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L’actualité en Afrique :
Les analyses de la rédaction :
1. Ouganda : Kampala résiste aux pressions US !
L’Ouganda montre énormément de signes de résistance au fur et à mesure que les États-Unis s’ingèrent dans les affaires du pays.
Vers une brouille diplomatique entre les États-Unis et l’Ouganda ? Kampala a accusé mardi l’ambassadrice américaine Natalie Brown de « malveillance ». Elle avait tenté de rendre visite au leader de l’opposition Bobi Wine, bloqué chez lui. Mais elle a été priée de faire demi-tour par les militaires qui ont encerclé la maison de l’opposant depuis environ cinq jours.
Pour commencer, l’ambassadrice américaine, Natali Brown, s’était rendue jusqu’aux portes du domicile de Bobi Wine avant d’être refoulée par une rangée de policiers en tenues antiémeutes. Dans un message publié sur Facebook, elle explique avoir voulu « vérifier la santé et la sécurité » de l’opposant. Car depuis l'élection présidentielle de jeudi dernier, la maison de Bobi Wine est encerclée par des forces armées.
Mais la tentative de l’ambassadrice Brown de venir en aide au principal rival de Yoweri Museveni était très significative, et cette tentative a, de surcroît, apporté plus de vigilance face aux États-Unis.
Le porte-parole du gouvernement ougandais Ofwono Opondo a accusé cette tentative américaine de « malveillance » et a exhorté la diplomate américaine à respecter les règles diplomatiques.
Dans une tribune publiée dans un journal pro-gouvernemental, le porte-parole a balayé les critiques de madame Brown, et a rappelé que l'Ouganda n'a pas de leçons à prendre des États-Unis en matière de démocratie, notamment après les allégations de fraude mensongères proférées par Donald Trump et les violences du Capitole.
Après cet échec de Washington et l’affront de l’Ouganda, Kampala se trouve maintenant dans le collimateur des États-Unis.
D’ailleurs, le nouveau secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a exprimé ses inquiétudes concernant les récentes élections en Ouganda ; tout en prétendant qu’aussi bien sur cette question que d’autres en Afrique, l'engagement des États-Unis pourrait faire la différence.
Mais l’Ouganda est loin d’être un pays qui se laisse faire. Outre cet affront du gouvernement de Kampala, une réponse militaire ougandaise s’est vu aussi apparaître en Somalie.
L’armée ougandaise a mené une opération et affirme avoir tué 189 terroristes appartenant aux Shebab en Somalie lors d’une attaque « surprise et rapide » qui visait une réunion de membres du groupe armé, dans les fourrés du village de Sigaale à environ 100 km au sud-ouest de la capitale somalienne, Mogadiscio. Le communiqué indique que l’opération, y compris dans d’autres villages de la région de Lower Shabelle, a détruit le matériel militaire appartenant aux extrémistes et a abouti à l’arrestation de deux commandants Shebab qui ont été remis à l’armée somalienne.
Les troupes ougandaises « n’ont subi aucune perte ni aucune blessure, et aucune cible civile n’a été touchée », indique le communiqué, citant Brigue. Don Nabasa, un commandant ougandais sur le terrain. Un porte-parole de l’armée ougandaise, le lieutenant-colonel Deo Akiiki, a déclaré à l’Associated Press que l’opération de vendredi matin impliquait des assauts terrestres et aériens.
Non seulement, c’est une manière d'humilier les troupes d’occupation américaine en Somalie en montrant que les militaires US n'ont jamais apporté de résultat, mis à part des dommages collatéraux, mais surtout, la manœuvre à montrer au monde que les États-Unis opèrent en Afrique sous de fausses bannières, et surtout qu'ils n'ont plus aucune crédibilité sur le continent africain. Encore une fois, les armées nationales africaines montrent qu'elles sont entièrement capables de sécuriser leur territoire ou de venir en aide à un pays voisin, sans l'aide de l'Occident !
2. Éthiopie : après le Soudan, c'est au tour de l'Égypte ?
L’intérêt des États-Unis pour la Corne de l’Afrique est grandissant avec la nouvelle administration américaine.
Après le Soudan, c’est maintenant l’Égypte qui se trouve dans le collimateur pour faire entrer en guerre contre l’Éthiopie.
Selon certains médias, qui auraient relaté les propos d’un haut fonctionnaire du ministère éthiopien, sous couvert de l’anonymat, « l'Égypte aurait intensifié ses efforts de déstabilisation contre l'Éthiopie et la région instable de la Corne de l'Afrique ».
Selon lui, les multiples défis en matière de sécurité intérieure et extérieure auxquels est confronté le Premier ministre Abiy Ahmed depuis sa prise de fonctions en 2018 sont instigués par l'Égypte d'Abdel Fattah Al-Sisi qui en « apportant son soutien total à l'élite anti-paix » cherche à nuire au programme de réformes politiques, sociales et économiques mené par le gouvernement éthiopien.
Le Caire tenterait à travers ces déstabilisations à provoquer un changement de régime ou la faillite de l'état éthiopien. Une manière ainsi de contrecarrer l'ambition des voisins d'utiliser les ressources du Nil.
Quoi qu’il en soit, l'Éthiopie poursuit la construction du Grand Barrage qui est bouclé à 78%. Le gouvernement d'Abiy Ahmed attend toujours de trouver un accord avec l'Égypte et le Soudan pour finaliser son exploitation alors que les premières productions d'électricité devraient commencer entre janvier et février.
Tout comme avec le Soudan et l’Éthiopie, qui, toujours selon les médias, seraient en conflit concernant le triangle d’al-Fashaga à la frontière entre les deux pays.
Le gouvernement éthiopien et Khartoum ont bien précisé qu’il n’est pas dans l’intérêt des deux pays ni de la région de rentrer dans un conflit armé. Addis Abeba avait d’ailleurs précisé que parmi les membres du gouvernement de Khartoum, il y avait des personnes malintentionnées, travaillant pour des tiers, et qui pousseraient les pays au conflit armé. Vu que l’Éthiopie et le Soudan ne sont finalement pas entrés en conflit armé, le Soudan en paye le prix plein au Darfour avec une montée en puissance d’un conflit sorti de nulle part, et qui a fait jusqu’à présent 250 morts et provoqué une centaine de milliers de déplacés.
Maintenant, c’est l’Égypte qui se trouve mêlée à ces frictions.
Le Caire a récemment montré une volonté de changer sa politique en Libye et surtout dans le Sahel, et visiblement, cette nouvelle politique qui œuvre pour une stabilité dans la région n’arrange pas certains acteurs occidentaux, surtout l’axe israélo-américain.
Les accusations d’Addis Abeba concernant Le Caire, sont assez directes, mais il est également possible que, comme pour le Soudan, ce soit quelques personnes du gouvernement égyptien qui poussent au conflit.
Néanmoins, les pays de la Corne de l’Afrique ne sont pas décidés à rentrer dans les pièges des Occidentaux qui tentent par tous les moyens de créer un conflit armé dans la région.
Les pays de la région et même du continent africain veulent réellement tourner la page du néocolonialisme et devenir des grands pivots de l’économie à travers le monde.
Au Mali, il semblerait que Washington commence à faire des coups fourrés contre Barkhane afin de les faire partir de l’Afrique de l’Ouest en apparence! en effet il s'agit surtout d'une répartition de la tache. Puisque Barkhane a échoué et que le peuple malien le pousse vers la sortie et ce malgré tous les complots et plans autant s'effacer quelque temps derrière les USA qui se posent en sauveur.
Dans un premier temps, l’avenir de Barkhane dépendrait de la nouvelle administration américaine qui vient d’être mise en place ce 20 janvier.
« Je peux confirmer que l’engagement américain à nos côtés est considérable. Ces derniers mois, il a augmenté et son apport est vraiment primordial, notamment en matière de renseignement et de ravitaillement en vol », a en effet récemment souligné le général Marc Conruyt, le commandant de la force Barkhane, lors d’une audition parlementaire.
