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Missiles, drones, missiles de croisière ...et mines... la redoutable force navale d'Ansarallah émerge

Un navire de guerre de la force navale saoudienne a été partiellement détruit près de la côte occidentale de la province de Taëz, le 11 mars 2017. @ Presstv, photo d'archives

Personne n'aurait cru que la puissance militaire du Hezbollah, essentiellement balistique et dronesque, puisse se lester aussi rapidement d'une dimension navale: fou de rage, un journaliste saoudien écrivait il y a peu dans les colonnes d'Okaz ": "Descendus des monts, les Houthis se sont payés en six ans de guerre le luxe de se doter d'une Armée de l'air composée de missiles et de drones rudimentaires qui défie nos superbes F-15, F16 et Tordano... A présent, ils se permettent de tenter de nous imposer un blocus naval, et, ce, à l'aide de leur bateau piégé! et si ce n'est pas une marine asymétrique, c'est quoi alors?! " 

Le 14 décembre, le  pétrolier britannique "BW Rhine  avec 60000 barils de pétrole à bord a été pris pour cible d'"une attaque étrangère" qui a provoqué une méga déflagration avant que le pétrole ne commence à s'en échapper. Aucun garde-côte saoudien ou britannique n'a été capable de contrer cette attaque qu'Ansarallah n'a pas revendiqué, mais qu'il a commentée avec humour : " si les Britanniques ou les Américains ne protégent pas les ports saoudiens, ils n'ont qu'à nous le confier, avait tweet" Mohamad Ali al-Houthi.  

Pour de nombreux observateurs, le tweet de Houthi annonce à vrai dire, la naissance d'une capacité navale, d'un potentiel de la marine armée d'Ansarallah qu'on ne lui connaissait pas depuis le début de la guerre. L'enjeu est stratégique et il est de taille : Ansarallah domine plus de  2 500 kilomètres de côtes au large du golfe d'Aden, de la mer d'Oman, et de la partie occidentale de la mer Rouge et de l'océan Indien. Et puis il y a ce détroit stratégique de Bab el-Mandeb, si proche de la Corne de l'Afrique, de la mer Rouge et de la mer d'Oman, à quoi donnent accès deux super ports que sont Aden et al-Hudaydah.

La force navale d'Ansarallah contrôle le port de Hudaydah tout en ayant sous l’œil le détroit de Bab al-Mandeb le long de la mer d'Oman, du golfe d'Aden et de la mer Rouge, par où transite quotidiennement des millions de barils de pétrole tout comme des navires marchands naviguent pour atteindre le canal de Suez, la raffinerie saoudienne de Yanbu où ils sont chargés avant de partir pour la Chine et l'Europe. C'est là qui réside l'essence des capacités de dissuasion de la Résistance yéménite et qui vu, l’expansionnisme US/OTAN/Israël dans la région, risque de nous réserver davantage de surprises à l'avenir. 

Mais quelles en sont les principales composantes de la marine yéménite? 

La marine yéménite, qui se compose du commandement de la marine, de la garde côtière, des unités navales flottantes, des unités de la garde côtière et des unités d'infanterie navale, a pour mission de protéger le littoral du pays le long de la mer Rouge et de la mer d'Oman. Le 5 octobre 2015, l'Armée et Ansarallah ont procédé à une manœuvre navale d'envergure  et ont exhibé  une partie de leurs tactiques de combat naval asymétrique, mettant en garde la coalition d'agression. 

Puis en novembre 2017, ils ont exposé une série de missiles antinavires de facture locale, baptisée "Al-Mandeb 1". Ces missiles, Ansarallah l'a affirmé, devront être utilisés dans le cadre des opérations hybrides impliquant a la fois des drones armés, des vedettes rapides, des drones suicides, mais encore des mines navals de type « Mersad » que les forces yéménites ont fabriqués elles-mêmes et qui sont capables de toucher les navires de guerre de la coalition d'agression et en provoquer le naufrage. 

Mais outre des armements, il y a la manœuvrabilité des forces yéménites et le bilan naval qu'ils ont à défendre. Quelques-unes de leurs plus grandes opérations. Le navire de transport à grande vitesse HSV-2 Swift, construit à l'origine pour la marine américaine puis loué aux Émirats arabes unis, a été l'une des premières cibles d'Ansarallah avant qu'il ne coule totalement. Ce fut en 2016. La destruction de ce navire a déclenché officiellement la guerre.

En hiver 2017, les opérations navales yéménites sont entrées dans une nouvelle phase avec l'activation des vedettes sans pilotes piégées. « Al-Medina » fut l'un des premiers bâtiments bien moderne et bien actifs dans les frappes sauvages des zones résidentielles au Yémen qui a été pris pour cible des drones antinavires d'Ansarallah. Le clash a fait date et marqua un grand tournant en pleine guerre imposée par les Saoudiens et leurs alliés. Mais la bataille navale de la Résistance n'en est pas restée là, cette dernière ayant pris pour cible les terminaux pétroliers d'Al Mokha occupés par les Émiratis. Mais la partie la plus "terrifiante" pour les ennemis du Yémen, avides de s'emparer de ses ports et de ses détroits et de ses richesses reste l'usage des mines marines. L'une des tactiques les plus efficaces de la Résistance yéménite dans sa bataille en mer est son recours aux redoutables mines antinavires « Mersad ».

Depuis 2016, la marine de la Résistance yéménite est un acteur guerrier de poids. C'est elle qui de part ses manifestations offensives ou défensives, dicte aux autres composantes des forces armées yéménites, la démarche à suivre. On parle de plus en plus des surprises à venir surtout que des sources bien informées évoquent l'émergence de nouveaux armements dans l'arsenal d'Ansarallah. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV