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La mission du MAE irakien en Russie?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le ministre irakien des Affaires étrangères en visite à Moscou @IRNA

La visite du ministre irakien des Affaires étrangères à Moscou pour s'entretenir avec de hauts responsables russes et la volonté de Moscou de renforcer la coopération économique et militaire avec l'Irak pourraient être considérées comme des mesures intelligentes de la part du Kremlin pour s'attribuer plus de parts des marchés économique, énergétique et d'armement de l’Irak... au détriment de l'Amérique..

Les Russes, qui ont renoncé la dette d’un montant de 12, 9 milliards de dollars de l'Irak en 2008, ont entamé ses relations énergétiques avec Bagdad par le biais d'un accord de 4 milliards de dollars avec l'Irak dans l’espoir de compenser une rupture dans les relations bilatérales résultant de l’occupation de l’Irak  en 2003. Les Russes ont depuis saisi leur lente entrée dans le secteur de l'énergie en Irak, dont une grande partie se situe dans la région autonome du Kurdistan.

Les deux plus grandes compagnies pétrolières russes, Lukoil et Gazprom, ont entamé des relations énergétiques avec l’Irak en 2012 avec la signature de contrats pétroliers avec  le gouvernement autonome kurde en Irak.

En dépit de l'opposition flagrante de Bagdad à certains contrats pétroliers des entreprises russes avec Erbil en 2017, la compagnie Russia Oil a signé un contrat de 3,5 milliards de dollars avec la région du Kurdistan irakien pour développer les exportations de pétrole de la région vers la Turquie.

Lire: Coup de la Résistance : l’annulation du contrat entre Bagdad et Ankara au profit de Moscou

Sur le plan militaire, Moscou et Bagdad ont signé en 2015 un gros contrat de 4 milliards et 200 millions de dollars pour la vente des 40 hélicoptères de combat avancés russes « MI 35 » et « MI 28 » appelés « Night Hunter » et cela en plein combat de l’Irak avec Daech, mais les Irakiens n'ont pu en recevoir que quatre.

Pendant ce temps, les États-Unis empêchent l’Irak d’acheter de systèmes de défense avancés et de radars à la Russie, y compris les S300 et S400,  politique qui a suscité des protestations de membres du Parlement irakien.

Les experts de l’Irak estiment que l'accès de Bagdad aux systèmes de défense anti-missile russes restreint la liberté d'action américaine dans le ciel irakien, et rapproche le pays des Russes militairement parlant, ce qui évidemment n'irait pas arranger les troupes US déjà largement sous pression par la Résistance. Or cependant,  la visite du ministre irakien des Affaires étrangères, Fouad Hussein en Russie ouvre une brèche.

Lors d'une conférence de presse mercredi, il a déclaré qu'il avait négocié des questions militaires et d'armements avec son homologue russe, Sergueï Lavrov. Interrogé sur l'intention de Bagdad d'acheter des systèmes de défense à Moscou, le chef de la diplomatie irakienne a indiqué que le ministre de la Défense, le général Juma Anad Saadoun, devait se rendre prochainement à Moscou pour discuter des détails de la coopération militaire.

Or la Russie a choisi bien son moment : une Amérique divisée et en transition ne saurait reprocher aux Russes de vouloir livrer des S-400 à l'Irak ni de chercher à élargir sa présence dans le secteur de l'énergie. Certains disent mêmes que le moment a été choisi en concertation avec la Résistance irakienne avec qui Moscou entretient des relations de plus en plus profondes. Ces liens continuent à réconforter la place de la Russie sur la scène irakienne surtout que le comité quadripartie anti terroriste composé de la Russie, de l'Iran de l'Irak et de la Syrie n'a été aussi actif qu'aujourd'hui et ce, en faveur d'une Amérique qui fait bien profile bas. 

Dans le secteur économique, la Russie tente de renforcer sa présence sur le marché irakien, en particulier dans les secteurs de l' Énergie et du Commerce, et d'en gagner une plus grande part. L’élargissement de la coopération énergétique et commerciale est d'ailleurs l’un des principaux axes à suivre lors des négociations des deux parties, d’autant plus que les ministres irakiens du Pétrole et du Commerce accompagnent le ministre des Affaires étrangères d’Irak dans ce voyage Signe des temps, L'Irak et la Russie ont également la signature des 14 mémorandums d'accord sur la coopération économique et leur mise en œuvre à leur ordre du jour, ce qui montre la détermination des deux pays à renforcer davantage leurs relations économiques et commerciales. Cela s'appelle entrer en Irak par la grande porte! 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV