Pour un général 4 étoiles américain, comme HR McMaster, ex-conseiller à la sécurité nationale de Trump qui confiait, vendredi 13 novembre, les craintes US de voir l'Iran et autres ennemis des États-Unis (entendons la Chine et la Russie, NDLR) mettre à profit le foutoir électoral US pour porter atteinte aux intérêts américains, il est bien réducteur de chercher, par mille et une contorsions syntaxiques, à reléguer la tâche ô combien délicate d'affronter militairement l'Iran à Israël, une entité qui soi-disant en passant, a prouvé, lors de son tout récent exercice militaire d’envergure dit "Lethal Arrow", à quel point ses forces terrestres, navales et aériennes tout comme son renseignement militaire, sont à mille lieues de rattraper le retard que la guerre en Syrie, destinée à "anéantir la Résistance" leur a paradoxalement infligé et comment une confrontation risquait de leur être fatale.
Mardi Nasrallah a brillamment analysé ce point :
Et pourtant McMaster a pris le risque de prévoir une confrontation Israël/Iran, si Biden parvenait au pouvoir : « Toute période de transition est une période dangereuse. Israël pourrait agir contre l’Iran sous une forme ou une autre, y compris une frappe militaire, après la fin du mandat de Trump en tant que président. Cela serait conforme à la doctrine Begin...»
Vidéo: des blessés israéliens lors de l'exercice Lethal Arrow (via Fars News)
Cette spéculation, McMaster l'a faite, à peine quelques heures avant que la flotte de guerre US, dépêchée au mois de septembre dans la région pour "en découdre avec l'Iran" prenne ses cliques et claques pour rentrer chez lui à pas de loup.
Selon des agences de presse, "le porte-avions USS Nimitz, escorté par le croiseur USS Princeton (CG-59) et les destroyers USS Ralph Johnson et USS Paul Jones, va quitter le golfe Persique", en transitant évidemment par la Ve flotte à Bahreïn, une rentrée bredouille qui ne serait sans lien avec les manœuvres navales, balistiques, terrestres et aériens incessants du CGRI où, rappelons-le, une réplique iranienne de l'USS Nimitz s'est même faite charcuter au niveau de sa passerelle de commandement par les missiles intelligents Yassin tirés depuis les drones à guidage satellite que sont les Shahed-129. Sans nul doute la dernière démonstration de force iranienne à savoir le dévoilement d'un "clip à cinq missiles" ou "mitrailleuse balistique", ce mécanisme capable de faire feu balistique continue sur l'ennemi, aurait été la dernière goutte qui a fait déborder la vase, ayant décidé semblablement l'USS Nimitz à tirer révérence.
Mais ce que l'US Navy, en quatre ans de mandat Trump, mandat émaillé par un nombre impressionnant de clashs avec l'Iran dont chacun aurait pu dans le temps servir de prétexte à déclencher une guerre (pétroliers, Global Hawk, Ain al-Asad...) n'a pas osé faire, Israël l'osera-t-il comme le prévoit Mc Master?
Jpost ne mentionne évidemment pas que les Patriot ou encore les MQ-9 émiratis, cela fait six ans que les combattants d'Ansarallah en ont fait une bouchée de pain, en perçant la bulle de DCA émirato-saoudienne, justement composée Patriot, et en réalisant des attaques aux missiles et aux drones simultanées, à faire entrer dans l'histoire, l'objectif étant évidemment de pousser Abou Dhabi tout comme Manama ou Riyad à faire le sale boulot en lieu et place de l'axe US-Israël.
The Drive rapportait dans son édition du 2 septembre comment les États-Unis ont été amenés dans la foulée de la frappe tonitruante du CGRI contre la base US d'Aïn al-Asad à revoir de fond en comble la notion même de "base militaire immobile", une révision qui concerne aussi le plus grand complexe militaire US en océan Indien, Diego Garcia. En effet The Drive rapportait l'un de ces changements de concept militaire que l'US Army s'est vu dans l'obligation de s'imposer dans la foulée de la frappe iranienne contre la base US en Irak : « Les USA viennent de créer un centre d'opération mobile pour le déploiement des B-2 Spirits à Diego Garcia, pour éviter un remake de l'Aïn al-Asad ».
Mais The Drive se trompe s'il croit que ce genre de changement pourrait dissuader l'alliance Iran-Chine-Russie de resserrer l'étau sur les Yankees. Il y a deux jours les sources russes ont fait état de la construction d'une base militaire de pointe pour les navires à propulsion nucléaire au Soudan. Info choque puisque la junte à Khartoum a fait basculer le pays dans le camp ouest... bref elle croit l'avoir fait :
« La construction de la toute dernière base militaire russe au Soudan a soulevé de nombreuses questions, d'autant plus que la base militaire russe de Tartous n'est qu'à seulement quelques centaines de kilomètres. la Russie entend non seulement renforcer sa présence militaire dans la région, mais aussi démontrer sa capacité à faire sortir les Américains du Moyen-Orient », selon des sources militaires citées par Avia.pro.
« Avec ses missiles hypersoniques « Zircon » ou de croisière « Kalibr », les navires russes seraient capables de frapper les forces ennemies sur une grande distance. Et ces cibles pourraient comprendre non seulement les installations militaires américaines déployées dans tout le Moyen-Orient, mais aussi la base aérienne militaire américaine de Diego Garcia, où sont déployés les bombardiers stratégiques américains B-1B Lancer et B-52. Le contrôle des bombardiers stratégiques américains déployés si imprudemment dans l'océan Pacifique pourrait permettre à la Russie de fermer en toute sécurité le ciel et empêcher ainsi les raids des B-52 ou B-1 US contre l'Iran. C'est une action synergique avec la bulle de DCA iranienne qui basé sur le concept A2/AD va désormais jusqu'à l'océan Indien.
Diego Garcia est peut-être la seule base militaire américaine à ne pas avoir d'analogues dans un rayon de plusieurs milliers de kilomètres, et un groupe de quatre navires de guerre russes armés de missiles de croisière Kalibr peut être en mesure de détruire la base militaire US en quelques minutes. En effet, en mai 2019, soit un mois après la destitution de l'ex-président El-Bechir après plus de 29 ans d’exercice au pouvoir, Moscou et Khartoum ont signé deux nouveaux accords militaires, l’un visant à partager les expériences relatives aux opérations de maintien de la paix des Nations unies, l’autre pour renforcer la coopération dans le domaine naval, en particulier pour la recherche et le sauvetage en mer. Jamais les USA N'auraient cru qu'il y avait là l'ébauche d'une guerre tripartite contre sa présence dans l'océan indien. Presque au même moment, l'Iran a fait état de son intention de créer sa première base navale dans l'océan Indien et ses premiers exercices navals avec la Chine et la Russie venaient à avoir lieu...
Et c'est un troisième accord qui est sur le point d’être conclu. En effet, selon les autorités russes, il est question d’établir un point d’appui pour la marine russe à Port-Soudan. D’après le gouvernement russe, il s’agirait d’y construire un « centre logistique » sur un terrain gracieusement cédé par Khartoum en échange d’une « assistance gratuite » à la marine soudanaise pour des missions de recherche et de sauvetage ou de lutte « anti-sabotage »... Merveilleux !, diraient Iraniens et Chinois.