Pourtant, en janvier 2020, ce soutien semblait compromis…, du moins discuté, l’administration Trump souhaitant revoir la posture et le niveau d’engagement de ses forces armées en Afrique, la lutte contre les organisations terroristes n’étant plus l’une des priorités principales. Cela avait conduit la ministre française des armées, Florence Parly, à faire le voyage à Washington pour plaider la cause de l’opération Barkhane.
« Nous avons passé beaucoup de temps et d’énergie pour obtenir un soutien qui nous était contesté au début de l’année 2020. Puis, au fil des mois, ce soutien nous a été rendu, mais avec des conditions puisque l’administration sortante avait l’ambition de se faire payer, ou rembourser ? Pour l’ensemble des éléments qui étaient mis à notre disposition », s’est rappelée Mme Parly, lors d’une audition au Sénat, le 20 janvier. Puis, a-t-elle continué, « finalement, nous avons obtenu que le soutien américain puisse être rétabli dans les termes initiaux. »
Cette coopération en matière d’information à l’air de compromettre Barkhane plus qu’autre chose.
Ce qui nous amène à penser à plusieurs hypothèses différentes concernant la bavure de Barkhane en début janvier 2021 au Mali. Est-ce que Barkhane tente de couvrir la tuerie dans le village de Bounti ? Ou est-ce une tentative américaine de compromettre Barkhane et de mettre en avant les exactions que Barkhane effectue au Mali depuis des années ?
Quoi qu’il en soit, même malgré ces exactions, Barkhane se donne le droit de rester au Mali.
À l'occasion de ses vœux aux Armées, la ministre française Florence Parly a exprimé le souhait d'accélérer encore cette année sur l'innovation, la modernisation des forces, leur entraînement et a évoqué une période clé pour l'Europe de la défense. Celle-ci se joue, selon elle, en grande partie au Sahel, où sept pays européens ont promis l'envoi de forces spéciales aux côtés des soldats français de Barkhane.
Ce qui montre que les nombreux débats concernant un retrait de Barkhane en France, ne sont visiblement que de la poudre aux yeux. Cela dit, ce départ dépend maintenant des États-Unis, mais c’est surtout la population malienne qui décide.
En effet, l’Élysée a finalement mis le grappin sur le pouvoir de transition au Mali. Une manifestation de la population devait avoir lieu le 20 janvier, date symbolique à laquelle Modibo Keïta président du gouvernement du Mali entre 1960 et 1968, avec la population, avaient chassé la présence militaire qui occupait le pays, mais elle a été réprimée par les forces de l’ordre tout de suite après la venue du secrétaire général adjoint aux opérations de Paix de l'ONU, Jean-Pierre Lacroix. Cette répression reflète bel et bien les craintes grandissantes de Paris. Car, il est clair que le jeu sournois de la France est maintenant connu de tous dans le pays et la fausse bannière de la lutte anti-terroriste ne fonctionne plus. L’insécurité et la déstabilisation du pays sont grandissantes dans le pays depuis l’arrivée des troupes militaires françaises. Et au plus la France a multiplié ses effectifs et sa logistique, et au plus les groupes terroristes se sont renforcés. Ce qui est assez étonnant.
Du point de vue de l’Occident, la réelle discussion ne tourne pas autour d’un retrait de Barkhane, mais elle tourne plutôt autour de deux questions, qui prendra les commandes et surtout qui ne doit absolument pas pouvoir mettre les pieds au Mali ? La crainte actuelle de la France et des États-Unis, c’est que le Mali ne reproduise un remake de la Centrafrique en se tournant notamment vers la Russie.
C’est la population malienne qui décide de son destin et la puissance occidentale aux politiques néo-coloniales a l’air d'oublier que la population malienne ne veut plus de la présence occidentale sur ses terres, et elle continue d’œuvrer pour cela.