : « Le projet du premier satellite militaire iranien, Nour, a plusieurs particularités à ne pas sous-estimer : ... Le lanceur de satellite Qassed que Nour a utilisé, a été le premier lanceur à avoir été activé en dehors du périmètre du centre spatial iranien Imam Khomeini, décollant de la base de Shahroud. Cependant, le rôle du CGRI ne se limitait pas seulement aux opérations de lancement. Le moteur du lanceur à trois étages Qassed, ainsi que le satellite Nour lui-même, ont été conçus et développés par le CGRI, et ce, en dehors des structures régulières de l'industrie des missiles iraniens."

 

Et d'ajouter : "Qassed est un lanceur à trois étages. Utilisant le moteur-fusée à ergol liquide "Ghadr" dans le premier étage, le moteur à propergol solide "Salman" dans le deuxième étage et un petit moteur inconnu comme troisième étape. ... La véritable innovation du lanceur "Qassed" réside dans sa deuxième étape: le moteur à propergol solide "Salman" qui utilise un ensemble de technologies sophistiquées, notamment un propergol solide, une tuyère mobile pour le contrôle de vol et une enveloppe en fibre de carbone légère. Malgré ses petites dimensions , le moteur à propergol solide "Salman" semble bien performant dans la construction des lanceurs spatiaux. Mais à bien des égards, il sert de démonstrateur pour les technologies cruciales pour le développement de missiles modernes à longue portée, y compris les ICBM (Missiles intercontinentaux). L'utilisation de cette technologie marque un développement significatif dans le programme spatial régulier de l'Iran, qui reposait jusqu'ici sur une technologie de combustible liquide relativement ancienne.»

Et entre avril 2020 et janvier 2021, soit entre Qassed et Zuljenah, il y a véritable bond en avant. Lundi soir, le successeur de Pompeo, le pro-sioniste, Blinken, qu'on dit être un adepte du "dialogisme" accusait l'Iran de n'avoir que quelques semaines de distance jusqu'à l'acquisition de la bombe nucléaire, façon de laisser entendre qu'une action armée contre le territoire iranien n'est pas à écarter. Il a eu tort de vouloir singer Netnayhau et Kochavi. Car il se peut qu'avant même qu'une quelconque frappe aérienne puisse avoir lieu contre l'Iran, le premier missile antisatellite iranien casse tout le baraque.  Après tout, un ASAT, conçu pour détruire des satellites sans placer le système d’arme ou l’un de ses composants sur orbite, est généralement composé d’un système de lancement fixe ou mobile, d'un missile et d'un véhicule de destruction cinétique. Et l'Iran a tout ce qu'il faut. 

Pour être l'une des plus performantes puissances balistiques de l'axe de la Résistance, le mouvement Ansarallah a eu des mots justes pour commenté le test à succès de Zoljenah: "C'est un message clair aux ennemis de l'Iran qui le menacent de renoncer à ses capacités défensives balistiques". 

Le porte-parole du mouvement yéménite Ansarallah et président de l'équipe de négociateurs de Sanaa, Mohammed Abdul Salam a fait remarquer après le test réussi du porte-satellite Zoljanah:

«  Le nouveau test réussi du porte-satellite par l'Iran est un message important tant adressé à l'ami qu'à l'ennemi que la volonté des nations était plus forte que toute sanction. Cela a prouvé encore une fois que les sanctions n'étaient pas un destin et qu’elles pourraient être par contre une opportunité pour l'Iran, opportunité dont l’Iran a profité pour faire des progrès remarquables dans divers domaines. »

Alors que la TV iranienne diffusait les images de Zoljenah, le SOC fraîchement inauguré dans le nord ouest iranien annonçait avoir intégré le système de DCA intégré iranien et s'être connecté aux systèmes de commandement et de contrôle tactiques de Fakour et d'Achoura, aux systèmes de radars indigènes, y compris Moraqeb, Fatah-2 et Bashir, ainsi qu'aux systèmes d'information tactique et de reconnaissance, aux systèmes électro-optiques, aux systèmes de guerre électronique et au réseau de surveillance optique de l'armée de l'air. Bref, le total pour faire face au chantage du couple Biden-Blinken ou Biden-Austin. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV