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Nucléaire iranien: la souveraineté française bradée pour une poignée de pétrodollars

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Ben Salmane et Emmanuel Macron (Archives)

Le ministère iranien des Affaires étrangères a rejeté samedi toute nouvelle négociation sur l’accord nucléaire ou modification de ses participants après que le président français Emmanuel Macron a déclaré que toute nouvelle négociation sur l’accord devrait inclure l’Arabie saoudite ; Macron aurait-il oublié l’implication directe de Mohammed ben Salmane dans l’assassinat du journaliste Khashoggi et le massacre des civils au Yémen ?!

« L’accord nucléaire est un accord international multilatéral ratifié par la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui n’est pas négociable et les parties y sont claires et inchangeables », a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Saeed Khatibzadeh, cité par les médias d’État.

« Les États-Unis se sont retirés de cet accord et l’Europe n’a pas été en mesure de le maintenir, et s’il y a une volonté de relancer et de maintenir l’accord, la solution est simple : que les États-Unis reviennent au PGAC et qu’ils lèvent toutes les sanctions imposées sous l’administration Trump », a-t-il affirmé en appelant le président français à faire preuve de retenue.

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« Si les autorités françaises s’inquiètent de la vente colossale de leurs armes aux pays arabes du golfe Persique, elles feraient mieux de reconsidérer leur politique », a-t-il poursuivi.

« Les armes françaises, ainsi que d’autres armes occidentales, ont non seulement engendré le massacre des milliers de Yéménites, mais sont aussi à l’origine de l’instabilité dans la région du golfe Persique », a-t-il regretté en soulignant qu’un retour au calme et à la paix dans la région sensible du Moyen-Orient ne peut être espéré qu’après l’arrêt du flot d’exportation des armes occidentales.

Dans une interview accordée à la chaîne Al-Arabiya, le président français, Emmanuel Macron a appelé à la participation des puissances régionales, entre autres l’Arabie saoudite à l’accord avec l’Iran.

Arab News a écrit sur sa page Twitter : « Macron a déclaré à Al-Arabiya que l’erreur de 2015, où les puissances régionales n’ont pas participé à l’accord avec l’Iran, doit être évitée. »

En effet, à peine quelques heures après l’investiture de Biden au poste du président US, les coups de fil de Riyad à Paris se sont soudain multipliés. S’il est vrai que les relations Riyad-Paris sous l’ère de Trump ne sont jamais allées au-delà de colossaux contrats d’armement destinés à massacrer les Yéménites, les choses commencent à changer sous Biden. Certes le nouveau président US veut un accord nucléaire-balistique avec l’Iran auquel Téhéran a répondu en mettant le cap sur l’uranium à 90 pour cent, mais Biden veut cet accord sans tenir compte de ces milliards de pétro dollars dépensés ces 4 dernières années par Riyad dans le strict objectif de mettre au pas l’Iran.

Les propos d’Emmanuel Macron ont suscité une vague de réaction parmi les internautes irakiens qui ont invité le président français à aborder en priorité l’affaire de l’assassinat de Khashoggi et de l’invasion du Yémen par l’Arabie saoudite plutôt qu’à envisager d’intégrer Mohammed ben Salmane au P5 + 1.

Pour eux, la région est aujourd’hui plus menacée par le wahhabisme que par le programme nucléaire pacifique de l’Iran.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV